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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 3
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Dohme, Robert: Exposition d'objets d'art du XVIIIe siècle à Berlin: correspondance d'Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0275

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252

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

constituait le clou de l’Exposition. Jamais encore auparavant la porcelaine berli-
noise n’avait été présentée au public d’une façon aussi complète ni avec une telle
connaissance de cause. C’est M. Luden, le premier de nos collectionneurs et de
nos connaisseurs dans cette œuvre spéciale, qui s’était chargé de tout l’arrange-
ment. Grâce à lui, on pouvait, avec d’excellents exemples, suivre la fabrique de
Berlin à tous les degrés de son évolution : d'abord sa fondation par YVegely, —
l’exposition présentant plusieurs des rarissimes figures polychromes de cette
première période, — puis la courte période où la fabrique berlinoise a appar-
tenu au grand intendant Gotzkowski, avant d’être, en 4763, achetée par le roi.
C’est depuis ce moment que commence le grand développement de la maison,
c’est-à-dire à un moment où déjà la fabrique de Meissen a vu finir sa belle période,
ou du moins celle de ses périodes que Ton estime le plus aujourd’hui sur le
marché. Parmi les services de la fabrique de Berlin dominaient de beaucoup les
deux services fails pour Frédéric II à Breslau et au nouveau palais de Potsdam.

L’exposition de la porcelaine de Saxe était moins riche que celle de la porce-
laine de Berlin : elle était encore pourtant à un haut degré instructive et intéres-
sante. A la période de la porcelaine rouge de Bœltcher appartenait un gros vase à
large panse, décoré d’une vigne, une pièce de luxe des plus rares. Elle a reçu, vers
le milieu du xviiP siècle, une monture de bronze traitée dans un style très natu-
raliste et avec un goût qui en faisait un des morceaux les plus remarquables de
toute l’Exposition. C’est l’impératrice Frédéric qui est l’heureux possesseur de ce
bel objet.

Les petites manufactures allemandes n’étaient représentées que par quelques
morceaux, mais de premier ordre.

Mon ami le Dr Stellirer m’écrit au sujet de la section des porcelaines de Sèvres :

« Au premier rang, il convient de ranger un lot de trois vases en rose Dubarry
décorés de groupes d’enfants et de bouquets. La pièce du milieu, un vase calice à
couvercle, date, comme la plupart des pièces importantes de ce genre, de l’année
1757. Les deux petites jardinières ont été peintes en 1763 par Dubois, à qui Ton
peut aussi, par comparaison, attribuer le premier vase. Il convient encore de nom-
mer : une petite terrine en bleu du roi de l’époque de Yincennes (1753); deux
tasses des premières années de Sèvres, avec décors en bleu camaïeu, peint par
Vieillard (1758) ; un groupe en biscuit, Pygmalion admirant son œuvre, qui doit
dater des environs de 1760. MM. Ilavard et Vachon, dans leur ouvrage très connu,
nomment Durut comme l’auteur de ce groupe; le catalogue de l’Exposition, se
fondant sur une notice qui provenait de Sèvres même, l’attribue à un autre élève
de Falconet. L’affaire est d’ailleurs de peu d’importance, car il s’agit seulement,
dans l’espèce, d’une reproduction réduite d’après le fameux groupe du maître qui
causa un tel enthousiasme au Salon de 1763. Une reproduction en marbre, prove-
nant sans doute de l’atelier de Falconet, et qui a récemment figuré à la vente
d’Yvon, portait la signature E. Falconnet, 1761. C’est de la même année que date-
rait, suivant la notice de Sèvres, le modèle de notre groupe en biscuit.

« La brillante période de 1770 à 1790 n’était malheureusement pas très bien
représentée, non plus que l’industrie de la pâte dure. »

R. DOHME.
 
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