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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 5,1,2: Texte 2): Histoire naturelle — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4821#0003

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MÉMOIRE

SUR LES PLANTES

QUI CROISSENT SPONTANÉMENT

EN EGYPTE;

Par Alire RAFFENEAU DELILE,

Membre de l'Institut d'Egypte.

JLa vallée du Nil, bornée, sur ses côtés, par des déserts, comprend les terres
fertiles de l'Egypte, et se trouve resserrée, dans le Sa'yd, entre deux chaînes de
montagnes nues et desséchées. Elle touche , dans la basse Egypte, à des plaines
stériles et sabionneuses , entre lesquelles elle acquiert une largeur proportionnée
à l'écartement des branches du fleuve.

Les plantes qui croissent spontanément dans cette vallée, se trouvent aussi
presque toutes dans d'autres pays que l'Egypte. Les espèces indigènes ne sont
point nombreuses ; il en est plusieurs qui ont suivi le cours du Nil et l'accrois-
sement du sol. Les plaines formées par des couches de limon, et par une cer-
taine quantité de sable que le fleuve charie particulièrement dans la direction
où son courant est le plus rapide, prouvent un exhaussement qui ne s'est pas
interrompu. On remonte, hors de l'Egypte, à l'origine du sol et des plantes. On
reconnoît que beaucoup de graines ont été apportées par les eaux qui déplacent
le limon de l'Abyssinie, et par les vents ^qui rejettent dans le Nil le sable des
déserts : niais on sait combien il est rare que des plantes soient propres à un seul
pays. On ne seroit donc pas fondé à dire qu'il n'y a d'indigènes en Egypte que
celles qui ne se trouvent pas en même temps ailleurs. La végétation a commencé,
sur les bords du Nil, avec l'écoulement naturel des eaux qui ont suivi l'incli-
naison du sol. Ce fleuve n'avoit point charié le limon qui a depuis formé une
partie du pays. Les plantes nées sur le sol qui sert de base au limon, se sont
reproduites à sa surface exhaussée. Elles sont provenues, dans le Delta, des autres
parties comparativement plus anciennes de l'Egypte. C'est ainsi que les plantes
se Multiplient sur les nouvelles dunes de sable du désert, en provenant des autres
dunes voisines, ou de la terre qui supporte le sable.

J'ai vu plusieurs fois, près du Nil, la végétation naître des gerçures profondes
du sol, sur une seule couche régulière, dans des endroits bas récemment abandonnés,
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