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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 4
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0380

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CORRESPONDANCE DE BELGIQUE.

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palme dans un concours ouvert par la puissante société anversoise la Giroflée, bien
connue d’ailleurs dans l’histoire des arts, car elle n’était en réalité qu’une émana-
tion de la fameuse gilde de Saint-Luc dont les registres sont, par excellence, la
source d’information pour quiconque s’occupe du passé de l’Ecole d’Anvers.

Le prix du concours était une coupe d’argent ciselé, l’une de celles probable-
ment que l’on voit encore figurées sur le célèbre portrait d’Abraham Graphæus,
peint par Cornille de Vos au Musée d’Anvers. Et cette coupe, «joyau du pays », a
donné son nom au concours des Rhétoriciens, un nom qui durant plusieurs mois
a été dans toutes les bouches : Landjuweel.

Les annales anversoises enregistrent comme un fait exceptionnel le Landjuweel
de 1361, celui que l’Académie d’archéologie eut l’audace de songer à reconstituer,
non pas à l’aide de ses propres moyens, ni de ses propres ressources, mais en
proposant un prix aux sociétés dramatiques et autres qui, avec l’aide d’artistes de
leur choix, voudraient entreprendre de figurer avec une fidélité aussi scrupuleuse
que possible le cortège de l’entrée des Rhétoriciens. C’était là un fait en quelque
sorte nouveau et bien national, dans la série nombreuse des cortèges organisés
en Belgique depuis 1830. Notez, en effet, que le cortège projeté ne devait pas être
seulement composé, mais joué par les membres des diverses associations concur-
rentes.

Dans ses grandes lignes le programme était calqué sur les récits, encore
conservés, de l’entrée des Rhétoriciens, le 3 août 1561.

La Bibliothèque royale possède même un manuscrit, accompagné de dessins
de Frans Floris qui, personnellement, prit part à la cérémonie.

Le récit détaillé de l’événement fut remis à chacune des quatorze sociétés con-
currentes.

La question du concours, posée en 1561, avait été désignée par le Conseil d’État
parmi vingt-quatre sujets qui lui furent soumis, les sociétés de rhélorique étant
à l’époque surveillées d'assez près par l’autorité supérieure. Il s’agissait de dire
« Ce qui incite le plus puissamment l’homme à la culture des arts », et l’entrée
solennelle, d’accord avec la devise de la gilde de Saint-Luc d’Anvers : « Rapprochas
par la sympathie » (wtjousten versaemt), devait montrer comment on se réunira par
amitié et se séparera gracieusement. En somme, le tout figure le triomphe de la
Paix. C’est sur ce canevas qu’a brodé l’Académie d’archéologie avec l’aide des
sociétés de la ville d’Anvers.

En 1361, comme aujourd’hui, quatorze sociétés étaient entrées en lice. La société
des peintres, la Giroflée, s’en fut les recevoir à la porte Saint-Georges, porte
Impériale que Charles-Quint avait été le premier à franchir. Les documents du
temps rappellent les plus infimes détails du costume des divers groupes. Les
membres de la Giroflée étaient vêtus de pourpre, de blanc et de rouge. Quarante
d’entre eux, à cheval, portaient la simarre de soie pourpre, rayée de bandes de
satin blanc ou de drap d’argent, le pourpoint et les chausses de satin blanc, des
brodequins blancs, des chapeaux pourpres garnis d’écharpes rouges et blanches, de
plumes rouges et pourpres et tous portaient l’épée et les éperons. Les bourgmestres
Melchiôr Sclietz et Antoine Van. Straelen, —le même qui fui, avec Jean Rubens,
impliqué dans les événements politiques qui devaient lui coûter la vie et con-
traindre le père du grand peintre à chercher son salut dans l’exil, — étaient vêtus
de velours pourpre croisé d’or et escortés de hérauts, de sonneurs de trompe, etc.
 
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