4j 6 DE LA CONSTITUTION PHYSIQUE
sable à l'extérieur, et intérieurement de limon du Nil. Ces espèces de digues
sont dues principalement aux attérissemens produits par le courant littoral, qui
va de l'est à l'ouest, et qui se trouve brisé par les espèces de caps que forment
les diverses bouches du Nil. Il est assez vraisemblable que la formation de ces
barres a été favorisée et déterminée, en partie, par d'anciens travaux des Égyp-
tiens; conjecture qu'un certain nombre de fouilles pourroit aisément vérifier.
Ces lacs communiquent avec la mer par diverses coupures qui sont pour la
plupart d'anciennes bouches du Nil. La barre du lac Menzaleh présente quatre
coupures, dont deux sont les bouches des anciennes branches Mendésienne et
Tanitique. La coupure unique du lac Bourios paroît être la bouche de l'ancienne
branche Sébennytique.
Il est aisé de s'apercevoir que l'état de ces lieux a beaucoup changé depuis les
temps anciens. Si, d'une part, les attérissemens du fleuve et de la mer ont agrandi
et prolongé la base du Delta, d'un autre côté aussi les Egyptiens, maîtres autre-
fois, par leurs travaux et leurs anciennes digues, de l'écoulement des eaux du
Nil, dont ils disposoient d'une manière plus appropriée à l'avantage du pays,
conservoient à la culture une grande partie du terrain que recouvrent aujourd'hui
les eaux. On ne peut guère se refuser à croire que de grands afFaissemens opérés
depuis les temps historiques ont contribué à l'extension de plusieurs de ces lacs,
sur-tout de ceux de Bourios et de Menzaleh : sans cela, comment d'anciennes
bouches du fleuve se trouveroient-elles séparées de la terre ferme î
Le Nil ne coule point, dans le Saïd, à des intervalles égaux des deux chaînes de
montagnes, sur-tout dans l'étendue de la région calcaire. On ne sauroit s'écarter
beaucoup de la vérité en évaluant à j^ooo mètres la largeur moyenne de la bande
de terrain cultivé située sur la rive droite du fleuve, et à 10,000 mètres environ
celle de la rive gauche. Si l'on ajoute une largeur de 1000 à 1200 mètres pour
le lit du fleuve dans ses basses eaux, et certaines bandes purement sablonneuses
dont il est fréquemment bordé, on aura, pour l'ouverture moyenne de la vallée
dans la région calcaire, environ 15,000 mètres.
Entre les montagnes de grès, cette largeur moyenne est d'environ 4000 mètres,
ou un peu moins d'une lieue : mais, dans les parties les plus resserrées, l'Egypte
n'a, ainsi que dans la région granitique, que la largeur nécessaire pour le passage
du fleuve, et deux étroites lisières de terrain cultivable-, qui bordent les deux rives;
encore ces lisières disparoissent-elles quelquefois, et les eaux du Nil baignent le
pied des montagnes.
L'Egypte sépare en deux parties les déserts de l'Afrique septentrionale : l'Arabie
à l'orient, à l'occident la Libye; toutes deux, sous un ciel d'airain, également sèches
et stériles; immenses et affreuses solitudes, à qui la nature n a rien accordé, et sur
lesquelles l'imagination même ne s'arrête qu'avec effroi. Dans ces déserts privés de
tout, vivent heureuses cependant et en pleine liberté des hordes nomades et guer-
rières, connues sous le nom de Bédouins. Redoutables à l'Egypte par leur caractère,
par leurs besoins, par leur réunion, invincibles par la rapidité de leur fuite et le
dénuement de leurs retraites, elles sont habituellement en état de guerre avec
sable à l'extérieur, et intérieurement de limon du Nil. Ces espèces de digues
sont dues principalement aux attérissemens produits par le courant littoral, qui
va de l'est à l'ouest, et qui se trouve brisé par les espèces de caps que forment
les diverses bouches du Nil. Il est assez vraisemblable que la formation de ces
barres a été favorisée et déterminée, en partie, par d'anciens travaux des Égyp-
tiens; conjecture qu'un certain nombre de fouilles pourroit aisément vérifier.
Ces lacs communiquent avec la mer par diverses coupures qui sont pour la
plupart d'anciennes bouches du Nil. La barre du lac Menzaleh présente quatre
coupures, dont deux sont les bouches des anciennes branches Mendésienne et
Tanitique. La coupure unique du lac Bourios paroît être la bouche de l'ancienne
branche Sébennytique.
Il est aisé de s'apercevoir que l'état de ces lieux a beaucoup changé depuis les
temps anciens. Si, d'une part, les attérissemens du fleuve et de la mer ont agrandi
et prolongé la base du Delta, d'un autre côté aussi les Egyptiens, maîtres autre-
fois, par leurs travaux et leurs anciennes digues, de l'écoulement des eaux du
Nil, dont ils disposoient d'une manière plus appropriée à l'avantage du pays,
conservoient à la culture une grande partie du terrain que recouvrent aujourd'hui
les eaux. On ne peut guère se refuser à croire que de grands afFaissemens opérés
depuis les temps historiques ont contribué à l'extension de plusieurs de ces lacs,
sur-tout de ceux de Bourios et de Menzaleh : sans cela, comment d'anciennes
bouches du fleuve se trouveroient-elles séparées de la terre ferme î
Le Nil ne coule point, dans le Saïd, à des intervalles égaux des deux chaînes de
montagnes, sur-tout dans l'étendue de la région calcaire. On ne sauroit s'écarter
beaucoup de la vérité en évaluant à j^ooo mètres la largeur moyenne de la bande
de terrain cultivé située sur la rive droite du fleuve, et à 10,000 mètres environ
celle de la rive gauche. Si l'on ajoute une largeur de 1000 à 1200 mètres pour
le lit du fleuve dans ses basses eaux, et certaines bandes purement sablonneuses
dont il est fréquemment bordé, on aura, pour l'ouverture moyenne de la vallée
dans la région calcaire, environ 15,000 mètres.
Entre les montagnes de grès, cette largeur moyenne est d'environ 4000 mètres,
ou un peu moins d'une lieue : mais, dans les parties les plus resserrées, l'Egypte
n'a, ainsi que dans la région granitique, que la largeur nécessaire pour le passage
du fleuve, et deux étroites lisières de terrain cultivable-, qui bordent les deux rives;
encore ces lisières disparoissent-elles quelquefois, et les eaux du Nil baignent le
pied des montagnes.
L'Egypte sépare en deux parties les déserts de l'Afrique septentrionale : l'Arabie
à l'orient, à l'occident la Libye; toutes deux, sous un ciel d'airain, également sèches
et stériles; immenses et affreuses solitudes, à qui la nature n a rien accordé, et sur
lesquelles l'imagination même ne s'arrête qu'avec effroi. Dans ces déserts privés de
tout, vivent heureuses cependant et en pleine liberté des hordes nomades et guer-
rières, connues sous le nom de Bédouins. Redoutables à l'Egypte par leur caractère,
par leurs besoins, par leur réunion, invincibles par la rapidité de leur fuite et le
dénuement de leurs retraites, elles sont habituellement en état de guerre avec