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LeVieil, Pierre
L' art de la peinture sur verre et de la vitrerie — Paris, 1774 [Cicognara, 230]

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https://doi.org/10.11588/diglit.8249#0052
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34 L'A R
pays Etrangers, nous profiterons avec _em-
prefiement de l'ouvrage de ce studieux
Artiste, qui n'a rien laifsé à désirer dans
son livre," de tout ce qu'il a pu acquérir de
connoiffances fur les noms & les ouvrages
des plus célèbres Peintres sur verre des
trois nations qu'il parcourt. Nous y join-
drons, relativement à ceux de notre nation,
ce que nous en apprennent Sauvai, Florent
le Comte , Félibien , des Mémoires parti-
culiers, nos propres recherches. Voici ceux
qui ont acquis le plus de célébrité dans le
quinzième fiecle.
s.jacques Le premier & le plus connu dans ce
l'Allemand , r i r r
Dominicain, hecie , linon par les ouvrages au moins
Peintre sur par fon éminente piété, sut le bienheureux
magne! Jacques l'Allemand, ainfi nommé parce qu'il
eft né à Ulm en Allemagne. Après avoir
parcouru l'Italie , il entra dans l'Ordre de
Saint Dominique , où il fut reçu en qualité
de Frère Convers. Il s'y appliqua fur-tout
à la Peinture fur verre, dans laquelle il
réussit très-bien. L'obéilfance fut fa vertu
principale. L'Hiftorien de fa vie remarque
qu'un jour ayant commencé sa recuisson ,
que, fuivant les règles de l'Art, il ne de-
voit quitter qu'après sa perfection, il aban-
donna , pour obéir à fon Prieur qui l'en-
voyoit à la quête, le gouvernement de son
sour, & qu'à fon retour il trouva fon
ouvrage tel qu'aucune de ses recuiflbns
n'avoit eu le même succès. Il mourut à
Boulogne le 11 Octobre i491 , âgé de
plus de 80 ans. Sa vie eft écrite par Jean-
Antoine Flamand, & se trouve dans le cin-
quième tome de Surius. Les fréquents mira-
cles qui fe sirent à son tombeau, l'ont sait
placer au rang des Saints de son Ordre , &
la Communauté des Maîtres Vitriers, Pein-
tres fur verre à Paris, en célèbre la Fête,
comme de sécond Patron , le sécond
Dimanche d'Octobre.

T DE LA PEINTURE

Henry Mel-
lein, Peintre
fur verre
François.

Vitres de
l'Hôtel - de-
Ville de
Bourges.

Les Lettres-Patentes que Charles VII.
accorda en 14.30 à Henry Aiellein, tant pour
lui que pour ceux de sa proselïion, nous
apprennent qu'il étoit Peintre Vitrier à
Bourges. Il est vraifemblable qu'il est l'Au-
teur de ces vitres peintes qui sont à l'Hôtel-
de-Ville de Bourges , dans lefquelles on
admire les portraits au naturel de Charles
VII, à genoux, à demi nud, devant Renaud
de Chartres, Archevêque de Rheims, en
mémoire fans doute de ce que ce Monarque
avoit été facré & couronné à Rheims par
ce Prélat environ fix mois auparavant. On
y diftingue auîïl ceux des douze Pairs de
France, & celui de Jacques Cœur, son
Argentier ( a ), qui ont toujours palsé pour

originaux. Il y a lieu de croire que ces Let-
tres-Patentes furent le témoignage le plus
authentique de l'approbation que Charles
VII. donna à cet ouvrage , confacré à la
mémoire d'un événement fi glorieux aux
armes des François ôc fi fatal à celles des
Anglois.
On doit mettre au nombre des Peintres AIbep' ^
sur verre de ce fiecle Albert Durer, regardé
sur vera
généralement comme le réformateur du mau- Allemand,
vais goût de la Peinture dans l'Allemagne,
& par-tout où fes desiins, cartons ou gra-
vures, ont annoncé l'étendue de fon génie.
Ce Peintre naquit en 1470 à Nuremberg,
dans le cercle de Franconie. Il fit de grands
progrès dans la gravure fous Hupse Martin ,
Peintre & Graveur, & de plus grands dans
la Peinture fous Michel "Wolgemut. Il eut
par la fuite de grandes relations avec Lucas
de Leyde , Peintre fur verre & Graveur
Hollandois (a), auprès duquel il pafla quel-
que temps pour fe remettre des mauvaifes
humeurs de sa femme, dont il ne pouvoit
adoucir le caraûere. Ces deux grands hom-
mes s'eftimerent , & une émulation digne
d'exemple animoit la douceur de leur com-
merce. Les tableaux d'Albert Durer ainsi
que fes desfins étoient en grande réputation
dès le commencement du seizieme fiecle ; &
la quantité qui s'en répandit dans l'Allema-
gne & dans l'Italie fut très - confidérable.
Jamais Artiste ne mit au jour tant de pro-
ductions. Ses gravures qui se multiplièrent
devinrent d'un grand fecours aux Peintres
Vitriers, au talent desquels, à l'exemple de
fon am Lucas, il voulut s'assbcier. On voit
de lui dans un temple de Luthériens dans le
Comté de Marck en Vestphalie une sorme
de vitres représentant la Cène du Seigneur. '
Il ne se borna pas à la fimple pratique de la
Peinture ; il en laisia au/si des règles par
écrit. On a de lui des Traités sur les pro-
portions du corps humain, sur la Géomé-
trie , & fur l'Architedure civile & militaire.
On lui reproche trop de roideur dans ie
dessîn. Plus de nobleise & de grâces dans
l'expresslon, moins d'ignorance du costume,
auroient sait un homme unique de ce vaste
génie, qui, sans modèle comme fans guide,
ne dut qu'à lui seul son habileté dans la
pratique de tous les Arts qui sont du res-
îbrt du deffin. Il mourut en 1528 dans la
Ville où il avoit pris naisfance, regretté de
l'Empereur & des Grands dont il avoit
mérité l'eftime. Enguerand
ou Angrand
le Prince ,
La célébrité des belles vitres peintes de peimre sur
ce temps dans plusieurs Eglises de Beauvais, Fran"

(i) Cest-j-dire, Contrôleur générai,

(a) Sa. vie sera patrni celles des premiers Peinnes su,r
Verre dt) is-, siecle.
 
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