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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 7.1877

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7- ANNEE. — N» 341

PARIS ET DÉPARTEMENTS : 15 CENTIMES LE NUMERO

21 OCTOBRE 1877

REDACTION

77, r. Neuv6*ie»-Petit»-Champ9
PARIS

ABONNEMENTS

PARIS ET DÉPARTEMENTS

Un an____£g..... 8 fr.

Six moie........ 4

Trois m»U....... S

ADRESSER

Lettres et Mandata à M. Madré,

directeur-gérant,
77, r. Neuxe-des-Petits-Champs.

ADMINISTRATION

77, r. Neuve-des-Petits-Champ*
PARIS

ABONNEMENTS

PAYS DE L'UNION POSTALE

Un an....... lO fr. »

Six mois.... 5 »
Trois mois... 2 50

ANNONCES

Au bureau du Journal
et chez

M. BEAUDOIN, 9, pl. de la Bourse.

LA SEMAINE

Eh bien?

L'avions-nous dit ?

Qui est-ce qui a décroché la timbale?
Et pourtant le mât était assez glissanti
Ah ! sapristi !

Donc, c'en est à peu près fait des gérémia-
des de Saiot-Genest et autres pleureurs de la
même espèce.

Les voiià rendus à la vie privée.

Et ils vont avoir le loisir d'apprendre le
français, — M.Saint-Genest,particulièrement,
qui en avait bon besoin

Aht mes enfants, ont-ils pendant quatre
mois été assez lâches, perfides, ineptes, im-
pudents, grossiers et venimeux!

Ont-ils assez parlé de leur sabre, de leurs
gendarmes et de leurs mouchards !

Nous ont-ils assez bassinés avec le spectre
rouge, Yhydre de l'anarchie, lé radicalisme
triomphant, la mort des propriétaires, la pen-
daison des rentiers, l'incendie des monuments,
le pillage des caisses publiques, et le viol des
femmes honnêtes I

Ont-ils assez arrêté, jugé, condamné à tort
et à travers, sans rime ni raison, et va comme
je te pousser

Ont-ils assez fermé de cafés,

Supprimé de colporteurs,

Déchiré d'afGches,

Fermé de réunions I

Se sont-ils assez payés d'arbitraire, de ca-
lomnies, d'impertinences, de sottises t
Ont-ils été assez grotesques I
Ont-ils été assez impudents !

* *

Et pourquoi faire ?

Je me le demande I

Le résultat n'était-il pas prévu?

Ne savaient-ils pas bien, ces politiciens au
patchouli, ces ex-conducteurs de cotillons im-
périaux, ces plats-pieds, ces petits-fils de
Tartufle et de Mascarille, que la France était
lasse de leurs blagues et de leurs palinodies?

Que si c'était avec un b;Uon que leurs an-
cêtres rossaient leurs valets, c'était avec un
coup de pied fort bas placé qu'on se débar-
rasserait de leurs vilaines personnes !

Ils le savaient, allez !

Mais, dame, ils comptaient, comme M. de
Saint-Genest, sur

Leurs 400,000 soldats,

Leurs 20,000 gendarmes,

Et leurs 10,000 sergents de ville !

Et voyez ce qui est arrivé !

Les 4o0,000 soldats ont continué à astiquer
tranquillementieur fourniment.

Les 20,000 gendarmes ont ciré leurs grandes
bottes comme si de rien n'était.

Les 10,000 sergents de ville ont fait circu-
ler les passants.

Et pas un de ces braves gens ne s'est ima-
giné que les fusils partiraient contre un bul-
letin de vote ;

Que les chevaux d'escadron pourraient cou-
rir après les électeurs récalcitrants.

Si bien que le pays a parlé,

Faisant d'un mot rentrer dans l'ombre ces
méchants spadassins de carton, ces gentils-
hommes de contrebande, ces bénisseurs de
sacristie, ces buveurs d'eau de Lourdes, ces
gloutons, ces cafards, ces pleurards et ces
blagueurs !

# *

Maintenant, vous avez compris, n'est-ce
pas?

Je ne suppose pas que vous nous la referez
à la dissolution ?

Je ne vous le conseillerais pas, d'ailleurs.

Henri IV disait à l'ambassadeur d'Espagne,
qui venait de jeter quelques bâtons plus ou
moins... noueux dans ses roues :

— C'est bon pour une fois : mais, morbleul
qu'on ne recommence point l

Nous vous le disons également.

Voilà longtemps, trop longtemps, que vous
nous jouez le môme air.

Ne le recommencez pas l

Ou sinon !

Mais, Dieu me pardonne, je crois que le
Grelot se fâche,

Et qu'il prend au sérieux une bande de
paillasses et de saltimbanques qui ont raté
leur boniment.

Allons, allons 1

Il convient avec d'aussi tristes sires de par-
ler un langage moins menaçant.

