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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 5
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Thiollier, Félix: Sculptures foréziennes de la Renaissance, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0397

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362

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

y

Au rez-de-chaussée, la chapelle est précédée d’un vestibule appelé
grotte par le père Fodéré, au commencement du xvne siècle 1. C’est
une salle longue ajourée de cinq haies. A droite est une grande
niche derrière deux arcades. La décoration en est étrange. Les
poutres et le plafond sont couverts de sable multicolore, appliqué
à la colle et formant des figures géométriques. Sur les parois se
détachent des ornements variés et des figures en ronde bosse, faunes
et tritons entièrement entourés de cailloutis. Des mascarons d’une
■expression très vivante complètent cette décoration. D’ailleurs, le
modelé de toutes ces sculptures est supérieur à tout ce que nous
javons remarqué d’analogue en Italie. En outre, deux statues en
marbre se voyaient dans la grotte.

Lorsque la chapelle n’était pas encore dépouillée de ses richesses,
on admirait surtout en entrant la beauté et la délicatesse de la
couleur; une lumière chaude pénétrait à travers les vitraux en
grisaille rehaussés de tons jaunâtres ou rougeâtres. Les ors sobre-
ment appliqués sur les caissons de la voûte, sur les chapiteaux et les
moulures donnaient à l’ensemble une grande richesse.

La couleur claire, ambrée et azurée des faïences contrastait avec
les tons forts, vigoureux et roux des boiseries. Au-dessus de ces
boiseries, les peintures paraissaient fraîches et délicates; malgré
le mérite de plusieurs d’entre elles, nous avons été fort désappointé
en les revoyant privées de l’entourage qui leur était assigné.

Cette chapelle 2 est surmontée d’une voûte en berceau pénétrée
par celle d’un oratoire qui peut être considéré comme une vaste
embrasure de fenêtre. Elle est ajourée par deux baies cintrées de
grandes dimensions qui ne sont pas placées en face l’une de l’autre.
Deux rangs de boiseries entourent les parois de la chapelle ainsi que
la cloison qui séparait celle-ci de l’oratoire. Au-dessus sont des
tableaux de l’Ecole italienne d’un mérite inégal, dus, croyons-nous,
â l’école du Primatice ou à celle d’Innocenzio d’Imola. Au-dessous

•1. Narration historique et topographique des couvents de l’ordre de Saint-François,
p. 983.

2. Pour la clarté de notre description, nous supposons que la décoration de la
chapelle existe toujours sous les voûtes qui sont encore à La Bastie et nous con-
tinuons à employer le temps présent pour décrire des objets dispersés depuis
quelques années.
 
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