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LeVieil, Pierre
L' art de la peinture sur verre et de la vitrerie — Paris, 1774 [Cicognara, 230]

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https://doi.org/10.11588/diglit.8249#0097
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SUR VERRE

administrer promptement le fecours de l'eau,
au risque de perdre toute sa recuiffon. On
ne la ménage pas. Le seu ne sait point
heureusement de progrès ; il s'éteint, & la
recuisfon qui devoit être perdue & brifée
par le refroidissement le plus précipité , fe
trouve la plus belle & la plus entière que
le Vieil eût jamais faite. Ce fuccès inefpéré
pouvoit-il avoir une fin plus malheureufe ?
Ce panneau, qui avoit été préfervé comme
par miracle avant fa perfection, périt en un
infiant par le coup le plus imprévu : il fut
la victime d'une domeftique par l'impulfion
d'une chaife dont elle le heurta allez rude-
ment pour le brifer.
Pendant les dernières années de fa vie, le
Vieil fut accablé d'infirmités. Il lui furvint
. douze ans avant fa mort un tremblement
prefque continuel dans les bras & dans les
jambes, qui le mirent hors d'état de prati-
quer fon Art, pour lequel l'indisférence aug-
mentoit de jour en jour. Il se fit une fracture
à l'une de ses jambes ; elle sut accompagnée
d'une grofse fièvre ; il mourut le 21 Octobre
1731, à l'âge de 5J ans ou environ.
On me pardonnera sans doute de m'être
un peu étendu sur cet article : c'est un julte
tribut que je dois à la mémoire d'un bon
pere qui n'épargna aucuns foins pour procu-
rer à tous ses ensants une bonne éducation,
& à moi en particulier des études que sa
mort & les fecours dûs à la plus tendre des
mères m'ont fait interrompre , pour parta-
ger avec le plus jeune de mes frères , décé-
dé en 1755, le soin de ses entreprises, qui
l'ont sait reconnoître pour un des meilleurs
Vitriers de fon temps, & auquel il ne man-
quoit, pour en saire un Vitrier accompli,
que la pratique de la Peinture sur verre,
dont je m'esforce ici de communiquer la
théorie au Public.
Les dcscen- Jean le Vieil, mon srère cadet, silleul du
sa"ts.,d^- fameux Jouvenet s'exerçoit lors de la mort
le V leil, teuls , i «• t r i
Peintres fur de mon pere au defhn, pour la figure, chez
verre, à Pa- François Jouvenet, Peintre de l'Académie ,
dont on a de fort bons portraits, & srère
du précédent ; & pour l'ornement, fous M.
Varin, Fondeur & Cifeleur du Roi. Mon
pere n'avoit pu lui donner qu'en paffant
quelques leçons de fon Art, & la rareté
des ouvrages qui étoient demandés, ne lui
permit pas d'atteindre fous fes yeux à ce
degré de savoir que la grande habitude du
travail peut feule procurer. Ce n'eft donc
pas tant aux leçons de fon pere qu'à fon
application & aux vues naturelles de per-
pétuer fous fon nom un Art dont il étoit
inftruit feul entre fes frères, qu'il doit le
progrès qu'il y auroit sait depuis. Après la
mort de Jean-François Dor, dont nous par-
lerons dans la suite, il est refté seul initié
dans cet Art à Paris. Il a donné des preuves
de fon talent dans l'entretien des srifes des

I. Partie. 79
vitraux de la Chapelle du Roi à Versailles
dont il a été chargé, dans plusieurs armoi-
ries & chisfres pour difsérents Seigneurs du
Royaume, entr'autres pour M. le Comte de
Rugles dans fes terres en Normandie, &
pour feue Madame la Marquife de Pompa-
dour en fon Château de Crecy ; enfin dans
Paris, à la Cathédrale, dans les Chapelles de
Noailles & de Beaumont ; dans le fanftuaire
du Collège des Bernardins ; à l'Hôtel de
Touloufe fur le grand efcalier, &c. &c. Plus
heureux que fon pere, Louis le Vieil, formé
de bonne heure fous fes yeux à la pratique
journalière de la Peinture fur verre, eft à
portée d'atteindre à cette perfection à laquel-
le l'expérience, foutenue par fon application
au desfin , fous le crayon de M. Demachy,
de l'Académie Royale de Peinture & Sculp-
ture , donne lieu d'efpérer de le voir uh jour
parvenir, si cet Art abandonné reprend vi-
gueur parmi nous.
Paris rensermoit encore dans son enceinte,
vers les commencements du dix - huitième
siecle, un Peintre sur verre , mais allez mé-
diocre. Il étoit sils d'un Maître Vitrier nommé
.La«g7m,principalement occupé de l'entretien
des vitres de l'Abbaye Royale de Sainte Ge-
neviève. Le fils avoit passé la plus grande
partie de fa jeunesse au service de la sacristie
de cette Abbaye. On ne sait fi c'eft de
Michu ou de le Clerc sils que les Chanoines
Réguliers lui sirent prendre des leçons de
Peinture sur verre. On ne s'eft jamais apperçu
qu'il y ait sait de grands progrès. Les deux
panneaux qu'il sit pour être placés au-defsus
des tambours des portes collatérales de la
Paroifle de Saint Sulpice représentant l'un
Saint Pierre , l'autre Saint Jean, & qui
dévoient être remplacés par ceux de mon
pere, font un monument qui attefte sa médio-
crité dans cet Art. L'Abbaye de Sainte
Geneviève a de lui quelques frifes & des
armoiries d'un fuccès ausfi médiocre dans
quelques vitraux autour de la châsfe. Ce
qu'elle en a de mieux est un camaïeu, ou
carreau en grifailles, dans une des Chapelles
de l'Eglise fouterraine, assez bon pour faire
douter s'il n'eft pas plutôt de la main de
son maître. Il repréfente une proceffion de
la châsfe de la Sainte Patrone de Paris.
Langlois mourut Marchand Fayancier de
cette Ville vers l'an 172y.
M. Descamps ne dit qu'un mot en partant
de Jean Amiquus , Hollandois , né à Gro-
ningue le 1 1 Septembre 1702, relativement
au talent de Peintre sur verre, qu'il y exerça
jufqu'à l'âge de 20 ans, chez Guerard-Van-
der-Véen. Prévenu en saveur de la Peinture
à l'huile , il quitta le premier genre pour
donner à l'autre toute fon application, A la
saveur de ses heureuses dispositions & de

Langlois,
François ,
Peintre fur.

I
L

Jean Anti-
quus,8c Gue'-
rard Vander-
Ve'en , Hol-
Iandois,Pein-
tresfur verre.
 
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