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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 7.1877

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https://doi.org/10.11588/diglit.6810#0126
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7B« ANNEE. — N° 330

PARIS ET DEPARTEMENTS : 15 CENTIMES LE. NUMERO

5 AOUT! 1877

RÉDACTION

77, r. Neuve-des-Petits-Champs
PARIS

ABONNEMENTS

PARIS ET DÉPARTEMENTS

Un an........... 8 fr.

Six mois........ 4

Trois mois....... *

ADRESSER

Lettres et Mandats à M. Madré,

directeur-gérant,
77, r Neuve-des-Petits-Cliumps.

ADMINISTRATION

77, r. Neuve-des-Petit$-Champ$
PARIS

ABONNEMENTS

PAYS DE L'UNION POSTALE

Un an....... fO fr. »

Six mois.... 6 »
Trois mois... S 50

ANNONCES

Au bureau du Journal
et chez

M. BEAUDOIN, 9, pl. de la Bonne.

La Censure, étant trop occupée à signer des autorisations pour les dessins de la JEUNE GARDE, n'a pas trouvé le
temps d'en donner une seule pour un des dessins que le GRELOT lui a soumis.

Nous avons alors pensé à faire connaître à nos lecteurs ce célèbre BULLETIN DES COMMUNES, dont l'on parlejtant et que
les habitants des villes n'ont pas le bonheur de connaitre.

Par des moyens que nous n'éprouvons aucunement le besoin de divulguer à Messieurs les policiers, nous nous sommes
procurés des épreuves du prochain numéro du BULLETIN OFFICIEL.

Bien que la personne, qui nous a donné cette copie, que nous publions en 3e et 4e pages, soit beaucoup moins sujette à
caution que les reporters du FIGARO et du GAULOIS, nous publions pourtant ce numéro futur sous les plus expresses
réserves.

LA SEMAINE

Les défenseurs de l'ordre moral bouffon-
nent depuis "quelque temps de la façon la plus
exquise.

Rien de plus cocasse.

Et ce n'est vraiment qu'un long éclat de
rire de Marseille à Dunkerque.

Ce qui les vexe démesurément.

On aurait résisté,

Cassé quelques vitres,

Enlevé quelques pavés,

On aurait ébauché uu simulacre de résis-
tance,

Que ces messieurs eussent nagé dans la joie

la plus pure.

En effet, il y aurait eu prétexte à répri-
mer,

On eût empoigné les plus vifs,

On les eût flanqués en prison,

Et M. de Fourtou (Oscar Bardy) eût tiré du
garde-meuble de son ministère le Spectre
rouge qui y moisit et qui n'a pas eu depuis si
longtemps l'occasion de sortir de son ar-
moire.

Les bourgeois effrayés se taisaient,

Les étrangers filaient,

Le peuple était conspué,

Les journaux supprimés... tout à fait,

L'état de siège proclamé,

Le toM joué

Et la République dans le sac.

C'eût été trop beau !
Le ciel ne l'a pas voulu.
Le ministère s'en donne à cœur joie, pour-
tant!
Il destitue,
Révoque,

Suspend les journaux,

Ferme les kiosques d'une ville entière (le
Hàvre),

Empoigne les récalcitrants,

Traîne sur tous les pavés de France son
grand sabre avec un bruit infernal,

Enfin, exécute le programme complet de la
symphonie réactionnaire,

Puis écoute ce qu'en dit le public.

Malédiction !

Le public rit commme trente-six millions de
bossus.

Or, quand on rit du pouvoir, en France,
c'est que le pouvoir est bien malade I

Et pourtant, si les défenseurs de l'Ordre mo-
ral étaient de bonne foi, ils comprendraient
que l'on ne peut que rire des ridicules ex-
ploits exécutés par leurs sectaires affolés.

Poussée à ce point, la tyrannie mesquine de
gens qui sentent de jour en jour la partie ga-

gnée pour leurs adversaires, touche aux der:
nières limites du cocasse.

Un exemple entre cent mille.
. Un colporteur vend dans une gare que nous
pourrions citer, un journal déplaisant au pré-
fet qui règne dans le département de.... (nous
le nommerons quand on voudra).

Entre un gendarme.

Ici le dialogue suivant s'établit :

le gendarme.

Hé, là bas !... colporteur !.. .

le colporteur.

Qu'est-ce qu'il y a, gendarme ?

le gendarme.

Pourquoi vendez-vous ici le X...?

le colporteur.

Parce que j'en ai le droit. Voilà ma per-
mission.

le gendarme.

Ah ! Ah !... voyons voir pour voir votre per-
mission.

(Le colporteur naïf tire sa permission et la
remet au gendarme qui la fourre dam sa
poche.)

le gendarme.

Elle est parfaitement en règle. Et mainte-
nant...

le colporteur.

Je puis continuer mon petit commerce.

le gendarme, riant.
Vous ne le voudriez pas, mon garçon !
le colporteur, avec une surprise marquée.
Cependant, puisque j'ai ma permission.

le gendarme, finement.
Vous l'aviez.

le colporteur.

Hein?

le gendarme.

Mais vous ne l'avez plus.

le colporteur.

Comment?

le gendarme.

Puisqu'elle est dans ma poche !!!

le colporteur.

Ah ! elle est trop forte, celle-là !
le gendarme, riant à faire éclater son
ceinturon.