Ce n'est pas la peine de tirer des krupps sur
des capucins de cartes.

On souffle dessus,

Et çà suffit.

Mais que la leçon nous profite !

Ouvrons l'œil sur ces particuliers-là 1

Escobar a plus d'un tour dans son sac t

Pas de violences !

Pas de réaction !

Mais pas de faiblesse l

Tous, grands ou petits, puissants ou hum-
bles, orateurs, députés, journalistes, ne per-
dons pas de vue que la France républicaine
vient d'être traitée, pendant quatre mois,
comme la dernière des catins, par un tas
d'impudents drôles qui, la partie perdue, vont
rentrer dans la coulisse et se démaquiller.

Surveillons-les !

Et le premier qui élèvera la voix !...

On lui retirera... son rôle 1

En un mot, ne soyons

Ni sourds.

Ni aveugles,

Ni dupes 1

Il nous en a déjà trop coûté !

NICOLAS FLAMMÈCHE.

FEUILLES AD VENT

Un jour du majestueux XVII0 siècle, où le
soleil brillait dans toute sa gloire, comme le roi
qui avait joint son nom lumineux au sien,

Une bande d'amis quittait Paris,

Et se dirigeait vers une jolie maison de cam-
pagne d'Auteuil, posée sur le bord d'un frais
cours d'eau :

C'était une compagnie d'illustres qui s'appe-
laient Molière, Baron, Lulli, Chapelle, Nan-
touillet, de Jonzac, et autres,

Tous de bonne humeur,

Tous disposés à bien l'aire.

***

Malheureusement,

Ou plutôt heureusement,

A peine, arrivés à destination, ils se virent
privés de leur amphitryon : Molière à qui ap-
partenait le nid champêtre, se trouva bientôt
indisposé et fut obligé de confier l'ordre de la
fête à Chapelle.

Il est vrai de dire qu'avec Chapelle on ne
perdait que Molière, parce que personne ne
s'entendait mieux que lui à une aimable dé-
bauche :

Il mena même si bien la partie qu'au bout
de quelques heures tout le monde tut plongé
dans un état qui n'était pas voisin de l'ivresse,
parce qu'il était l'ivresse elle-même,

Et bientôt, la conversation ayant pris du
côté de la philosophie, on en vint à aborder
les plus tristes sujets, tels que la mort, la des-
tinée, la misère morale et physique de la vie,

Et on en vint à conclure que :

"~ o Le premier bonheur est de ne pas naître,

— et que la second est de mourir prompte-
ment.

***

Ces joyeuses doctrines une fois établies,
On résolut d'en finir au plus vite avec l'exis-
tence, — ce qui était la seule conclusion logi-
que de la discussion,
Et comme la rivière était à deux pas,
D'y courir au plus vite
Et de s'y jeter la tète la première.

***

On se mettait en route,
Quand Baron qui était le moinsgris de la so-
ciété,

Et qui, plus acteur que philosophe, avait
sans doute moins compris les arguments de
Chapelle et de Jonzac,

Courut avertir Molière de ce qui se passait.

***

Molière accourut,

Et dès qu'il les aperçut, — il était temps, les
compagnons étaient déjà près du bord de l'eau,

— il leur cria :

— Ehl mes amis, mes chers amisl... Com-
ment !... Yous avez conçu là le projet le plus
beau, le plus héroïque, le plus philosophique
qui fut jamais, et moi, votre ami de toute la
vie, votre compagnon le plus cher, vous ne
m'y associez pas !... Quoi I vous m'oubliez dans
cette entreprise qui doit vous couvrir de gloire
et dont on va parler dans tout l'univers... Cela
n'est pas bien !...

— Il a parbleu raison, dit Chapelle, c'était
une injustice, il a bien le droit de venir se
noyer avec nous... Allons-y tous, courons en-
semble nous jeter à l'eau !...

— Un instant, fit Molière, un instant... si
nous y allions maintenant, cette journée, l'état
où nous sommes, ne nous seraient pas favora-
bles, et pourraient donner lieu à de funestes et
jalouses interprétations... On dirait que nous
avons agi sous l'influence du vin, tandis que
si nous remettons à demain cette héroïque ac-
tion, et que nous l'accomplissions de sang-froid
à la vue de tout le monde, elle aura bien plus
d'éclat...

— Oui, c'est cela, dit Chapelle, c'est cela... ne
nous noyons que demain, et maintenant al-
lons boire le vin qui nous reste 1

L'affaire en resta là, mais je vous laisse à
penser si le lendemain on embrassa Molière.

***

Que de pauvres diables,

Grisés par la terreur et les manifestes,

Ont été se jeter dimanche dans la rivière
mac-mahonnienne,

Qui reconnaissent à présent qu'ils auraient
mieux fait, —

Comme firent Chapelle et ses amis,

D'écouter le conseil de Molière,

Et de ne pas essayer de se noyer par amour
pour M. de Fortou et les calembredaines de
M. de Broglie.

