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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

DOI issue:
Nr. 5
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Thiollier, Félix: Sculptures foréziennes de la Renaissance, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0391

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35G

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

En automne, le gris fin et violacé des constructions contraste
d’une manière heureuse avec l’or des marronniers. Une eau abon-
dante baigne une végétation plantureuse qui encombre le pied des
murailles. A quelque distance de là un mamelon volcanique est
dominé par les ruines noirâtres du prieuré de Montverdun; enfin, le
paysage est complété par la masse imposante et la silhouette mouve-
mentée du mont d’Isour, à la couleur forte et sombre, qui se détache
sur les fonds bleuâtres et interrompt les lignes élégantes, variées et
calmes des monts de Forez.

L’entrée principale est au nord. Avant de franchir le pont qui
donne accès dans la cour, remarquons à droite un jardin orné autre-
fois de statues antiques et d’autres objets d’art rapportées d’Italie par
Claude d’Urfé et mutilés, dit-on, par Antoine d’Urfé, futur évêque
de Limoges, bien plus scrupuleux dévot qu’artiste. Au centre de ce
jardin s’élève encore un petit temple en forme de rotonde. Huit piliers
flanqués de colonnes ioniques du plus beau style supportent des
arcs en plein cintre. Dans les écoinçons on voit de remarquables
mascarons en terre cuite.

D’après la tradition, ce temple renfermait la statue de Y Amour,
qui aurait été détruite en même que les autres par Antoine d’Urfé.

A part la cour d’honneur, l’extérieur du château de la Bastie
n’offre rien de très saillant et nous n’avons pas à le décrire.

Nous ne devons pas oublier, en effet, que nous avons à faire
connaître quelques objets d’art de la Renaissance très spéciaux, et
nous pouvons nous contenter de cette naïve description faite par le
Père Fodéré dans la première moitié du xvne siècle :

« Le chasteau de la Bastie en Forests est une des plus belles
maisons de plaisance que l’on pourrait désirer, bien bastie, couverte
de fine ardoyse, accompagnée de beaux et grands jardins et parterre,
d’un dédale, belles allées, espailliers, ruisseaux, et toutes singula-
rités qui peuvent embellir une maison de marque '. »

1. On pourra voir à la Bibliothèque nationale un dessin sigué du Père Martel-
longe et représentant l’extérieur du château de la Bastie. Ce document, reproduit
dans la monographie citée plus haut, se trouve au folio 128 du 2a volume d’un
recueil intitulé : « Recueil contenant plusieurs vues de villes, bourgs, abbayes,
châteaux et autres endroits particuliers de France, dessinés d’après nature par
Stella ». M. Bouchot a trouvé le véritable nom de l’auteur de ces dessins.
 
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