SCULPTURE BELGE ET INFLUENCES FRANÇAISES 17
funéraire, et sans doute 1 absence de réalisme, l’absolue prédominance
des formules idéalistes qu’on y découvre, est un point capital de
notre thèse. Si l’art belge, dès
le xme siècle, avait été l’art
admirablement individualiste
qu’il fut aux ve, c’est assurément
chez les tombiers qu’il se fût
montré tel ; mais sans même
nous occuper des plaques funé-
raires gravées, dont les Pays-
Bas ont gardé un si grand nom-
bre, au musée Saint-Bavon de
Gand notamment et dans la ré-
gion de Nam ur1, et qui, par leur
nature même, ne pouvaientêtre
des portraits, les tombes élevées
qui nous restent — et ce ne
sont pas les moindres, — pré-
sentent le caractère le plus gé-
néralisé. Celle du duc Henri 1er
(f 1235), au chevet de Saint-
Pierre de Louvain, la plus an-
cienne, n’a sans doute rien de
byzantin ni desassanide, comme
on l’a dit; mais, avec son visage
à peine modelé et sa barbe
si étrangement stylisée, c’est
évidemment une effigie de
convention, tout comme les
statues de sa femme Mathilde
(y 1211) et de sa fille l’impé-
ratrice Marie (fl260), dans
une chapelle voisine2. A la
Cliché Fichot.
1. Voir, sur celles de Land, les
articles du baron de Béthune de Vil-
lers dans le Messager clcs sciences
historiques de 1891 et 1892, et sur
celles de la province de Namur, dont
beaucoup sont estampées au musée
archéologique de Namur, t. XIV, 1
2. Il est à peu près impossible d’
BLANCHE DE CASTILLE, APPELÉE A TORT
« CATHERINE DE COURTENAY »
PIERRE TOMBALE, XII Ie SIÈCLE
(Église abbatiale de Saint-Denys.)
e cette ville, Béquet, Mémoires de la Société
•77.
a obtenir une photographie satisfaisante. Le
3
XXX. — 3e PÉRIODE.
funéraire, et sans doute 1 absence de réalisme, l’absolue prédominance
des formules idéalistes qu’on y découvre, est un point capital de
notre thèse. Si l’art belge, dès
le xme siècle, avait été l’art
admirablement individualiste
qu’il fut aux ve, c’est assurément
chez les tombiers qu’il se fût
montré tel ; mais sans même
nous occuper des plaques funé-
raires gravées, dont les Pays-
Bas ont gardé un si grand nom-
bre, au musée Saint-Bavon de
Gand notamment et dans la ré-
gion de Nam ur1, et qui, par leur
nature même, ne pouvaientêtre
des portraits, les tombes élevées
qui nous restent — et ce ne
sont pas les moindres, — pré-
sentent le caractère le plus gé-
néralisé. Celle du duc Henri 1er
(f 1235), au chevet de Saint-
Pierre de Louvain, la plus an-
cienne, n’a sans doute rien de
byzantin ni desassanide, comme
on l’a dit; mais, avec son visage
à peine modelé et sa barbe
si étrangement stylisée, c’est
évidemment une effigie de
convention, tout comme les
statues de sa femme Mathilde
(y 1211) et de sa fille l’impé-
ratrice Marie (fl260), dans
une chapelle voisine2. A la
Cliché Fichot.
1. Voir, sur celles de Land, les
articles du baron de Béthune de Vil-
lers dans le Messager clcs sciences
historiques de 1891 et 1892, et sur
celles de la province de Namur, dont
beaucoup sont estampées au musée
archéologique de Namur, t. XIV, 1
2. Il est à peu près impossible d’
BLANCHE DE CASTILLE, APPELÉE A TORT
« CATHERINE DE COURTENAY »
PIERRE TOMBALE, XII Ie SIÈCLE
(Église abbatiale de Saint-Denys.)
e cette ville, Béquet, Mémoires de la Société
•77.
a obtenir une photographie satisfaisante. Le
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XXX. — 3e PÉRIODE.