***

Au milieu de toutes nos peines de la semaine
dernière,

De toutes les vilenies de notre gouvernement
de jésuites et d'avaleurs de sabres.

Nous avons eu du moins une consolation,

C'est d'apprendre que le château de Nades,
construit en 18So, dans le département de
l'Allier, par le chef de file des Broglie moder-
nes, qui signait :

De Morny,

Et qui avait, en effet, bien le droit de signer
de ce nom puisqu'il n'avait le droit d'en signer
d'aucun, —

Que ce château édifié à des frais prodigieux
par ce grec devenu duc qui passait trente-six
lois de suite à l'écarté,

Venait de brûler,

Et qu'il n'en restait plus qu'une tour,
Où son âme, — si les vipères en ont une, —
viendra rôder plus tard sans doute, en com-
pagnie des crapauds et des orfraies.

***

C'était assuré,
Disent les journaux.
Tant pis.

Il aurait mieux valu qu'il ne restât rien, —
ni une pierre ni un écu — rien de ce fruit des
turpitudes sanglantes de ce drôle qui mourut

le sourire aux dents, — en se f......, car « se

moquant » n'est pas le mot qui convient à ces
espèces, — de la France dont il avait coupé les
poches,

Et qui cracha son âme au diable s'il y en a
un, en disant :

— C'est égal ! nous nous sommes bien amu-
sés 1

***

Quand on annonça que cet àbcès était crevé,

On s'amusa bien aussi à Paris, en province
et à l'étranger même.

Le feu de joie de Nades en allumera bien
d'autres dans les cœurs honnêtes ;

Et pour moi,

J'en ris à pleine gorge,

Je me figure la joie des Romains de l'Empire
quand Domitien, cédant à l'indignation pu-
blique fit démolir à coups de pioche la maison
d'or de Néron,

Et bâtir des boutiques sur ce grand lupanar
impérial.

Les héritiers du Morny peuvent bien à pré-
sent faire ce qu'ils voudront de l'antre ruiné,
Et empocher les écus de l'assurance :
Le vent ne balaiera plus désormais sur les
populations voisines les vieilles odeurs, res-
tées encore là, de cette bête puante 1

***

Et ma foi I

On se demande si le jour où une restaura-
tion bonapartiste viendrait à être possible.

Il ne se trouverait pas pourtant de nouveau
un élégant comme Morny.

Un duc, — mais pas de la pègre, cette
fois — un homme de race pour refaire sa be-
sogne et pour se mettre, le jour du coup de
balai,

Du côté du manche.

Comme Morny, qui s'y est bien trouvé, lui
uoique d'ordinaire ce ne soit pas là la place
es ordures dans les coups de balai I
Qui sait I

On voit tant de choses depuis peu de temps!
Et il n'est pas rare que l'extrême platitude
soit l'envers de l'extrême toupet.

***

— La dévotion n'exclut pas le goût des bon-
nes choses.

Ni même le goûtrdu bon vin.

Mais le soin de leur beauté ne le conseille
pas trop aux femmes.

Une maréchale du siècle passé était fort
charitable et fort pieuse.

Mais elle avait un penchant décid"5 — quoi-
que sans excès, — pour les vieux vins.

Ceux de bourgogne surtout,

Et dans les réceptions et les soirées,

Elle ne s'adressait que rarement aux glaces
et aux limonades.

Ce faible,

Parfaitement excusable,
Car il n'avait nullement le caractère d'une
passion,

Avait fini par lui rôtir le bout du nez, ce
qui la contrariait fort car elle était encore
jeune, et très-coquette:

— Mon Dieu, dit-elle un jour en se regar-
gardant à son miroir et voyant que ce mal-
heureux nez était un peu plus rouge qu'à
l'ordinaire... Où ai-je donc pris ce nez-là?

Un de ses anciens amants qui assistait à sa
toilette, lui dit avec l'impertinence que lui
permettait sa réputation d'ancien roué:

— Madame, c'est au buffet I

BRIDAINE.

Galanteries et Gourmandises

i

L.» Mauviette.

En vérité, la Mauviette a du boni...
Soit que pour mieux rôtir cette pelote
De graisse fine et blanche, on l'emmaillote
Dans un lambeau parfumé de jambon ;

Soi t,—c'est ainsi que quelques gourmets fon t, —
Qu'une minute ou deux on la mijote
Dans le citron, la moelle et l'échalotte
Sur un feu doux de bois ou de charbon,

Salut à toi, Tom-Pouce ailé 1.. mais qu'est-ce
Que je dirai des mauviettes en caisse
Dont le nom seul remplit ma bouche d'eau I

Ne va donc plus te fâcher, o Mignonne,
Quand pour hêler ta petite personne,
Je t'apostrophe avec ce nom d'oiseau l
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