LA TAPISSERIE DE SAINT ANATOILE DE SALINS. 501
Or, coirfme nous le constatons plus loin, ce Démétrius ou Dimitri de
Coste était un marchand génois, fixé à Bruges, dont le rôle s’est borné
à celui de représentant des chanoines de Saint-Anatoile, servant
sur place d’intermédiaire entre eux et le tapissier.
Le regretté Alexandre Pinchart a, le premier, fourni à leur
sujet des renseignements authentiques *. Il nous reste à les com-
pléter, puisqu’il a bien voulu, en citant les documents que nous lui
avons communiqués, nous laisser le soin d’en tirer plus amplement
parti.
On a prétendu que cette suite de tapisseries avait été donnée
à l’église Saint-Anatoile par l’archiduc Philippe le Beau, souverain
alors de la Franche-Comté. La vérité est qu’elle fut exécutée
par ordre et aux frais des chanoines. Qu’au désir d’honorer la
mémoire de son vénéré patron le chapitre ait joint quelque arrière-
pensée de provoquer par là une affluence plus considérable de
pèlerins et de stimuler la générosité des visiteurs au profit de la
collégiale : nous le penserions volontiers. Quoi qu’il en soit, sans que
rien dans les délibérations capitulaires antérieures ait trait aux
préliminaires de ce projet de décoration, on voit les chanoines aviser
brusquement aux moyens de le réaliser et donfier mission à deux de
leurs collègues, le 22 décembre 1501, « d’aler en Flandres mar-
chander la tapisserie qu’ilz entendent faire à faire pour ladicte eglise».
Ce que décideront ces commissaires, le chapitre le « tient dois (dès)
maintenant pour lors pour aggréable, et à eux deux ensemble leur
en donne la charge expresse » 2.
Les délibérations suivantes sont muettes sur le résultat des
négociations entamées en Flandre par ces délégués. Il est certain
cependant qu’elles eurent pour conséquence l’arrivée à Salins d’un
tapissier bruxellois prêt à se charger de la commande. Le 4 février
1502 (n. st.), un marché en règle fut conclu entre lui et le chapitre,
pour la fabrication d’une première tenture, d’après un « pourtrait »
(un modèle) fourni par les chanoines :
« Marchief fait entre les venerables et discrectes personnes Claude Voulant,
Girart Udressier, Frery Annel, maistre Estienne Merceret et maistre Estienne de
1. Hist. de la Tapisserie dans les Flandres, p. 66-67.
2. Arch. du Jura, série G, fonds du chapitre Saint-Anatoile de Salins, délibér.
capital. — Tous les renseignements qui suivent sont empruntés aux registres
des délibérations capitulaires (GG 4-5) et aux dossiers originaux du même fonds
relatifs à la commande et au paiement de cette tapisserie (K 14, 15 et 23).
Or, coirfme nous le constatons plus loin, ce Démétrius ou Dimitri de
Coste était un marchand génois, fixé à Bruges, dont le rôle s’est borné
à celui de représentant des chanoines de Saint-Anatoile, servant
sur place d’intermédiaire entre eux et le tapissier.
Le regretté Alexandre Pinchart a, le premier, fourni à leur
sujet des renseignements authentiques *. Il nous reste à les com-
pléter, puisqu’il a bien voulu, en citant les documents que nous lui
avons communiqués, nous laisser le soin d’en tirer plus amplement
parti.
On a prétendu que cette suite de tapisseries avait été donnée
à l’église Saint-Anatoile par l’archiduc Philippe le Beau, souverain
alors de la Franche-Comté. La vérité est qu’elle fut exécutée
par ordre et aux frais des chanoines. Qu’au désir d’honorer la
mémoire de son vénéré patron le chapitre ait joint quelque arrière-
pensée de provoquer par là une affluence plus considérable de
pèlerins et de stimuler la générosité des visiteurs au profit de la
collégiale : nous le penserions volontiers. Quoi qu’il en soit, sans que
rien dans les délibérations capitulaires antérieures ait trait aux
préliminaires de ce projet de décoration, on voit les chanoines aviser
brusquement aux moyens de le réaliser et donfier mission à deux de
leurs collègues, le 22 décembre 1501, « d’aler en Flandres mar-
chander la tapisserie qu’ilz entendent faire à faire pour ladicte eglise».
Ce que décideront ces commissaires, le chapitre le « tient dois (dès)
maintenant pour lors pour aggréable, et à eux deux ensemble leur
en donne la charge expresse » 2.
Les délibérations suivantes sont muettes sur le résultat des
négociations entamées en Flandre par ces délégués. Il est certain
cependant qu’elles eurent pour conséquence l’arrivée à Salins d’un
tapissier bruxellois prêt à se charger de la commande. Le 4 février
1502 (n. st.), un marché en règle fut conclu entre lui et le chapitre,
pour la fabrication d’une première tenture, d’après un « pourtrait »
(un modèle) fourni par les chanoines :
« Marchief fait entre les venerables et discrectes personnes Claude Voulant,
Girart Udressier, Frery Annel, maistre Estienne Merceret et maistre Estienne de
1. Hist. de la Tapisserie dans les Flandres, p. 66-67.
2. Arch. du Jura, série G, fonds du chapitre Saint-Anatoile de Salins, délibér.
capital. — Tous les renseignements qui suivent sont empruntés aux registres
des délibérations capitulaires (GG 4-5) et aux dossiers originaux du même fonds
relatifs à la commande et au paiement de cette tapisserie (K 14, 15 et 23).