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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 5
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Michel, Émile: Les musées et les publications relatives à l'histoire de l'art en Hollande
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0452

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LES MUSÉES EN HOLLANDE.

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du sentiment de patriotisme très respectable dont s’inspiraient les
promoteurs de semblables entreprises, que de révélations nouvelles
leurs efforts nous ont values ! En mettant sous les yeux de leurs
concitoyens ces souvenirs vivants de leur passé, ils provoquaient
chez eux le désir bien légitime d’en relever ou d’en soutenir digne-
ment l’honneur. Le plus souvent, d’ailleurs, le local choisi pour
recueillir les épaves des anciennes splendeurs de la cité était lui-
même un des monuments de son histoire : un hôtel de ville, un
doelen, un hospice, ou une église abandonnée, qui, appropriés à peu
de frais, servaient de cadre pittoresque aux objets qu’on y voulait
exposer. Avec le temps et la suite, ces petites collections locales
ont pris tournure. Aidés par les crédits d’abord bien modestes qui
leur étaient alloués et se sentant peu à peu soutenus par l’opinion,
les conservateurs improvisés de ces musées municipaux ont mieux
compris la tâche qu’ils avaient à remplir. Ils ont su grouper autour
d’eux les hommes de bonne volonté dont ils faisaient leurs collabo-
rateurs, et comme la générosité est contagieuse, avec quelques achats,
des dons et des legs de plus en plus nombreux sont venus grossir ces
collections dont plusieurs sont maintenant arrangées avec goût, bien
tenues, aussi intéressantes pour les habitants des villes qui les
possèdent que pour les étrangers de passage qui les visitent.

Avec le renchérissement progressif des objets d’art, les occasions
d’acheter des œuvres de premier ordre sont, il est vrai, devenues
de plus en plus rares, surtout pour celles de ces collections qui ne
disposent que de revenus insuffisants. Quand ces occasions se présen-
tent pour les mieux pourvues, il arrive aussi que l’épuisement de
leurs ressources ne leur permet pas de lutter, sous le feu des enchères,
avec des amateurs décidés à pousser à des prix très élevés les œuvres
qu’ils convoitent. C’est en vue de faire rentrer dans leur pays ou d’y
retenir les chefs-d’œuvre de leurs peintres que plusieurs Hollandais,
amis des arts, mûs par un sentiment bien naturel de générosité, ont
formé entre eux la Société Rembrandt qui, plusieurs fois déjà, au
moyen d’avances faites sans aucun intérêt à l’administration, ou
même à titre de dons, a pu conserver au Musée d’Amsterdam des
tableaux qui, sans elle, seraient allés à l’étranger. Tout récemment
encore, connaissant la pénurie de la caisse du Ryksmuseum, cette
association est intervenue de la manière la plus efficace dans la vente
de la collection peu nombreuse, mais choisie, de M"10 Meschert van
Yollenhoven où quatre tableaux lui ont été adjugés : une Marine
d’Everdingen, d’un effet très dramatique, avec des nuages sombres
 
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