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LeVieil, Pierre
L' art de la peinture sur verre et de la vitrerie — Paris, 1774 [Cicognara, 230]

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https://doi.org/10.11588/diglit.8249#0155
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SUR VERRE. II. P

ARTIE.

» gît en expérience, que, du temps que les
» Vitriers avoient grande vogue , à cause
» qu'ils faisoient des figures ès vitraux des
» temples, que ceux qui peignoient lesdites
» figures n'eussentosé manger aulx ni oignons;
» car s'ils en eussent mangé, la Peinture n'eût
» pas tenu sur le verre. J'en ai connu un
» nommé Jean de Connet, parce qu'il avoit

*37

» (haleine punaise, toute la Peinture qu'il
» faisoit sur le verre ne pouvoit tenir aucune-
» ment, combien qu'il fût savant en cet Art
» ( a ) ».

( a ) Discours admirable des Eaux & Fontaines, 8ca
e'dit. de i<8o,£<g. nj.

CHAPITRE VII.

Du Méchanisme de la Peinture sur Verre actuelle ; 3C d'abord
de l'AttelierôC des Outils propres aux Peintres fur Verre.
J

e me suis assez étendu dans les Chapitres
précédents sur la composition & vitrification
des émaux colorants, actuellement en usage
dans la Peinture sur verre ; sur le choix des
creusets & la forme des fourneaux propres à
cette vitrification ; fit, à l'occasion de la
préparation & de l'emploi de ces émaux,
j'ai parlé des différents mortiers & -pilons de
fonte, de marbre ou de verre, des tamis
de soie, des platines de cuivre rouge ou
pierres dures à broyer, comme porphyre,
écaille de mer ; des molettes de caillou dur,
ou de bois garni d'une plaque d'acier ou
de fer ; des amajsettes de cuir, de sapin ou
d'yvoire ; des godets de grès pour chaque
couleur, &c : je passe maintenant à ce qu'on
peut regarder plus particulièrement comme
les outils du Peintre sur verre , après néan-
moins que nous lui aurons trouvé une place
convenable pour son attelier.
De l'Atte- Cet attelier doit être placé en beau jour,
tre sur verre.' ^ans un ^eu 1U'1 ne ^olt n* humide, ni exposé
à un air trop vif, ou à la grande ardeur du
soleil. Trop d'humidité empêcheroit les pie-
ces de parvenir au degré de siccité nécessaire
pour les charger dans le besoin de nouveau
lavis ou des émaux colorants, & conduire
l'ouvrage à sa perfection. La trop grande
ardeur du soleil, comme le trop grand hâle,
nuiroit à tout le travail de l'Artiste. Lors de
la recuisson , dont nous parlerons en son
lieu, si le fonrneau étoit construit en endroit
humide , les émaux noirciraient à la calcina-
tion. A un trop grand air , le feu prendrait
dans le commencement & dans sa continuité
un degré de vivacité trop prompt qui feroit
casser les pièces dans le fourneau , avant
qu'elles eussent pu parvenir à la fusion des
émaux. Enfin le voisinage des aisances , ou
de quelque lieu infect ou mal sain, peut,
comme l'humidité, ternir le brillant des cou-
leurs, ou empêcher même qu'elles ne se lient
Peint, sur Verre. II. Part,

ou incorporent avec le verre qui leur sert de
fond.
L'attelier du Peintre sur verre étant placé
avec les précautions susdites, donnons-lui
des outils.
Le premier est une table de sapin , emboî- De la table,
tée de chêne à chaque bout, solidement éta-
blie sur quatre pieds, entretenus sur la lar-
geur, à chacun des bouts, par une traverse,
& par une autre , dans le milieu sur la lon-
gueur , assemblée dans celles des bouts , qui
serve d'appui aux pieds de l'Artiste ; le tout
de bois de chêne. Je voudrois encore que le
dessus de cette table fût le même que celui
des tables dont se servent les JJessinateurs
dans l'Architecture civile & militaire, c'est-
à-dire, que le Menuisier, au lieu d'assembler
les deux planches de devant, dont la dernière
ne doit point porter plus de trois à quatre
pouces de large , laissât entre elles un vuide
de demi-pouce depuis une emboîture jusqu'à
l'autre. Ce vuide serviroit à y glisser & tenir
suspendue sous la table la partie d'un grand
dessin, dont le Peintre ne doit prendre le
trait sie le retirer sur le verre que successi-
vement, &c à le remonter à fur à mesure
sur la table, à chaque rangée de pièces qu'il
veut retirer. C'est le vrai moyen de conserver
un dessin propre sit sans risque de contracter
de faux plis , ou de s'effacer par le frotte-
ment du ventre ou de la manche du Peintre.
Cette table ne peut être trop étendue en
longueur, à cause des différents services
que l'Artiste doit en tirer. Quant à sa lar-
geur , on doit la restraindre à deux pieds
& demi au plus. Sa longueur est propre à
étendre l'ouvrage pour le faire sécher, soit
qu'il s'agisse du premier trait avec la couleur
noire, dans les morceaux les plus hors de
vue ; soit qu'il s'agisse des dissérentes cou-
ches de lavis dans les morceaux les plus
délicats ; soit qu'il faille enfin laisser sécher
Mm
 
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