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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 7.1877

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T* ANNEE. — N* 351

PARIS ET DEPARTEMENTS : \ 5 CENTIMES LF NUMERO

30 DECEMBRE 1877

RÉDACTION

77, r. Neuve-des-PetiU-Champs
PARI 3

AB9HNEMEKTS

PARIS ET DÉPARTEMENTS
En an....... 8 fr. »

Six mois....
Trois mois..

4

oo

ADRESSER

Lettres et Mandats à M. Madré,

directeur gérant,
77, r. Neuve-des-Petiis-Champs.

ADMINISTRATION

77, r. Neuve-des-Petits-Cliamps
PARIS

ABONNÏMENTS

PAYS DE L'UKION POSTALE

Un an........ iO fr. n

y? Six mois.. .v

Trois mois.

ANNONCES
Au bureau' du Journal
et chea

M. BEAUDOIN, 9, pl. de la Bourse

PRIME GRATUITE

Toute personne de la province qui s'abonnera à
un des fouraaux ci-après, par l'entremise de M.

Madré, directeur-çêrant du Grelot. 77, rue Neuve-
des-Petits-Champs, à Paris, aura droit à un abon-
nement gratuit au journal le GRELOT, savoir:

Pour un abonnement d'un an : 6 mois au GRELOT.

_ — de six mois : 8 mois —

— — de trois— :1 mois 1/2 —

Labonnement à plusieurs journaux doublera,
triplera la durée de renvoi gratuit du GRELOT.

un an six mois 3 mois

Bien pobuc............

Charivari.............

Constitutionnel.......

XIX* Siècle...........

Droit..................

Evénement............

Estafette.............

Etrille, de Bruxelles..

Figaro.................

Français..............

Fiumce.................

Gazette de France____

Gaulois................

Journal des Débats..

Illustration..........

Liberté................

Moniteur universel..

Monde................

momdk illustré.......

Paris-Journal........

Patrie..............•

Pats...................

Presse...............

Rappel.............----

république française.

Réveil..................

Revue des Deux-Mond.

Siècle.................

Soir...................

Temps ................

Times, de Londres.....

Univers...............

Union.................

Les piix qu précèdent sont, bien entendu, les
prix fixés par les administrations de chacun dn
ces journaux. _

* L'Administration du Grelot se charge également
de l'abonnement sans frais, à tous les autres
journaux de Paris.

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LA RETRAITE

Oh!., qui me prêtera des accents dignes
d'Homère, pour chanter la retraite des héros,
qui combattirent pendant sept mois contre le
momtre Péril social, plus hideux que l'ourque
d'Angélique, sans même avoir pour allié le
Serpent de Mer du Constitutionnel.

En dépit de leur courage, ils furent vaincus,
et les voici partis, comme des marchands de
moutarde, emportant leurs habits et nos har-
des, battant en retraite, au milieu d'une plaine,
plus déserte et plus glacée que les steppes de
Smolensk...

Hélas!., un à un, ils tomberont, pour ne
plus se relever, et resteront à jamais ensevelis
sous une couche épaisse de pommes cuites...

Plus ne les verrons ni l'un ni l'autre...

Plus ne verrons Broglie, à la ronde bedaine,
ni Caillaux aux doigts crochus, ni Pâris au
nez plus épaté que moi, si j'apprenais que le
pape s'est fait enterrer civilement...

Plus ne verrons Brunet, à la peau parche-
minée, au crâne accidenté comme la plaine de
Cynocéphales...

Plus ne verrons Fourtou, au nez recourbé en
soc de charrue, qui déterrait si bien les trulfes
dans les dîners du ministère...

Plus ne verrons non plus Graëff et Dutilleul,
ni Lepelletier ni ses collègues, qui ont eu
la gloire d'être vingt jours durant confrères
de Golbert et Louvois...

Enfin, plus ne verrons, hélas !... toute cette
sublime armée d'héroïques fonctionnaires de
tout âge, dont la tradition rapportera les hauts
faits dans une postérité aussi reculée dans
l'avenir que la naissance d'Hortense Schneider
Test dans le passé....

Plus ne verrons Tracy, l'homme au clyso-
pompe subversif; ni Bdaumaaoir, qui coupa

la trompe à son père, ni Copin, qui n'était pas
celui des guitaristes, ni tant d'autres plus
obscurs, mais aussi méritants....

Aujourd'hui, perclus, éclopés, ils s'en vont
clopin-clopant, manchots, bancroches, yeux
pochés, dos voûté, tirant la patte et portant
bas l'oreille, honteux comme des renards que
des poulets ont pris...

Hélas !... hélas !... plus ne les verrons...

Oh !... pourquoi n'ai-je pu du moins trouver
des accents dignes d'Homère pour chanter la
retraite de ces héros !...

Henry VAUDÉMONT.

FEUILLES AO VE5T

La caque sent toujours le hareng,

Disait Henri IV, eh parlant d'une femme lé-
gère dont la mère avait également beaucoup
l'ait parler d'elle,

Voulant dire.que l'on gardait toujours quel-
que chose de son origine,

Et que les loups n'engendrent pas les
chiens.

