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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 3
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 10
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0261

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I/ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.

239

besoin d’être vérifiées, signale des boiseries et des entourages de
glaces dans le local d’une table d’hôte occupant la maison n° 6.
Quelques numéros plus loin (n° 12), se trouve une maison sans
caractère artistique, construite par Berthaud, pour Talma et où
Bonaparte a séjourné.

La place des Victoires a été établie aux frais du courtisan-duc de
la Feuillade, sur l’emplacement des hôtels de la Ferté-Senecterre
et d’Emery. De forme ronde, elle est entourée par des bâtiments
uniformes élevés sur les dessins de J.-B. Mansard, qui s’y est montré
mieux inspiré qu’à la place Vendôme. Malheureusement, à l’excep-
tion des beaux chapiteaux ioniques et de ses balcons en fer forgé, les
détails de l’architecture de cette place sont rendus invisibles, par la
multiplicité et la dimension des enseignes qui les recouvrent.
Toutes les couleurs les plus criardes, toutes les formes les plus
baroques y sont employées pour attirer malgré lui, l’œil que ces
bariolages exaspèrent. Il est à désirer que l’autorité municipale impose
â la publicité qui jouit d’une tolérance illimitée, un règlement proté-
geant l’aspect décoratif de nos monuments que les afficheurs et
certains industriels ne considèrent que comme des machines à
réclame, mises à leur disposition sans restriction.

Le milieu de la place était occupé par une statue pédestre de
Louis XIV, par Desjardins, dont la matière en plomb a été envoyée
aux arsenaux sous la Révolution. Aux angles du piédestal étaient
quatre statues d’esclaves en bronze, qui sont maintenant exposées
devant la faÇade de l’hôtel des Invalides. Six bas-reliefs allégoriques
étaient appliqués sur ce socle; ils font partie du Musée du Louvre.
La place était éclairée par quatre fanaux de bronze doré, supportés
chacun par trois colonnes de marbre, reliées par des médaillons de
bronze doré. Ces lanternes élégantes furent supprimées en 1718 et
les marbres en furent donnés aux Théâtins. Le sanctuaire de la
cathédrale de Sens possède quatre de ces colonnes qui soutiennent
le baldaquin de l’autel.

A. DE , CHAMPEAUX.

(La suite prochainement.)
 
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