Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (5. Pér. 7.1923)

QUELQUES OEUVRES INÉDITES DE FRANÇOIS DUQUESNOY 3o3

à exécuter pour la publication de la Galleria. Or, le graveur de Francfort
arriva dans la ville des Papes en 1628, ses deux volumes de la Galleria furent
publiés en 1631 ; et qu’y trouve-t-on, gravé par Mellan et seule œuvre moderne
au milieu de tous les antiques composant les collections du noble romain?
Le groupe de Mercure et VAmour par Duquesnoy.

Grâce à cette gravure, MmtîTietze-Conrat1 restitua sans hésiter au sculpteur
bruxellois les deux bronzes
de la galerie Liechtenstein,
à Vienne : Mercure et Cupi-
don, Apollon et Cupidon,
pendants dont Bellori
nous a dit l’origine. Mal-
heureusement, le premier
des deux groupes n’est plus
intact : Yamoretto a dispa-
ru. L’œuvre complète est
au Louvre au milieu des
objets faisant partie de la
collection Schlichting, et
l’aimable libéralité de M.

Marquet de Vasselot nous
permet de la publier ici2.

Le groupe a l’aspect or-
dinaire, brillant et patiné,
des bronzes italiens de
l’époque. Sa hauteur est
de on,66 — trois palmes,

— et voici l’Amour, le
bambino naïf, important,
espiègle dont la gravure
de Mellan avait conservé
le souvenir. Une seule dif-
férence : dans le bronze
du Louvre Hermès se penche à gauche ; dans la gravure, à droite. C’est

MERCURE ET L AMOUR
GROUPE EN BRONZE, PAR FR. DUQUESNOY
(Musée du Louvre.)

1. Dans le Kunstgeschichtliches Jahrbuch, 1917. Cf. Eric Maclagan, Burlington Magazine,
t. XXXVI (1930), p. 234-

a. Ce bronze n’a pas échappé à l’attention de M. Seymour de Ricci dans son catalogue
de l’exposition d’objets d’art organisée à l’Hôtel de Sagan en 1 g 13 (Paris, Eggimann, 1913),
mais à lui seul convenait le nom de Duquesnoy. Le‘petit bronze reproduit pi. XXIX et
d’autres pareils sont, en quelque sorte, une contrefaçon du maître.