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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Dans ses cahiers gravés du Costume des anciens peuples, publiés en 1772,
le peintre Dandré-Bardon ne manque pas d’introduire un Luperque. « Les
Luperques », explique-t-il, « étaient de jeunes Romains dévoués au service
de Pan. Nus pendant la célébration des Lupercales, ils couraient indécem-
ment par la ville avec des fouets de peau de chèvre, dont ils frappaient tous
ceux qu’ils rencontraient. L’opinion où étaient les femmes, même les plus
honnêtes, que cette fus-
tigation pouvait contri-
buer à les rendre fécondes
ou à les faire accoucher
heureusement, si elles
étaient enceintes, les fai-
sait courir au-devant de
ces ministres du dieu
Pan ; elles s’en appro-
chaient pour en recevoir
les coups. »
G est un de ces flagel-
lants antiques que Hou-
don a représenté nu et
courant, brandissant ses
lanières. Peut-être ce
prêtre de la fécondité
était-il destiné à servir
de pendant1 à la petite
Vestale strictement dra-
pée, prêtresse de la
chasteté, que Houdon
modela également à
Rome et qu’il devait
plus tard reprendre et
agrandir à maintes re-
prises.
On sait que la Vestale dont nous connaissons deux exemplaires — l’un à
Paris dans la collection Martin Leroy où elle est représentée tête nue, l’autre
à New-York dans la collection Pierpont-Morgan où elle a la tête couverte
d’un voile— est, de l'aveu de Houdon lui-même, la copie d’un antique, la soi- 1
SAINT JEAN-BAPTISTE, PLATRE,
(Galerie Borghèse, Rome.)
Piiot. Anderson.
PAR HOUDON
1. Houdon a toujours beaucoup aimé les pendants : par exemple la Diane et VApollon,
Y Hiver (La Frileuse') et Y Été.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Dans ses cahiers gravés du Costume des anciens peuples, publiés en 1772,
le peintre Dandré-Bardon ne manque pas d’introduire un Luperque. « Les
Luperques », explique-t-il, « étaient de jeunes Romains dévoués au service
de Pan. Nus pendant la célébration des Lupercales, ils couraient indécem-
ment par la ville avec des fouets de peau de chèvre, dont ils frappaient tous
ceux qu’ils rencontraient. L’opinion où étaient les femmes, même les plus
honnêtes, que cette fus-
tigation pouvait contri-
buer à les rendre fécondes
ou à les faire accoucher
heureusement, si elles
étaient enceintes, les fai-
sait courir au-devant de
ces ministres du dieu
Pan ; elles s’en appro-
chaient pour en recevoir
les coups. »
G est un de ces flagel-
lants antiques que Hou-
don a représenté nu et
courant, brandissant ses
lanières. Peut-être ce
prêtre de la fécondité
était-il destiné à servir
de pendant1 à la petite
Vestale strictement dra-
pée, prêtresse de la
chasteté, que Houdon
modela également à
Rome et qu’il devait
plus tard reprendre et
agrandir à maintes re-
prises.
On sait que la Vestale dont nous connaissons deux exemplaires — l’un à
Paris dans la collection Martin Leroy où elle est représentée tête nue, l’autre
à New-York dans la collection Pierpont-Morgan où elle a la tête couverte
d’un voile— est, de l'aveu de Houdon lui-même, la copie d’un antique, la soi- 1
SAINT JEAN-BAPTISTE, PLATRE,
(Galerie Borghèse, Rome.)
Piiot. Anderson.
PAR HOUDON
1. Houdon a toujours beaucoup aimé les pendants : par exemple la Diane et VApollon,
Y Hiver (La Frileuse') et Y Été.