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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 7.1877

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https://doi.org/10.11588/diglit.6810#0190
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7a« A\NEE. - N° 347

PARIS ET DEPARTEMENTS : 15 CENTIMES LE. NUMERO

2 DECEMBRE 1877

RÉDACTION

77, r. Neuve-des-Petits-Champt
PARIS

ABONNEMENTS

PARIS ET DÉPARTEMENTS

Un an........... 8 fr.

Six mois........ 4

Trois mois....... S

ADRESSER

Lettres et Mandats à M. Madré,

* directeur-gérant,
77, r. Neuve-des-Petits-Champs.

ADMINISTRATION

77, r. Neuve-de*-Petit$-Champ»
PARIS

ABONNEMENTS

PAYS DE L'UNION POSTALE

Un an....... f O fr. »

Six mois.... S *
Trois mois... 2 60

ANNONCES

Au bureau du Journal
et chei

M. BEAUDOIN, 9, pl. de la Boom.

Décidément, la situation n'est plus tenable. Mieux vaudrait s'adapter trois ou quatre membres supplémentaires, et s'exhiber
pour deux sous dans une baraque, que d'essayer de publier des caricatures, sous l'inspection de la SANGSURE. EÙe continue à
refuser tous les dessins que nous lui soumettons, même les plus anodins. Elle nous autoriserait peut-être à représenter le
marasme dans lequel sont tombées les affaires, mais malgré son talent, notre dessinateur n'a pas encore pu nous fournir une
portraicture satisfaisante de ce marasme.

Cela ne peut pas durer. Le GRELOT s'insurge et prend hardiment l'initiative d'un COUP D'ÉTAT.

Il vient d'adresser la lettre suivante à l'illustre auteur du DEUX DÉCEMBRE. Par une flatterie vile, mais peut-être
lucrative, il a pris soin que cette missive parvienne la veille même de l'anniversaire de cette date glorieuse, a laquelle la France
doit dix-huit années de prospérité, et sa transformation non-gratuite en un vaste aquarium.

A NAPOLÉON III

AUX ENFERS

Illustre Héros, Glorieux Vaincu,

Du fond de TEnfer, ta demeure dernière, ton àme doit ressentir une joie immense comme les pieds de Cham.
Toi qu'on avait tant maudit,

Toi que le peuple français exécrait comme un créancier, bien que tu fusses son débiteur,
Toi qu'il y a sept ans à peine, chacun déclarait bon à jeter en pâture aux radicaux comme Amigues,
Détroyat et Dréolle, qui salissaient alors autant ta mémoire qu'ils la pourléchent aujourd'hui,
Toi, l'ancien détective anglais,
Toi, protecteur de miss Howard,

Toi, qui entras à Boulogne avec le costume d'un général, et le bagage d'un charcutier,
Toi, enfin, le franc-maçon Napoléon et le faux-maçon Badinguet,
On te regrette!!!.....

Et les premiers nous voudrions te revoir au pouvoir.

Au moins, si sous ton règne on avait la honte morale, on jouissait de la prospérité matérielle,
Si tes ministres étaient des despotes, ils ne cachaient pas leur amour pour les mesures arbitraires,
S'ils fourraient à Mazas les républicains, qui leur déplaisaient, ils ne se proclamaient pas partisans de la
République,

Ils n'étaient pas ennemis d'une certaine gaîté, et entendaient la plaisanterie,

Enfin, ils ne déguisaient pas leur ambition, déclaraient franchement qu'ils cherchaient à faire leurs
petites affaires d'abord et celles des autres ensuite, et affichaient impudemment cette maxime : — Chacun pour
soi, et Marguerite pour tous.

Eh bien !..... franchement, cela valait mieux.

Et puis c'était plus gai.

Quel malheur que tu ne puisses sortir de chez Plu ton et venir accomplir le 2 Décembre 1877, les mêmes
exploits que le 2 Décembre 1851!!!.....

Comme cela donnerait de l'animation, du mouvement, de la gaîté sur les boulevards, ces vivants, ces
morts, ces blessés, dans des poses gracieuses et pittoresques autant que variées!.....

Comme ces larges flaques d'un beau sang vermeil rompraient heureusement la monotonie de la couleur
grise et sale de la boue de nos avenues!.....

Puis, après le coup, on verrait des milliers de touristes accourir pour contempler les ruines, le com-
merce reprendrait son essor dont il a bien besoin, chacun bénirait ta mémoire, et entonnerait en ton honneur un
cantique de louanges, interminable comme un article de Saint-Genest.

Alors au moins, le Grelot pourrait publier en charge les augustes binettes du comte de Chambord et du
duc d'Aumale.

Hélas!... tu ne peux revenir, mais du moins, peux-tu télégraphier à ton fils de prendre conseil des émules
de Morny et de Robert-Macaire que tu dois avoir laissés sur cette terre.
Où le père a passé passera bien l'enfant.

La France méprise ta race, ô Badinguet, mais elle aspire après son retour.

Encourage donc tes partisans, et conseille-leur de célébrer l'anniversaire du 2 Déçembre par de nouvelles
vêpres Sallandrouziennes.

Nous mettons des gants et nous risquons à te serrer la main.

Pour la rédaction du Grelot,

Henry VAUDEMONT.
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