On en a des preuves tous les jours,

Et le mot d'Horace est plus vrai que jamais :
Fortes creuntur fortibus et bonis

Le Oispin rival de son maître, du malin Le-
sage, a beau dire à la fin de la pièce, en épou-
sant la soubrette de son cœur :

— Et maintenant, nous allons faire souche
d'honnêtes gens!

Crispin se trompe :

Il fera des petits Crispin, et pas autre chose.

Des valets de comédie voleurs, coquins, ru-
sés comme lui, et ne ressemblant pas plus aux
honnêtes gens que les merles aux colombes.

L'Italie est le pays par excellence des mas-
ques, du carnaval et de la farce.

On lui doit le loup et Arlequin,

Le faux-nez et M. de Broglie.

Nos pères lui avaient du Moussu Mazarino,

Et les Médicis, qui leur valurent la Saint-
Bathélemy et les mignons de Henri III.

Mais avec M. Broglie nous n'avons rien à en-
vier à nos ancêtres :

Mazarin et les Médicis ont été dépassés au
point de vue des fourberies politiques,

Et il paraît que peu s'en est fallu que nous
n'eussions, nous aussi, notre Saint-Barlhé-
lemy.

Sans M. Pouyer-Quertier, un de ces matins
hous y étions!

On vient de découvrir ce ioli pot-aux-roses:
Des invitations à venir faire une petite pro-
menade militaire à Paris,

Voire même à Versailles, — autour de l'As-
semblée,

Avaient été adressées, à ce qu'on raconte, à
un certain nombre de ch. fs de l'armée,

Quelques jours avant cpie le maréchal eût
ouvert les yeux sur le rôle à la fois ridicule et
odieux que les Scapins, Broglie, Buffet, et con-
sorts lui faisaient jouer depuis de longs mois.

***

Naturellement,

Ces chefs d'armée ne devaient pas venir
seuls à Paris,

Sans escorte,

Sans être accompagnés,

Bien que nous ne soyons pas en Espagne,
les routes ne sont pas toutes sûres, et il y a
trop d'électeurs à M. Gambetla pour que les
dernières diligences voyagent sans inquiétu-
des.

Aussi, avait-on fait la recommandation à ces
officiers de venir avec leurs troupes ;

Qu'on les recevrait bien,

Qu'on avait retrouvé dans les caves de l'Ely-
sée un vienx fonds d'eau de vie de décembre,

Et que le général Larochebouët,

Qui, en 32, avait pointé ses canons sur la
maison Sallandrouze,

N'avait pas oublié que les meilleurs restau-

rants se trouvaient sur les boulevards Mont
martre et des' Italiens.

Il paraît que les invitations à cette petite
fête militaire étaient assez nombreuses.

***

Seulement,

Qui les a envoyées? . .
Voilà ce qui n'est pas encore bien connu,
Et ce que des gens qui veulent tout savoir—
Il y en a de si curieux I —
Demandent à grands cris,
« Voyons, disent-ils,
« Qui est-ce ?

« Quel est l'homme aimable qui a voulu faire
défiler, sous les murs du théâtre de Versailles,
l'élite de l'armée française,

« Afin d'en régaler îa vue des députés de la
gauche, — car il n'y a pas de doute que, bien
que le spectacle eut été pour tout le monde,

« La représentation, dans l'esprit de l'auteur,
devait être plus spécialement donnée en l'hon-
neur de M Gambelta et. de ses amis...

« Voyons, qui est-ce! qu'on le nomme 1 Et
surtout... qu'on l'amène ici. »

***

Nous pensons bien, en effet, que s'il y a
moyen de le savoir, on le saura— et de l'ame-
ner, qu'on l'amènera,

Et que la Chambre ne laissera pas dans l'obs-
curité un homme de ce mérite.

Moi} si j'étais d'elle,

J'y perdrais plutôt une oreille, — mais je le
saurais, et sans tarder.

***

— C'est une belle chose que la poésie,
Mais c'est une plus belle chose que la gour-
mandise 1

C'était du moins l'avis de Gentil-Bernard,
— l'auteur de l'Art d'Aimer, un des plus éton-
nants mangeurs par la quantité de vivres qu'il
savait absorber.

Vers la lin de sa vie, son appétit diminua
un peu.

Cette constatation l'attrista, et il dit :

— Je m'en vais... je ne mange plus : je suis
tombé d'un dindon !

BRIDAINE.

Voir à notre 4e page l'annonce de la Maison
Ad. GOUCHAC.

Celte maison, l'une des premières de Paris a
forcément subi de grandes pertes au milieu de la
crise commerciale causée par le 16 mai.

De nombreux vêlements d'hiver restent en ma-
gasin et par suite de la loyauté bien connue de cet
établissement qui en a fait une des meilleures
maisons de confiance, il faut vendre, msme à des
I rix incroyables, afin de pouvoir renouveler toutes
les marchandises d'hiver l'année prochaine, et ne
pas exposer l'acheteur a rencontrer un vêtement
qui ne serait pas, comme à chaque saison, d'étoffe,
de coupe et de façon tout à fait nouvelles.