Qu'elle est, en effet, d'un assez bon ton-
neau !... oh! oh ! oh !...

le colporteur.

Qu'est-ce que je vais faire moi, qui n'ai que
mon métier pour vivre?... Il va falloir crever
de faim.

le gendarme, s'éloignant.
Que je le regretterais sensiblement... parce
que vous êtes un bon garçon tout de même,
vous... mais que j'exécute l'ordre de mes su-
périeurs !... et alors..., pour lors... vous com-
prenez?... demi-tour à gauche... en avant!...
arche !...

Autre exemple non moins folâtre :

A J... un pêcheur mariait sa fille.

Voulant faire danser ses amis et les amis de

ses amis, ce qui n'a, je pense, rien de subver-
sif, notre homme s'en va trouver monsieur le
sous-préfet et le prie de lui decorder l'auto-
risation de garder ouverte toute la nuit la
salle de danse de sa commune.

Ledit sous-préfet demande à notre homme
communication de la liste de ses invités.

Le pécheur répond qu'il n'a pas dressé de
liste d'invités, par la simple raison qu'il con-
naît tout le village et que si tout le village
veut venir à la noce de sa fille, il sera le bien
venu.

— Et puis, reprend-il, j'ai une autre rai-
son... je ne sais pas écrire.

— Ainsi vous n'avez pas de liste?

— Non, monsieur le sous-préfet.

— Eh bien, mon ami, vous n'aurez pas
d'autorisation. (!!!)

Vous comprenez, cher lecteur, que si ces
choses-là sont drôles dans un vaudeville,elles
sont encore bien plus drôles dans la vie pu-
blique d'un pays.

Aussi ce que nous en rions !...

Vraiment le gouvernement aurait bien tort
de s'arrêter en si beau chemin.

Quand le peuple chante, il paie, disait Ma-
zarin.

Nous disons, nous :

Quand le peuple rit.. il vote,

Mais ce n'est généralement pas le ministère
qui a les rieurs de son côté.

Nicolas FLAMMÈCHE.

Prédictions pour la Semaine

Dimanche. — Un préfet de l'Ordre-Moral in-
vite le Conseil municipal de la préfecture à se
réunir, pour subir la lecture d'une circulaire
ministérielle.

Le Conseil refuse. La Défense jette les hauts
cris. Les conseillers répondent qu'elle a tort :
ils n'ont fait que refuser de travailler le Di-
manche.

Lundi. — Paul, Veuillot et Saint-Genest en-
tonnent un dithyrambe en l'honneur de l'U-
nion conservatrice.

Mardi. — Veuillot et Saint-Genest se ren-
contrent sur le boulevard, et, à la suite d'une
courte discussion politique, se flanquent une
tripotée colossale.

Popaul survient, et, les voyant tous deux à
terre, retrouve sa fougue pour cogner sur eux
à coups de canne.

Mercredi. — On apprend que M. de Broglie
doit se rendre le lendemain au Théâtre Fran-
çais.

On signale aux Halles une hausse fabuleuse
sur les pommes cuites et les trognons de
chou.

Jeudi. — Le duc d'Aumale a été aperçu à
Besançon, chef-lieu de son commandement
militaire.

Cette nouvelle parait généralement invrai-
semblable. Cette journée est d'ailleurs mar-
quée par des événements extraordinaires.
Le Grelot présente un dessin à la censure, et
elle lui en autorise deux I...

Vendredi. — Le comité central conservateur
continue à recevoir d'importantes souscrip-
tions.

Ainsi, M. de Rothschild donne un million
pour faciliter le succès des cléricaux, et-le pape
envoie... sa bénédiction.

Samedi. — M. Brunet se rend à la Sorbonne
après avoir pris bien soin de faire afficher que
les applaudissements, qui nuisent à sa modes-
tie, seront sévèrement réprimés.

Il prononce un discours, dont nous donne-
rons le sens dès que nous l'aurons compris,
dans un mois environ.

GRINGOIRE.

FEUILLES AU VEUT

Je propose d'ouvrir une souscription.
Vous allez me dire :
« Ne blaguons pas 1 »

Je ne blague pas... Je propose une souscrip-
tion... en faveur du Prince impérial.

Voilà comme je suis, moi I

Pauvre prince ! je n'ai jamais rien fait pour
lui ;

Aujourd'hui, je lui dois bien çà I

Mais pourquoi une souscription? direz-vous.
Minute 1

On lit dans les journaux qu'on vient de rap-
porter en France, le mouchoir qui a servi à
essuyer le visage de Maximilien, ex-empereur
du Mexique, après son exécution.

Pour un souvenir, voilà un souvenir !

Et à qui pourraitron l'offrir avec plus de pro-
fit, et plus utilement qu'au jeune Oreillard
pour qui tous les Cassagnac sont en branle en
ce moment !

Il y a longtemps que je me disais :

« Qu'est-ce qu'on pourrait bien lui donner
qui lui serve dans la vie ?

« On a l'usage d'offrir aux souverains dé-
gommés ou aux prétendants dans la débine,
quelque petit cadeau qui entretienne l'amitié
et qui les console,

« Au pape, un trône d'or,

« A Garibaldi un portefeuille avec cent mille
francs dedans.

« A feu Badinguet des bouquets de violettes...

« A son fils, que présenter ?

Après m'ètre bien creusé la tète, j avait
pensé à la guillotine qui avait servi au peuplt
à faire justice de Louis XVI,
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