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LeVieil, Pierre
L' art de la peinture sur verre et de la vitrerie — Paris, 1774 [Cicognara, 230]

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https://doi.org/10.11588/diglit.8249#0131
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SUR VERRE. IL Partie.

t-elle pas nous assiner que nous fommes en
poffeflîon d'un grand nombre de fecrets dans
1 Art de colorer le verre , que les meilleurs
Peintres-Vitriers du 16". siecle ne connoif-
foient même pas ? Il ne seroit peut-être pas
fi difficile qu'on le penfe, fi le goût de la
Peinture fur verre venoit à fe renouveller,
sinon de furpasser les meilleurs Coloriftes en
verre, au moins de les égaler.
On ne peut nier que Néri, Merret, ôc
sur-tout Kunckel, ont porté très-loin leurs
connoissancespratiques dans cette partie de
ïa Chimie. Toutes les Recettes que nous
avons données fur cette matière, quelques-
unes mêmes de celles que nous allons y join-

II3

dre, sont extraites de leurs Ouvrages. Ce
dépôt nous eft devenu plus familier par la
traduaion de M„ le Baron d'Holback. Nous
ne manquons ni dans notre France , ni parmi
les autres Nations, fur-tout en Allemagne t
d'excellents Chimiftes. Que le goût de la
Peinture fur verre fe reproduite , que l'ufage
encourage fes Artiftes, ne pourront-ils pas,
ou en fuivant les compofitions indiquées pai
ces grands Maîtres , ou par des découvertes
nouvelles dues à la force de leur génie, quel-
quefois même au hasard, nous donner des
couleurs sur le verre auflî fondantes & d'un
aufli grand esset que celles que nous admirons
dans les anciens vitrages ?

CHAPITRE IV.

Recettes des Emaux colorants dont on fe sert dans la Peinture sur
Verre actuelle ; avec la manière de les calciner, SG de les
préparer à être portés fur le Verre que l'on veut peindre.

émaux J e mets au rang des Emaux propres à pein-
t3on se ^re fur verre j ceux dont Kunckel dit (a) que
dans la les fecrets lui ont coûté beaucoup de peines
&ueï- ^ ^e dépenses dans fes voyages en Hollande,
& lui ont été communiqués par ceux qui tra-
vailloient à la Fayence, & qui, jufques-là,
en avoient fait des myfteres. Car, en même
temps qu'il déclare qu'entre ces difsérents
fecrets il y en a de communs aux Peintres fur
verre & aux Ouvriers en Fayence, il ajoute
que les uns & les autres peuvent compter fur
ceSi.fecrets avec d'autant plus de fûreté, qu il
les a vus pratiquer tous de ses propres yeux,
& qu'il en a effayé un très-grand nombre avec
fuccès. J'ai d'ailleurs appris de mon pere que
travaillant de Peinture fur verre au com-
mencement de ce siecle pour les frifes & ar-
moiries des vitraux de l'Hôtel Royal des
Invalides, il fit connoiflance avec M. Trou,
alors Entrepreneur de la Manusacture de
Fayence. & Porcelaine de Saint - Cloud ;
qu'ils sirent fur les différents secrets de leurs
entreprifes des esfais réciproques de leurs
Emaux particuliers avant de s'en communi-
quer les recettes, & que le succès sut ausli
prompt & aussi heureux sur l'une & l'autre
matière.
Mais aux recettes de Kunckel, je joindrai
celles enseignées par Félibien, Haudicquer
de Blancourt ôc autres, celles qui m'ont été
tranfmifes en héritage, que je nommerai mes

secrets de samille, ensin celles que ces Récol-
lets Peintres sur verre , dont j'ai parlé dans
ma première Partie {a), rapportent dans leur
Manufcrit, précieux fur-tout pour la mani-
pulation qui y eft déduite avec étendue 6c
clarté.
Il eft bon d'observer d'abord que les ma- Des
tieres nécessaires pour la composition des j:"ntqul
Emaux colorants dont on fe fert actuelle- ieUr con
ment dans la Peinture fur verre , font très- fi«on«
analogues & même quelquefois femblables à
celles que nous avons indiquées dans les Cha-
pitres précédents. On y emploie les pailles
ou écailles de fer qui tombent fous les enclu-
mes des Forgerons ; mais on préfère celles
qui tombent fous le marteau des Maréchaux;
le fablon blanc dit d'Etampes , ou les petits
cailloux de rivière les plus tranfparents , tels
que ceux de la Loire ; la pierre à sufil la plus
mûre, c'eft-à-dire, la plus noire ; la miné
de plomb ; le falpêtre ; la rocaille dont nous
avons donné la préparation (b), mais qut
nous vient de Hollande toute préparée. Cette
compofition n'entre dans les matières néces-
faires pour nos Emaux, qu'en qualité de son-
dant. On peut ranger dans la même claffe la
glace de Venise, les stras & les cristaux de
Bohême.
Entre les fubstances minérales qui servent!
à colorer ces Emaux, on compte l'argent,

(a) Livre II, de la séconde Partie , ajoutée par Kunc-
kel à l'Art de la Verrerie de Néri , pag. 407 , de la
^Traduction de M. le Baron d'Holback.
Peint, sur Verre. IL Paru

(a) Voyez au Chapitre XVII de la première Partie de
ce Traité, l'article des Frères Maurice & Antoine,
{b) Ci-devant Chapitre III, fag. 106.
Ff
 
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