COURRIER DE L’ART ANTIQUE
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soit de cette désignation, qui n’a rien d’invraisemblable, nous avons ici une étude
modelée à la main, d’après nature, comme on n’en a encore signalé qu’un très petit
nombre. Rien ne nous fait pénétrer davantage dans l’intimité d’un atelier grec où
se créaient, sous le pouce du maître, les modèles des portraits dont les répliques en
marbre, souvent affadies
par des praticiens, ont
presque seules survécu.
*
* *
Si l’on trouve que ce
Courrier s’occupe trop
exclusivement de la plas-
tique, on n’aura pas tort ;
aussi ne veux-je pas
prendre congé de mes lec-
teurs sans leur présenter
un beau vase à figures
rouges qui vient d’entrer
au B r i t i s h Muséum1.
C’est une kylix de la
fabrique d’Evergidès, qui
l’a signée ; le peintre, à
distinguer du patron de
l’atelier, était peut-être
Skythès2. En i84q, ce
précieux vase, trouvé à
Capoue, avait été publié,
d’après un très mauvais
dessin, dans les Annali3 ;
puis il avait complètement
disparu. En février 1920,
il reparut dans une vente
chez Sotheby à Londres et
fut acheté par le Musée Britannique. A l’intérieur on voit une danseuse avec des crota-
les, entourée de la signature du potier; à l’extérieur, deux jolies scènes: un éphèbe
conduisant deux chevaux, avec l’inscription IlXe^aMrcoç (« le fouetteur »), entre
deux sphinx ; un autre éphèbe nu entre deux éphèbes rhabillés, qui s’apprête à
lancer un javelot en rectifiant la position de son arme4, avec l’acclamation si
fréquente Ho xaiç y,akoc (« le beau jeune homme »), marque d’un présent fait par un
1. Journal of Hellenic Studies, 1 ga 1, t. XLI, pl. 2, p. 119 (H. B. W alters).
2. Rizzo, Monuments Plot, t. XX, p. 142.
3. Cf. mon Répertoire de vases, t. I, p. 281.
4- P. Girard, Éducation athénienne, p. 206.
COUPE SIGNÉE D’EVERGIDÈS
(Musée Britannique.)
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soit de cette désignation, qui n’a rien d’invraisemblable, nous avons ici une étude
modelée à la main, d’après nature, comme on n’en a encore signalé qu’un très petit
nombre. Rien ne nous fait pénétrer davantage dans l’intimité d’un atelier grec où
se créaient, sous le pouce du maître, les modèles des portraits dont les répliques en
marbre, souvent affadies
par des praticiens, ont
presque seules survécu.
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Si l’on trouve que ce
Courrier s’occupe trop
exclusivement de la plas-
tique, on n’aura pas tort ;
aussi ne veux-je pas
prendre congé de mes lec-
teurs sans leur présenter
un beau vase à figures
rouges qui vient d’entrer
au B r i t i s h Muséum1.
C’est une kylix de la
fabrique d’Evergidès, qui
l’a signée ; le peintre, à
distinguer du patron de
l’atelier, était peut-être
Skythès2. En i84q, ce
précieux vase, trouvé à
Capoue, avait été publié,
d’après un très mauvais
dessin, dans les Annali3 ;
puis il avait complètement
disparu. En février 1920,
il reparut dans une vente
chez Sotheby à Londres et
fut acheté par le Musée Britannique. A l’intérieur on voit une danseuse avec des crota-
les, entourée de la signature du potier; à l’extérieur, deux jolies scènes: un éphèbe
conduisant deux chevaux, avec l’inscription IlXe^aMrcoç (« le fouetteur »), entre
deux sphinx ; un autre éphèbe nu entre deux éphèbes rhabillés, qui s’apprête à
lancer un javelot en rectifiant la position de son arme4, avec l’acclamation si
fréquente Ho xaiç y,akoc (« le beau jeune homme »), marque d’un présent fait par un
1. Journal of Hellenic Studies, 1 ga 1, t. XLI, pl. 2, p. 119 (H. B. W alters).
2. Rizzo, Monuments Plot, t. XX, p. 142.
3. Cf. mon Répertoire de vases, t. I, p. 281.
4- P. Girard, Éducation athénienne, p. 206.
COUPE SIGNÉE D’EVERGIDÈS
(Musée Britannique.)