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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 5.1922

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Nr. 2
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Reinach, Salomon: Courrier de l'art antique, [26]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24938#0138

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

sculpture romaine découverts en Espagne est une tête colossale en marbre blanc,
exhumée près du temple de Diane à Merida. M. Lantier, qui en a donné une excel-
lente reproduction1, pense qu’il s’agit d’un « contemporain d’Antinous » ; feu A. de
Ridder y reconnaissait, avec plus de vraisemblance, une effigie de déesse, de
Déméter ou de lxora. D’autres ont songé à Antinoüs en flamine (à rapprocher d’une
statue de Cyrène au Louvre) ou à la déesse Yesta. Sous le travail un peu mou et
rond du ciseau romain, on devine un modèle grec de premier ordre, assez semblable
à l’admirable Déméter de Cherchell, généralement considérée comme une copie
d’après Phidias, mais que M. Carlo Anti a essayé récemment d’attribuer à un colla-
borateur de Phidias, Lykios. L’analogie,
Iqui est incontestable, vient appuyer
’hypothèse d’A. de Ridder. Toute cette
école de sculpture du ne siècle, depuis
l’Espagne jusqu’à la Tripolitaine et la
.Syrie, vivait sur le vieux fonds hellé-
nique, copié et varié seulement dans les
détails ; c’est une raison de ne jamais
négliger les marbres de cette époque,
même s’ils témoignent d’un savoir insuf-
fisant, car sous les imitations les plus
médiocres, on peut deviner des chefs-
d’œuvre disparus, si nombreux encore,
en Grèce même, du temps de Pausanias,
et dont Rome était alors presque
encombrée.

*

* *

Les grands bronzes sont partout plus
rares que les grands marbres, à cause

TÊTE COLOSSALE EN BRONZE , 1 i . . , n 1

, de la valeur intrinsèque du métal, qui

D UN PERSONNAGE GREC 1 1

DÉCOU VE H TE A DÉ LO S & teIlté de b°nne heUfe 1& Cupidité.

Ainsi, bien que le bronze de Délos
ait joui, dans l’antiquité, d’un renom tel qu’on venait de partout en acheter
dans cette île, les objets de métal qu’on y a recueillis étaient en très petit nombre
lorsque M. Avezou, fouillant la Vieille Palestre, découvrit une tête de bronze
admirable, de grandeur naturelle, qui est désormais, au Musée d’Athènes, un
des monuments les plus précieux de l’art grec. M. le duc de Loubat, aux frais
de qui se faisaient les fouilles, a confié la reproduction de ce chef-d’œuvre à la
maison Barbedienne ; on voit un exemplaire de cette belle copie à la Bibliothèque
de l’Institut.

Malheureusement, M. Avezou, tombé en Macédoine le 16 novembre 1915, n’a pu

1. Monuments Piot, t. XXII (1917), p. 175, pl. 17.
 
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