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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 5,1,2: Texte 2): Histoire naturelle — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4821#0004

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2 MEMOIRE SUR LES PLANTES

après qu'ils avoient servi à des établissemens de machines à arroser, et après qu'ils
avoientété comblés de limon par l'effort seul des eaux. La couche de terrain qui,
pendant une année précédente, s'étoit trouvée garantie de l'inondation, et qui
avoit été couverte de végétation, répondoit, la seconde année, à la couche enfouie
d'où sortoient des plantes à travers les gerçures. Les graines germent, dans les
campagnes, sous une couche de limon dont l'épaisseur dépend des degrés et de la
durée de l'inondation. Cette couche, sur une grande surface, ne devient pas aussi
promptement remarquable que celle qui comble des bas-fonds resserrés.

L'Egypte, devenue le domaine de la culture, a éprouvé de grands chano-e-
mens ; beaucoup de plantes étrangères s'y sont naturalisées : elles croissent spon-
tanément avec les espèces indigènes ; elles se confondent les unes et les autres.
Je me propose de tracer ici, d'une manière générale , l'histoire de ces plantes,
et de considérer l'influence du sol et du climat sur leur végétation. J'indiquerai
quelques-uns de leurs usages.

La vallée du Nil, dans le Sa'yd , est considérablement élevée au-dessus du niveau
le plus ordinaire du fleuve. La sécheresse y cause la rareté des plantes. La partie
la plus méridionale de ce pays produit le Boerhaavia repens, de Nubie (i) ; le
Habbas, espèce de sensitive d'Abyssinie (2) ; le Down (3) et le Seyâl (4), arbres qui
ne croissent point dans la basse Egypte.

\1 Acacia nilotica est un des arbres qui appartiennent à la haute et à la basse
Egypte. Le Dattier croît aussi dans toute l'Egypte. Les autres arbres les plus mul-
tipliés ne croissent guère que dans les lieux où l'on prend soin de les planter.
Ils sont originaires de l'intérieur de l'Afrique , comme le Sycomore, le Nabeca et le
Tamarinier, ou originaires de l'Inde, comme le Cardia Myxa, 1Acacia Lebbeck et
le Cassia Fistula.

La basse Egypte est un pays plat, facilement inondé. Deux espèces de Nymphœa
épanouissent leurs fleurs à la surface des eaux. Ces plantes croissent à l'époque de
l'inondation ; elles se fanent lorsque les eaux baissent. Leurs racines se conservent
malgré la grande sécheresse qui succède à l'inondation, Les Nymphœa sont abondans
près de Damiette et de Rosette : ils croissent en petite quantité plus au midi dans
le Fayoum, et dans le seul étang de Birket-el-Rotly, près du Kaire. Le Papyrus,
devenu très-rare en Egypte, paroît avoir autrefois suivi la pente de la vallée du
Nil, et croît en Abyssinie (5).

Les roseaux sont les plantes vivaces les plus fréquentes aux bords des canaux.
Us s'élèvent en haies, étant baignés dans l'eau ; ils rampent dans les lieux envahis
par les sables. L'espèce de roseau la plus commune sur les îles basses du Nil, croît
aussi dans les déserts.

Il est probable que certaines plantes qui n'ont été observées jusqu'ici qu'en
Egypte , appartiennent aussi à d'autres pays que l'on a moins visités , et où

f

(1) Voyez H. N. Botanique , pi. 3 , fig. ,, , (3) Voyez H. N. Botanique, pi. i et 2.

(2) C'est la sensitive décrite et figurée par Bruce, sous (4) Voyez H. N. Botanique , pi. ^2, fia. 2.

le nom â'Ergett el-hone. Voyage aux sources du Nil, (5) Bruce, Voyage aux sources du Nil tom. V,

tom. Vt J>1> 7> png. 10.
 
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