GAZETTE DES BEAUX-ARTS
tout emmêlées et confondues ensemble. Il en est de même de la
dernière vertu que j’exigerai d’une œuvre d’art, et que l’on peut
appeler : valeur décorative.
C’est là le troisième point de ce Sermon sur les Salons. L’œuvre
d’art doit être faite de main d’ouvrier; elle doit être le symbole
d’une pensée ; enfin, elle doit satisfaire l’œil par une harmonieuse
décoration de l’espace qui la ren-
ferme : en termes plus courts,
être décorative. Ceci s’ap-
plique à toute œuvre d’art.
Un portrait peut être une
bonne œuvre décorative,
témoin celui qu’expose
M. Ernest Laurent. Un
simple dessin, sur un pe-
tit carré de papier, doit
décorer ce carré, être avec
lui en proportion harmo-
nieuse. Plusieurs de nos
graveurs le conçoivent à
merveille: voyez! a
belle ordonnance
des eaux-fortes ori-
ginales de M. Aid, deM.Mac
Laughlan, et plus particu-
lièrement encore ces jo-
lies planches en couleur,
d’esprit japonais, qu’ex-
pose, depuis plusieurs an-
nées, Mlle Marie Gautier.
Bien évidemment la préoccupation décorative s’impose de plus
en plus, à mesure que les dimensions de l’objet décoré augmentent.
C’est de quoi nos peintres auraient grand profit à se soucier davan-
tage, alors même que leur rôle n’est nullement associé à celui des
sculpteurs et des architectes pour la décoration des palais, des
églises, des maisons. Chaque art en notre temps voit son domaine
bien circonscrit et n’empiète pas sur le voisin. On sait qu’il en fut
jadis autrement, et il arrivait qu’un seul artiste pratiquât simulta-
nément tous les arts du dessin. Ce cumul était, à vrai dire, moins
ordinaire qu’on ne l’a prétendu. On ne le constate guère avec certi-
SOURIS, EAU-FORTE ES COULEURS
P A R MUe M A RIE G A U T I F, R
(Société Nationale des Beaux-Arts.)
tout emmêlées et confondues ensemble. Il en est de même de la
dernière vertu que j’exigerai d’une œuvre d’art, et que l’on peut
appeler : valeur décorative.
C’est là le troisième point de ce Sermon sur les Salons. L’œuvre
d’art doit être faite de main d’ouvrier; elle doit être le symbole
d’une pensée ; enfin, elle doit satisfaire l’œil par une harmonieuse
décoration de l’espace qui la ren-
ferme : en termes plus courts,
être décorative. Ceci s’ap-
plique à toute œuvre d’art.
Un portrait peut être une
bonne œuvre décorative,
témoin celui qu’expose
M. Ernest Laurent. Un
simple dessin, sur un pe-
tit carré de papier, doit
décorer ce carré, être avec
lui en proportion harmo-
nieuse. Plusieurs de nos
graveurs le conçoivent à
merveille: voyez! a
belle ordonnance
des eaux-fortes ori-
ginales de M. Aid, deM.Mac
Laughlan, et plus particu-
lièrement encore ces jo-
lies planches en couleur,
d’esprit japonais, qu’ex-
pose, depuis plusieurs an-
nées, Mlle Marie Gautier.
Bien évidemment la préoccupation décorative s’impose de plus
en plus, à mesure que les dimensions de l’objet décoré augmentent.
C’est de quoi nos peintres auraient grand profit à se soucier davan-
tage, alors même que leur rôle n’est nullement associé à celui des
sculpteurs et des architectes pour la décoration des palais, des
églises, des maisons. Chaque art en notre temps voit son domaine
bien circonscrit et n’empiète pas sur le voisin. On sait qu’il en fut
jadis autrement, et il arrivait qu’un seul artiste pratiquât simulta-
nément tous les arts du dessin. Ce cumul était, à vrai dire, moins
ordinaire qu’on ne l’a prétendu. On ne le constate guère avec certi-
SOURIS, EAU-FORTE ES COULEURS
P A R MUe M A RIE G A U T I F, R
(Société Nationale des Beaux-Arts.)