42 REPRÉSENTATION DES ROCHES DE L'EGYPTE
i'Égypte est le premier où l'on ait tenté de le faire ; et l'occasion en étoit peut-
être unique.
L'ouvrage que l'on publie sur l'Egypte, a pour Lut de donner une connois-
sance complète de cette contrée, la plus intéressante de toutes pour l'histoire des
sciences. Sa constitution physique, ses monumens, l'industrie de ses anciens ha-
bitans ont été les principaux objets des recherches de la commission, comme ils
seront long-temps ceux de la curiosité générale : on sent assez, sans que je m'arrête
à le prouver, qu'il n'étoit pas inutile, pour un pareil but, de faire connoître d'une
manière précise les roches qui constituent le sol de cette contrée, celles sur-tout
dont on a construit ses anciens édifices, et sur lesquelles s'est exercée, pendant
tant de siècles, l'industrie Égyptienne.
On demandera peut-être si les seuls moyens du discours n'auroient pas pu
en donner une idée suffisante, c'est-à-dire, qui permît de se les représenter avec
toutes leurs circonstances, et qui en laissât dans la mémoire des impressions assez
nettes, assez durables, pour qu'on se les rappelât facilement au besoin. On deman-
dera si les géologues n'ont pas établi entre les roches, des distinctions précises,
une classification invariable et une nomenclature détaillée, de manière à y rap-
porter toutes les roches que renferment les montagnes de chaque contrée. Nous
examinerons, plus bas, si les moyens du discours suffisent à cet égard aux natu-
ralistes; mais il est évident, au moins, que, pour la plupart des antiquaires, des
architectes, des géographes, des historiens, et pour une multitude d'autres per-
sonnes fort instruites d'ailleurs, mais qui ne connoissent pas même les termes
de minéralogie, les descriptions que l'on pourroit faire avec ces termes ne leur
donneroient point des idées bien nettes. Cependant ces personnes désireront
prendre quelque connoissance des montagnes de l'Egypte, de ses cataractes, des
anciennes carrières , des déserts environnans ; elles désireront connoître d'une
manière précise les matières dont sont construits les temples, les palais de la Thé-
baïde et les pyramides, ces statues colossales célébrées depuis tant de siècles par
les voyageurs, telles que le fameux colosse de Memnon, sur la nature duquel on
hasardé tant de conjectures et tant d'explications bizarres, faute de données
nrécises sur la matière dont il étoit formé, les sarcophages, les colonnes, les obé-
l'saues et cette multitude de monumens de toute espèce que l'on rencontre à
chaque pas en Egypte.
Les roches de l'Arabie, celles du mont Sinaï, du mont Oreb, exciteront
une autre sorte de curiosité, non par leur emploi dans les arts, mais par leur
rapport avec des faits célèbres de l'Histoire sacrée. Ces lieux sont assez connus
par le séjour des Israélites. Les religieux Grecs, qui les ont constamment habités
depuis les premiers siècles du christianisme, passent pour avoir conservé par tra-
dition la connoissance de tous les lieux, de tous les points dont font mention
ïes histoires Juives; et c'est sur-tout cette connoissance profonde du local, qui a
excité envers cette contrée la vénération des Chrétiens de l'Orient, et la ferveur
des pèlerinages. Le voyageur de toute secte, de toute communion, visite encore
aujourd'hui, avec une admiration respectueuse, ces mêmes endroits où la puissance
i'Égypte est le premier où l'on ait tenté de le faire ; et l'occasion en étoit peut-
être unique.
L'ouvrage que l'on publie sur l'Egypte, a pour Lut de donner une connois-
sance complète de cette contrée, la plus intéressante de toutes pour l'histoire des
sciences. Sa constitution physique, ses monumens, l'industrie de ses anciens ha-
bitans ont été les principaux objets des recherches de la commission, comme ils
seront long-temps ceux de la curiosité générale : on sent assez, sans que je m'arrête
à le prouver, qu'il n'étoit pas inutile, pour un pareil but, de faire connoître d'une
manière précise les roches qui constituent le sol de cette contrée, celles sur-tout
dont on a construit ses anciens édifices, et sur lesquelles s'est exercée, pendant
tant de siècles, l'industrie Égyptienne.
On demandera peut-être si les seuls moyens du discours n'auroient pas pu
en donner une idée suffisante, c'est-à-dire, qui permît de se les représenter avec
toutes leurs circonstances, et qui en laissât dans la mémoire des impressions assez
nettes, assez durables, pour qu'on se les rappelât facilement au besoin. On deman-
dera si les géologues n'ont pas établi entre les roches, des distinctions précises,
une classification invariable et une nomenclature détaillée, de manière à y rap-
porter toutes les roches que renferment les montagnes de chaque contrée. Nous
examinerons, plus bas, si les moyens du discours suffisent à cet égard aux natu-
ralistes; mais il est évident, au moins, que, pour la plupart des antiquaires, des
architectes, des géographes, des historiens, et pour une multitude d'autres per-
sonnes fort instruites d'ailleurs, mais qui ne connoissent pas même les termes
de minéralogie, les descriptions que l'on pourroit faire avec ces termes ne leur
donneroient point des idées bien nettes. Cependant ces personnes désireront
prendre quelque connoissance des montagnes de l'Egypte, de ses cataractes, des
anciennes carrières , des déserts environnans ; elles désireront connoître d'une
manière précise les matières dont sont construits les temples, les palais de la Thé-
baïde et les pyramides, ces statues colossales célébrées depuis tant de siècles par
les voyageurs, telles que le fameux colosse de Memnon, sur la nature duquel on
hasardé tant de conjectures et tant d'explications bizarres, faute de données
nrécises sur la matière dont il étoit formé, les sarcophages, les colonnes, les obé-
l'saues et cette multitude de monumens de toute espèce que l'on rencontre à
chaque pas en Egypte.
Les roches de l'Arabie, celles du mont Sinaï, du mont Oreb, exciteront
une autre sorte de curiosité, non par leur emploi dans les arts, mais par leur
rapport avec des faits célèbres de l'Histoire sacrée. Ces lieux sont assez connus
par le séjour des Israélites. Les religieux Grecs, qui les ont constamment habités
depuis les premiers siècles du christianisme, passent pour avoir conservé par tra-
dition la connoissance de tous les lieux, de tous les points dont font mention
ïes histoires Juives; et c'est sur-tout cette connoissance profonde du local, qui a
excité envers cette contrée la vénération des Chrétiens de l'Orient, et la ferveur
des pèlerinages. Le voyageur de toute secte, de toute communion, visite encore
aujourd'hui, avec une admiration respectueuse, ces mêmes endroits où la puissance