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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
n’en voudrions pas de meilleure preuve que l’article récemment inséré
par lui dans Oud-IIolland et consacré au peintre Janssens, un imitateur
de Pieter de Hooch qui très souvent a été confondu avec lui. Après
avoir distingué la personnalité de ce Janssens entre ses nombreux
homonynes flamands ou hollandais, M. de Groot cite les rares infor-
mations qui ont trait à sa biographie. Mais si la vie de l’artiste est
demeurée assez obscure, ses tableaux ont, au contraire, un cachet
d’individualité très marqué et les photographies qui accompagnent cet
article suffisent à le caractériser d’une manière irrécusable. Le nom
de Janssens méritait bien d’être remis en lumière; il n’a cependant
que peu produit et sans chercher à varier beaucoup ses sujets, il s’est
borné à peindre presque toujours un même intérieur dont il avait sous
la main le modèle, probablement dans son propre logis. Ce parloir
dallé, avec ses hautes fenêtres, quelques chaises, un grand coffre et
un miroir pendu à la muraille, Janssens ne s’est pas lassé de les
copier, en modifiant à peine l’éclairage et la disposition de cet inté-
rieur et des personnages qu’il y a placés. Mais chez lui la vérité de la
lumière et l’habileté de la facture sont tels que la plupart des tableaux
qui lui sont à bon droit restitués par M. de Groot avaient été jusque-là
attribués à P. de Hooch; entre autres l’Intérieur du Staedel’s-Institut
de Francfort et la Lecture de la Pinacothèque de Munich que nous
avions nous-même vantée autrefois comme un ouvrage de de ITooch.
Par des assimilations judicieuses avec celles des œuvres de Janssens
qui portent sa signature, M. de Groot est arrivé à porter au catalogue
de cet artiste 11 tableaux qui sont certainement de lui et 7 autres
qu’il considère comme très probables, et, dans un.séjour qu’il vient de
faire à Paris, il a pu grossir encore ce chiffre d’une peinture qui fait
partie de la collection de M. le marquis d’Aoùst.
Oud-IIolland, le recueil si estimé dont M. de Groot est devenu le
collaborateur, est resté le centre privilégié des études concernant le
passé de la Hollande. Dans le rapide dépouillement auquel nous
devons nous borner, nous ne mentionnerons ici, parmi les plus
récentes de ces études, que celles qui ont trait à l’histoire de l’art.
M. G. IT. Yeth poursuit, avec sa conscience et sa pénétration habi-
tuelles, le cours de ses monographies sur les peintres de Dordrecht.
Citons, entre autres, celle sur Godefroi Schalcken, l’auteur bien
connu d’effets de lumière autrefois trop admirés ; celles sur Cornelis
van Slingelant et sur le portraitiste Aert Schouman; enfin celle sur
Jean Olis, l’auteur du remarquable Portrait d’un géographe entré
en 1886 au Musée de La Haye. Olis était né à Gorcum vers 1610-1612
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
n’en voudrions pas de meilleure preuve que l’article récemment inséré
par lui dans Oud-IIolland et consacré au peintre Janssens, un imitateur
de Pieter de Hooch qui très souvent a été confondu avec lui. Après
avoir distingué la personnalité de ce Janssens entre ses nombreux
homonynes flamands ou hollandais, M. de Groot cite les rares infor-
mations qui ont trait à sa biographie. Mais si la vie de l’artiste est
demeurée assez obscure, ses tableaux ont, au contraire, un cachet
d’individualité très marqué et les photographies qui accompagnent cet
article suffisent à le caractériser d’une manière irrécusable. Le nom
de Janssens méritait bien d’être remis en lumière; il n’a cependant
que peu produit et sans chercher à varier beaucoup ses sujets, il s’est
borné à peindre presque toujours un même intérieur dont il avait sous
la main le modèle, probablement dans son propre logis. Ce parloir
dallé, avec ses hautes fenêtres, quelques chaises, un grand coffre et
un miroir pendu à la muraille, Janssens ne s’est pas lassé de les
copier, en modifiant à peine l’éclairage et la disposition de cet inté-
rieur et des personnages qu’il y a placés. Mais chez lui la vérité de la
lumière et l’habileté de la facture sont tels que la plupart des tableaux
qui lui sont à bon droit restitués par M. de Groot avaient été jusque-là
attribués à P. de Hooch; entre autres l’Intérieur du Staedel’s-Institut
de Francfort et la Lecture de la Pinacothèque de Munich que nous
avions nous-même vantée autrefois comme un ouvrage de de ITooch.
Par des assimilations judicieuses avec celles des œuvres de Janssens
qui portent sa signature, M. de Groot est arrivé à porter au catalogue
de cet artiste 11 tableaux qui sont certainement de lui et 7 autres
qu’il considère comme très probables, et, dans un.séjour qu’il vient de
faire à Paris, il a pu grossir encore ce chiffre d’une peinture qui fait
partie de la collection de M. le marquis d’Aoùst.
Oud-IIolland, le recueil si estimé dont M. de Groot est devenu le
collaborateur, est resté le centre privilégié des études concernant le
passé de la Hollande. Dans le rapide dépouillement auquel nous
devons nous borner, nous ne mentionnerons ici, parmi les plus
récentes de ces études, que celles qui ont trait à l’histoire de l’art.
M. G. IT. Yeth poursuit, avec sa conscience et sa pénétration habi-
tuelles, le cours de ses monographies sur les peintres de Dordrecht.
Citons, entre autres, celle sur Godefroi Schalcken, l’auteur bien
connu d’effets de lumière autrefois trop admirés ; celles sur Cornelis
van Slingelant et sur le portraitiste Aert Schouman; enfin celle sur
Jean Olis, l’auteur du remarquable Portrait d’un géographe entré
en 1886 au Musée de La Haye. Olis était né à Gorcum vers 1610-1612