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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 4
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Reinach, Salomon: Le Musée des antiques à Vienne, 3, Le mausolée de Trysa
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0327

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LE MUSÉE DES ANTIQUES A VIENNE.

299

C’est par une chaleur torride, à la fin de juillet 1882, qu’on entre-
prit la plus pénible de toutes les opérations, le transport des bas-
reliefs de Trysa jusqu’à la côte. Il fallut construire une longue route
décrivant dix-huit lacets et procéder par petites étapes nocturnes, au
moyen de traîneaux attelés d’hommes et de bœufs, souvent au milieu
de la plus profonde obscurité. Un grand sarcophage et la porte du
mausolée firent le désespoir des travailleurs : c’est à peine si on put
leur faire franchir trois à quatre cents mètres dans une nuit. On finit
par y renoncer et le transfert de ces masses énormes n’eut lieu que
l'année suivante, non sans donner lieu à un sérieux accident1. Toutes

les autres sculptures étaient amarrées, le 19 septembre au soir, sur
un bâtiment du Lloyd autrichien, la Junon; le 28 septembre elles
arrivaient à Trieste et, au commencement d’octobre, à Vienne. Quand
on lit la relation détaillée de ces opérations périlleuses2, on regrette
moins pour Schoenborn qu’il n’ait pas été mis à même de les entre-
prendre : le malheureux professeur de Posen, avec les 6,000 thalers
que le Musée de Berlin lui offrait, aurait pu démolir le Mausolée et se
tuer lui-même avant d’en rapporter un seul bloc dans son pays.

IV.

Trysa n’est pas mentionnée par les auteurs : le nom de cette
petite localité a été déchiffré sur une inscription. Au ve siècle
avant J.-C., elle appartenait à un dynaste local, fort épris, à ce qu’il
semble, de l’art attique, comme l’étaient alors les princes du Bosphore

1. Le linteau de la porte tomba d’une grande hauteur et se brisa en morceaux.
La plupart des fragments, rapportés à Vienne, ont pu néanmoins être rajustés.

2. Archâologisch-epigraphische Mittheilungen, t. VI, p. 242-252.
 
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