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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 7.1877

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https://doi.org/10.11588/diglit.6810#0171
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7°" ANNliE. — N« 342

PARIS ET DEPARTEMENTS : 4 5 CENTIMES LE NUMERO

28 OCTOBRE 1877

REDACTION

77, r. Neu/ve-dea-PeHts-Cftamps
PARIS

ABONNEMENTS

PARIS ET DÉPARTEMENTS
TJaan....8B.4(!,... 8 fr.

Six mois........ 4

Trois mois....... 3

ADRESSER

Lettres et Mandats à M. Madré,

directeur-gérant,
77, r. Neure-des-Petits-Champs.

ADMINISTRATION

77, r. Neuve-de»-Petit0-Champ»
PARIS

ABONNEMENTS

PAYS DE L'UNION POSTALE!

Un an....... lO fr. »

Six mois.... S »
Troie mois... S 5©

ANNONCES

Au bureau du Journal
et ckes

M. BEAUDOIN, 9, pl. de la Bourse.

OU

LA GREVE DU GOUVERNEMENT

Comme on nous a interdît tous nos dessins, nous avons eu CELUI de pénétrer CEUX des conservateurs, qui, depuis leur échec du 14 octobre
Pestent muets, comme Théo dans le premier acte de la Petite Muette, ou causent longuement, pour ne rien dire de sensé.

Justement, nous avons eu la bonne fortune d'assister à une réunion de tous les gros bonnets et les grandes oreilles dn parti auquel nous devons

cinq mois de prospérité inouïe.....pour les syndics de faillites. Nous nous sommes empressés de sténographier tout ce qui s'est dit et tout ce qui s'est

fait dans cette mémorable séance — moins les coups de poing de la fin, dont Dieu seul, et les échines de ceux qui les ont reçus, savent le nombre. Nos
lecteurs pourront ainsi juger du bel avenir que nous réservent ces profonds politiques, et du touchant accord qui règne entre eux.

£a séance commente à deux heures, et à embêter ceux qui
sont arrivés depuis idi. Ce n'est que difficilement que l'on
compose un bureau, pourtant on y arrive.

le président. — La séance est ouverte.

u. de kermenguy. — Une fenêtre aussi, je désirerais
qu'elle fut close.

janvier de la motte, riLS. — Ces légitimistes, quel tas
de vieux gelés !...

m. de kermenguy. — Cette courtoisie vous honore, Mon-
sieur. Mais si nous sommes plus frileux que vous, cela tient
Peut être à ce que nous sommes moins remuants.

jolibois. — l<. crois bien, des empaillés pareils.

le président — Messieurs, cet incident regrettable...

une voix, du coté bonapartiste. — Mais oui, assez! bou-
clez-lui sa v interne, et qu'il ne joue plus du chiffon rouge.

(L'incident et la fenêtre sont également clos).

le président. — Messieurs, il s'agit de ne pas imiter
Annibal, qui vainquit et ne sut pas profiter de sa victoire.
Kous avons vaincu.. .

m. de mun. — Mieux que cela, nous avons écrasé le parti
radical, comme jadis l'archange Saint-Michel terrassa le dé-
lûon et le rejeta dans le gouffre insondable où...

une voix bonapartiste.— Et tasœur!...

M. Veuillot prononce qnelques paroles en réponse à celte in-
terruption, mais nous ne pensons pas devoir les repro-
duire.

m. paul de cassagnac. — Voyons, pas de blagues, ici,
hein, les enfants. Nous sommes entre nous, nous n'avons
Pas de public à épater, ainsi, causons franchement : pas de
battage. (Vives adhésions).

un légitimiste, bas à Veuillot. — Qu'est-ce que c'est donc
<pie du battage?.,.

veuillot, bas. — Cela veut dire : battre comtois. (Le légiti-
miste ouvre de grands yeux, soupire, et se tait).

paul de cassagnac. — Nous sommes carrément roulés,
foulés comme des actionnaires de la Banque territoriale.

clément duvkrnois. (vexé). —Dites donc ?...

popaul■ — Pardon, mon cher ami, mais c'est bien invo-
lontairement. Je vous jure que je ne vous savais pas là...

de kerjégu. — Il présumait que vous demeuriez toujours
là-bas.

popaul. —Enfin, nous sommes dans la pommade, comme
Jacomy, il s'agit de nous en tirer. Voilà le chiendent..,

un légitimiste, bas à Veuillot. — Est-ce qu'il vend des
balais?..

rouher. — Moi, je propose que le gouvernement se mette
eû grève, qu'on laisse faire à la Chambre toutes les lois
Qu'elle voudra, mais que la majorité du Sénat donne en bloc
^ démission et ne puisse ainsi les ratifier.

m. buffet. —Non, pas de démission, on ne serait pas sûr
d'être réélu après. D'ailleurs, les sénateurs inamovibles?...»

rouher. — Eh bien ?.. ils se suicideraient sur l'autel de
la Patrie (violentes réclamations de toutes parts).

dupanloup. — Mes frères, nous sommes prêts à sacrifier
nos vies pour notre chère France, et pour cette autre patrie,
que nous avons au-delà des monts, mais le suicide est un
abominable péché, le plus haïssable des péchés mortels.

