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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
de cérémonies éphémères, comme les rosaces sculptées qui rappellent
la sparsio des roses, comme les pleureuses qu’à l’exemple des anciens
nous plaçons parfois sur nos pierres tombales. Sur la frise de Trysa
figurent les banquets et les danses religieuses qui se célébraient
périodiquement dans l’enceinte sacrée. Le type des banquets est celui
que l’on retrouve sur un grand nombre de marbres et de vases peints ;
le détail le plus curieux est celui du personnage debout, qui présente
une coupe devant l’ouvferture d’une outre à vin posée sur une table.
L’art trouve mieux son compte dans les charmantes figures de dan-
seuses qui, avec leurs draperies transparentes, rappellent les plus
gracieux modèles de l’art attique, en particulier le type de la Dan-
seuse voilée, dont le meilleur exemplaire en terre cuite est entré au
Louvre par la donation récente de M. Cavelier.
Il ne nous reste que peu de chose à dire sur les bas-reliefs très
effacés qui ornaient le côté extérieur du mur méridional. A gauche,
une seconde bataille d’Amazones contre des Grecs et le combat des
Centaures contre les Lapithes aux noces de Pirithoüs, l’un et l'autre
suivant des motifs connus 1 ; à droite, l’expédition des Sept contre
Thèbes et la bataille livrée par les Grecs aux Troyens, lors du débar-
quement de la flotte achéenne à Troie. La première de ces composi-
tions est le plus ancien tableau d’ensemble que nous possédions d«
cette dramatique histoire, avec la chute de Capanée, l’engloutisse
ment d’Amphiaraüs, le combat singulier d’Étéocle et de Polynice
Tandis que les motifs qu’elle présente étaient déjà’en grande partie
connus, la seconde est entièrement nouvelle ; M. Benndorf a supposé
qu’elle dérivait du poème des Kypria, comme la première d’une
Thébaïde perdue. Nous n’insistons pas sur ces compositions, si
intéressantes pour l’histoire des types plastiques, parce que leur état
de dégradation nous interdit d’en reproduire même des fragments.
XII.
Il est temps de résumer ce que nous avons appris sur cet admi-
rable monument de Trysa, dont les bas-reliefs, supérieurs à ceux du
tombeau des Néréides au Musée Britannique, ne peuvent se comparer,
parmi les grandes compositions qui nous restent, qu’aux frises du 1
1. M. Benndorf croit que la Centauromachie dérive surtout de celle que Micon
avait peinte au Théséion à Athènes.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
de cérémonies éphémères, comme les rosaces sculptées qui rappellent
la sparsio des roses, comme les pleureuses qu’à l’exemple des anciens
nous plaçons parfois sur nos pierres tombales. Sur la frise de Trysa
figurent les banquets et les danses religieuses qui se célébraient
périodiquement dans l’enceinte sacrée. Le type des banquets est celui
que l’on retrouve sur un grand nombre de marbres et de vases peints ;
le détail le plus curieux est celui du personnage debout, qui présente
une coupe devant l’ouvferture d’une outre à vin posée sur une table.
L’art trouve mieux son compte dans les charmantes figures de dan-
seuses qui, avec leurs draperies transparentes, rappellent les plus
gracieux modèles de l’art attique, en particulier le type de la Dan-
seuse voilée, dont le meilleur exemplaire en terre cuite est entré au
Louvre par la donation récente de M. Cavelier.
Il ne nous reste que peu de chose à dire sur les bas-reliefs très
effacés qui ornaient le côté extérieur du mur méridional. A gauche,
une seconde bataille d’Amazones contre des Grecs et le combat des
Centaures contre les Lapithes aux noces de Pirithoüs, l’un et l'autre
suivant des motifs connus 1 ; à droite, l’expédition des Sept contre
Thèbes et la bataille livrée par les Grecs aux Troyens, lors du débar-
quement de la flotte achéenne à Troie. La première de ces composi-
tions est le plus ancien tableau d’ensemble que nous possédions d«
cette dramatique histoire, avec la chute de Capanée, l’engloutisse
ment d’Amphiaraüs, le combat singulier d’Étéocle et de Polynice
Tandis que les motifs qu’elle présente étaient déjà’en grande partie
connus, la seconde est entièrement nouvelle ; M. Benndorf a supposé
qu’elle dérivait du poème des Kypria, comme la première d’une
Thébaïde perdue. Nous n’insistons pas sur ces compositions, si
intéressantes pour l’histoire des types plastiques, parce que leur état
de dégradation nous interdit d’en reproduire même des fragments.
XII.
Il est temps de résumer ce que nous avons appris sur cet admi-
rable monument de Trysa, dont les bas-reliefs, supérieurs à ceux du
tombeau des Néréides au Musée Britannique, ne peuvent se comparer,
parmi les grandes compositions qui nous restent, qu’aux frises du 1
1. M. Benndorf croit que la Centauromachie dérive surtout de celle que Micon
avait peinte au Théséion à Athènes.