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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 30.1903

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Nr. 2
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Bertaux, Émile: Victor Hugo, [2]: artiste
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https://doi.org/10.11588/diglit.24812#0174

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VICTOR HUGO ARTISTE

15?

de métal précieux, Victor Hugo les avait découvertes rue de Lappe,
dans le taudis d’une vieille Auvergnate qui s’apprêtait à les jeter au
feu pour faire fondre l'or. Une légende, qu’il racontait volontiers,
attribuait une origine royale aux broderies magnifiques, que des
aventures inconnues avaient jetées dans une ruelle du vieux quar-
tier Saint-Antoine : les tentures de jais auraient appartenu à Chris-
tine de Suède; apportées par la reine dans le château de Fontaine-
bleau, elles auraient vu le meurtre de Monaldeschi. Aucun musée ne
possède de pareils ouvrages; aucun détail, dans les tentures mêmes,
n’est un sûr indice de provenance. L’un des groupes que les oiseaux

LES CHINOIS PORTE -TORCHÈRES DU SALON ROUGE DE HAUTE VILLE IIOUSE
DESSIN PAR VICTOR HUGO
(Maison do Victor Hugo.')

d’or composent dans la clarté froide et nacrée du tissu de verre
mime la fable du geai paré des plumes du paon. Est-ce une illu-
stration de La Fontaine ou un souvenir des vieux apologues de l’Orient?
Il est manifeste seulement que les oiseaux et les arbustes dont la
silhouette hérissée se découpe sur le jais blanc ont été imités d’une
broderie chinoise; quant au travail même de la broderie, il est
européen, — peut-être portugais.

Les ouvrages authentiques de l’Extrême-Orient sont en nombre
dans la maison de Victor Hugo; quelques-uns seraient à leur
place dans un Palais d’Été. Les plus précieux sont les grandes pièces
de soie écrue, toutes brodées de paysages, avec une bordure de
monstres, qui sont tendues dans les deux salons du premier étage.
La porte qui sépare les deux salons est elle-même composée de

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XXX. — 3e PERIODE.
 
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