rouher. — Eh bien !.. ils n'auraient qu'à ne jamais pa-
raître au Sénat, qui resterait ainsi toujours en minorité, et
ne pourrait même pas délibérer. En tous cas, le maréchal
n'aurait qu'à refuser de promulguer toutes les lois que lui
ferait la Chambre.

tristan lambert. — Et les députés conservateurs ?..

rouher. — Donneraient tous leur démission

tristan lambert. — Cela me semble mauvais.

baudry d'asson. — Qu'est-ce que cela vous fait, puisque
vous n'êtes pas renommé ?...

tristan lambert. —Eh bien I et toi?..

baudry d'asson. —Je demande à répondre à cette incon-
gruité par un discours.

tous les assistants. — Oh! non !.. grâce, Baudry.

Un inconnu profite du tumulte pour monter à la tribune.
— Messieurs, dit-il, je suis orléaniste...

De toutes parts. —Ah!... Oh!... Ah!... Chut!... Atten-
tion I...

Plusieurs membres tirent des jumelles de spectacle, pour
examiner l'orateur.

L'inconnu. — Si nous donnons notre démission, nous per-
drons nos appointements, et par le temps qui court...

Un bonapartiste. — Toujours aussi pingre, ce bon orléa-
niste. Eh bien ! ma vieille, si tu perds tes appointements, je
te montrerai dans une baraque, comme le dernier des Louis-
Philipparts... nous gagnerons de la galette, je ne te dis que
cela !

Saint-Genest. — Vous n'y êtes pas, tout cela est impra-
ticable. Que craignons-nous?... Nous avons l'armée, n'est-
ce pas...

Un légitimiste. — Pâques-Dieu !... messieurs, ayez donc
la pudeur de cesser ces appels à la force brutale, nous ne
sommes pas des lutteurs de foire!...

Popaul. — Pour sûr que vous autres, tas de ratatinés, vous
n'êtes pas même de la foire de lutteurs!... Je vous dis, moi,
que la force, il n'y a que cela. Si on m'avait écouté, si on
avait fermé tous les cafés, supprimé tous les journaux, tous
les cercles, fourré dedans tous les conspirateurs,fy compris
tous les francs-maçons, forcé tout le monde à lire devant les
commissaires de police, le Pays...

Veuillot. — Pardon, l'Univers L.i

Dupanloup. — La Défense /...

L'Orléaniste. — Le Soleil !..»

Popaul. -t- A lire ces quatre-là, si .vous voulez, çà aurait
bougrement mieux marché.

Les réunions publiques vous gênent : fermez-les.

Les électeurs protestent : cognez dessus.

Ils s'obstinent : f... ichez-les devant les urnes avec des-
gendarmes au C...I

Tous les membres légitimistes. — C'est ignoble î... im-
monde !... On se croirait aux Halles !... ou à Poissy !... ou à
Cayenne !...

Popaul. — Vous épatez pas, vous irez si nous arquepinçons
l'assiette au beurre!...

M. de kerjégu. — Je vous dis que vos menaces ne nous
effraient pas, et que votre force brutale n'a jamais rien
prouvé !...

Un bonapartiste. — Si je te f...ichais mon poing sur la
g..., tu verrais ce que cela prouverait.

M. de kerjégu. — Que vous êtes un goujat, je le savais,
Monsieur.

Tous lbs bonapartistes. — De quoi !... Qu'est-ce que Dieu?
Tas de vieilles bêtes 1... Avec leur enfant du miracle!... Un
petit banc, S. V. P.

Les légitimistes. — Et Marguerite Bellanger?... Déver-
gondés !... Et le 2 décembre...

Les bonapartistes. — Et Louis XV ! Et le Parc aux Cerfs !
Et la Du Barry!... Pourris 1... Roués!... Et 1830!... Et'les
baïonnettes étrangères!...

Les légitimistes. — Cela vous va bien !... Et Sedan !... Et
Miss Howart, Alphonses!... Et vos vols, usurpateurs, po-
chards, voyous, voleurs !... Assassins du duc d'Enghien !...

L'orléaniste. — Et vous, chouans, jésuites !... Et le pacte,
de famine!... Et les dragonnades!... Et la Saint-Barthé-
lemy !...

Les bonapartistes. — Ah !... toi aussi?... Et tes 40 mil-
lions ?... Et la rue Transnonnain ?...

Les légitimistes. — Assassins du prince de Condé !...

Les bonapartistes. — Et la terreur blanche, assassins de
„Ney, de Brune, des frères Faucher!...

Chœur général. — Assassins!... Filous!... Canailles!...
Voleurs !...

[Giffies et taloches mutuelles, on évacue la salle en se pre-
nant aux cheveux.)

Et le lendemain, tous les journaux conservateurs de Paris
insèrent la petite note suivante :

« Hier, les principaux conservateurs se sont réunis pour
« porter enfin un coup mortel à l'hydre du radicalisme. De
« grandes mesures ont été prises : on comprendra notre dis-
<t crétion à cet égard. D'ailleurs l'accord est plus parfait que
« jamais. »

moralité.

— Zuze donc un peu, mon bon, ce que çà serait si l'ac-
cord il n'était pas parfait

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