Nous engageons donc vivement nos leeteurs à
se fournir chez Ad. GODCHA.U, ils y trouveront
un bon mar né encore plus grand qu'à l'cdinaire.

Ainsi le 16 mai aura pu faire gagner de l'argent
à des républicains.

C'est là le cas de le dire : A quelque chose
malheur e.,t bon.

ZIG-ZAGS

Leçons de crapule rie

Ces chers (i) conservateurs, au lendemain du
Grand Seize, exhortaient énergiquement les
ministres de leur cœur à flanquer à la porte
de l'administration tous les fonctionnaires
soupçonnés d'être tant soit peu lihertophiles.

Ces exhortations furent d'ailleurs si parfai-
tement entendues qu'on révoqua des institu-
teurs, parce qu'ils avaient fait une partie de
piquet, ou accepte une prise, du cousin du
frère du marchand de vins, chez qui déjeunait
le cocher qui conduisait Tolain trois fois par
semaine à la gare.

(1) Chers est ls mot. Ils nous coûtent gros!..

Mais, aujourd'hui que les citoyens Broglie
et Fourtou s'en sont allés retrouver les vieil-
les lunes — en attendant mieux — les conser-
vateurs poussent des cris d'ânes auxquels on
chatouille les oreilles avec un sabre-baïon-
nette, dès qu'on révoque un Durangel quel-
conque. ;

— Comment, disent-ils, mettre à la porte de
si braves gens, qui sont dans l'administration
depuis si longtemps, sans leur donner de
compensations, quelle infamie!.. Les laisser
sans rien faire,, passe encore, mais ne pas les
payer pour cela, voilà de la crapulerie 1 L.

***

Ainsi causent quotidiennement l'Univers a
autres journaux, en ajoutant après :

— Que cela serve d'enseignement aux con-
servateurs.

Traduction libre :

— Regardez bien comme agissent ces cra-
pules, afin de faire comme eux dès que vous
le pourrez!..

Cà ne mord pas !..

Un certain nombre de préfets et de sous-
préfets du 16 mai ont donné leur démission,
dès que le nouveau ministère leur a été connu.

Ce désintéressement des gens qui se décla-
rent prêts à s'en aller, quand ils voient qu'on
va les jeter à la porte, n'a trompé que les naïfs
qui croient obstinément à la vertu de la douce
Crevalcscière en baril, et à celle de Mlle
Amanda Censous.

Mais nous estimons que M. de Marcère a eu
tort d'accepter ces démissions.

Ces estimables fonctionnaires ont ample-
ment mérité une révocation motivée par de»
considérants énergiquement formulés : il fal-
lait la leur infliger et leur dire :

— Ah ! vous voulez vous en aller mes gail-
lards; partir tranquillement, les deux mains
dans vos poches, après les avoir eues sept
mois dans les nôtres... Je comprends cela,
mais un instant, que diable!., vous avez droit
à un joli coup de pied au derrière, et nous ne
voulons pas vous en priver... Allons, hop!.,
tournez-vous, et vivement!..

La reprise des a fia ires.

Le Figaro lui-même convient que les affaires
reprennent, et il ne nous parle plus des faux
mendiants payés par les républicains.

C'est dommage. C'était bien cocasse, l'idée
des faux mendiants!..

Payer des gens trente sous pour qu'ils men-
dient, ou, au besoin, se pendent et s'as-
phyxient, fallait-il que ces républicains soient
canailles !..

Des amis utiles.

Par exemple, Figaro tient à ce qu'on laisse
des conservateurs en place.

L'autre jour, il réclamait le maintien de
M. Gigot à la préfecture de police, dans l'inté-
rêt des conservateurs.

Ces bons conservateurs!., ils comptent donc
avoir bien des démêlés avec la police, pour
tenir tant à se faire des amis dans la place !

Le voleur volé.

Don Carlos vient d'être volé en Italie.
C'est pain bénit.

Mais maintenant les pègres se mangent dono
entre eux?..

Un duel cocasse.

Le duel avorté entre M. d'Audiffret-Pasouier
et l'éléphant B itbie, nous en rappelle un autre
bien cocasse, qui eut lieu à la fin du dix-hui-
tième siècle:

A cette époque, il y avait à la Comédie-Fran-
çaise deux acteurs, nommés Dugazon et Dé
sessarts.

Désessarts était éuorme, et son ami Dugazon
lui jouait mille tours, a propos de son volume
abdominal.

Un jour, il l'emmène chez le ministre des
b.eaux-;irts, à qui il dit, avec un profond salut :
— Monsieur le Ministre, me- camarades de'
la Comédie-Française, profondément peinés
de la mort de l'éléphant du Jardin-des-Plautes
m'ont chargé de vous demander la survivance
de sa charge, pour mon camarade Désessarts
ici présent. '

Là-dessus, fureur de Désessarts, qui provo-
que Dugazon en duel.

Celui-ci, arrivé sur le terrain, tire un mor-
ceau de craie de sa poche, et trace un grand
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