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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 5,1,2: Texte 2): Histoire naturelle — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4821#0643

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640 DE LA CONSTITUTION PHYSIQUE

SIXIÈME PARTIE.

Des Brèches et Poudingues siliceux exploités par les Anciens.

CHAPITRE PREMIER.
Brèche siliceuse agatifere de Syene,

Y I-er

Composition, Emploi de cette Roche.

IL existe en Egypte une brèche siliceuse remarquable par sa dureté et la grandeur
des blocs quelle a fournis aux travaux des anciens : elle est connue sous la déno-
mination de brèche Egyptienne chez les antiquaires et les artistes de l'Italie, dont
les musées en renferment plusieurs monumens transportés d'Egypte.

Cette brèche est composée de grains de quartz de toute grosseur, tantôt
anguleux, tantôt arrondis, noyés dans une pâte formée de plus petits grains de
quartz très-adhérens entre eux. Ses cassures, largement conchoïdes, ont un aspect
un peu écailieux; sa couleur, tantôt d'un jaune obscur, tantôt d'un brun foncé,
est due à l'oxide de fer répandu dans toute la masse et qui contribue, en même
temps qu'il la colore, à lier fortement les grains qui la composent. Une grande
quantité de silex d'un tissu lisse et de différentes nuances, quelques agates d'un
brun foncé, ou de couleur orangé sombre, souvent veinées d'un rouge de sang,
sont irrégulièrement semés dans la plupart des blocs ( 1 ).

Les Égyptiens, attentifs à tirer parti des nombreuses roches que renfermoient
leurs montagnes, habiles à appliquer chacune à l'objet auquel elle convenoit le
mieux, avoient consacré celle-ci, que son extrême dureté sembloit rendre indes-
tructible, à fabriquer des statues colossales, et divers monolithes qui décoroient
leurs édifices : quelques-uns subsistent encore, et présentent un grand intérêt
pour l'archéologie. De cette pierre sont formées deux statues colossales érigées
au milieu de la plaine de Thèbes, sur la rive gauche du Nil, de près de dix-sept
mètres de hauteur, quoiqu'assises, et sans compter le piédestal. L une est d'un seul
bloc; l'autre, dont la partie supérieure a été détruite par Cambyse, mais qu'on
a restaurée depuis, est cette fameuse statue vocale de Memnon, qui a donné
lieu à tant de conjectures, à tant de dissertations, de la part des voyageurs et
des antiquaires.

(1) Voyez la planche 4. de minéralogie.
 
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