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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 4
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Reinach, Salomon: Le Musée des antiques à Vienne, 3, Le mausolée de Trysa
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0322

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294

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Texier, Scliœnborn, Forbes, Daniell et Ross, l’exploration de ce pays
s’arrête brusquement vers 1845 : il semblait que la tâche fût achevée
quand sur bien des points tout restait à faire. Aussi, lorsque après
le retour de l’expédition autrichienne de Samothrace, on se mit en
quête d’un nouveau terrain propice à des découvertes, M. Benndorf,
le savant professeur d’archéologie à l’Université de Vienne, n’eut
pas de peiné à faire valoir auprès du ministre compétent les titres
exceptionnels de la Lycie. Telle fut l’origine de la mémorable cam-
pagne de 1881, conduite par MM. Benndorf et Niemann avec le
concours de plusieurs jeunes savants, et qui nous a valu un des plus
beaux ouvrages dont l’archéologie contemporaine puisse s’enor-
gueillir1 2. Ce n’est pas le lieu d’insister sur tous les résultats de ce
voyage, également fécond pour l’épigraphie, l’histoire de l’art, la
géographie et l’anthropologie3 * * * : nous devons nous contenter d’en
mettre en lumière le plus important, l’acquisition, par le Musée de
Vienne, des bas-reliefs du mausolée de Trysa. Cette acquisition, qui
se heurtait à toutes sortes d’obstacles, fut le fruit de nouvelles mis-
sions remplies en 1882 et 1883, où les archéologues autrichiens eurent
à se louer du concours de deux vaisseaux de guerre, le Taunis et la
Pola, et de l’indomptable énergie d’un ingénieur, M. Knaffl Lenz de
Fohnsdorf. Aujourd’hui que tout est en sûreté dans la cour et dans
le rez-de-chaussée du Musée des Antiques, pense-t-on assez au
dévouement, à l’inébranlable persévérance que cette belle conquête
archéologique a exigés? L’histoire de la découverte et du transfert
du mausolée de Trysa est du reste assez intéressante pour mériter
d’être racontée, indépendamment des motifs d’équité qui font un
devoir à la science de ne pas oublier ses pionniers et ses héros.

II

Ce fut, en effet, un héros de la science que l’Allemand Schoenborn,
auquel est due la découverte du mausolée de Trysa8. M. Benndorf a

1. Rouen in Lyhien und Karien, 1884 et 1889, 2 vol. in-fol., avec nQmbreuses
héliogravures et vignelles.

2. Voir notre article dans la Revue critique, 1889, I, p. 107.

3. Pour tout ce qui suit, je renvoie à la publication de MM. Benndorf et

Niemann, Das Heroon von Gjôlbaschi-Trysa, avec 34 pl., et à trois articles de

M. G. Ilirschfeld dans la Berliner Philologische Wochenschrift, 1889, p. 1421,1433;

1891, p. 1004. Voir aussi notre article dans la Revue critique, 1889, II, p. 221.
 
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