SUR VERRE. M. Partie.
la matière de la poêle, elle eft susfisamment eft très-longue , les matières dont ils sont
soutenue. Ces tables de ser feront plus éten- sormés , ainfi que celles des creufets, mou-
dues que celles de verre, asin que celles- sies & poêles, sont propres à l'Angleterre,
ci, placées deffus, n'éprouvent aucun frotte- Je terminerai feulement cette Section avec
ment contre les foutiens, qui poferont fur l'Auteur, par remarquer que, quelque di-
les tables de ser & non fur celles de verre, menfion qu'on donne au fourneau, il faut
On commencera par le bas , & toujours fuc- toujours obferver la même diftance entre
cessivement jufqu'au couvercle de la poêle; l'âtre & le desfous de la poêle. L'atteinte
elle doit être bien luttée avant d'être intro- du feu , en obfervant cette diftance , qu'il
duite dans le fourneau pour que la fumée dit être de huit pouces de haut, fera toxi-
ne puifle y pénétrer ( ce qui terniroit les cou- jours fuffifante, quelque longueur & quel-
leurs ). que largeur qu'on donne au fourneau. On
( Je ne rapporterai point ici la descrip- se sert en Angleterre , comme chez nous ,
tion des fourneaux, que l'Auteur a donnée de charbon de bois pour chauffer les four-
dans le Chapitre précédent; car outre qu'elle neaux à recuire).
EXTRAIT DU CHAPITRE XI. de la I. Partie.
l'efflail &
le verre se
dorent avec
un .fondant
ou fans fon-
dant.
I
De la dorure de l'Email & du Verre par la recuijfon.
On emploie
dans la do-
rure l'or en
feuilles ou en
poudre.
Or en feuil-
les. Manière
des'enservir
pour dorer.
L y a deux manières de dorer l'émail &
le verre par la recuilTon : l'une produit la
cohéfion de l'or par le moyen d'un sondant,
l'autre sans ce secours.
Ces deux méthodes ont néanmoins un
principe commun; car elles n'ont l'une &
l'autre d'autre objet que de saire adhérer
l'or à l'émail ou au verre , qui se prêtent à
la cémentation de l'or par sa susion & sa liai-
son intime avec leurs propres corps.
Si on se sert de quelques sondants , on
doit employer le verre de borax, ou les
autres fondants défignés pour les émaux.
La qualité de l'or met aussi quelque dis-
férence dans cette manière de dorer; car on
peut y faire usage d'or en feuilles ou d'or en
poudre.
Quand on se fert d'or en seuilles , il saut
humeûer l'émail ou le verre avec une légère
couche de gomme arabique , & la laisser
fécher. Le fond ainfi préparé , on y couche-
ra la feuille d'or; & jufqu'à ce qu'elle s'y
attache, on hallera deffus. Si elle ne suffit
pas pour couvrir tout l'ouvrage, on en ajou-
tera d'autres ; &, tandis que l'or s'appli-
quera, on hallera encore deffus, jufqu'à ce
que toute la surface foit dorée. L'or ainfi
étendu sur ce fond par le cément de la gom-
me arabique , eft en état d'être recuit.
Si, pour employer l'or en feuilles, on a
recours à un sondant, on broyera ce son-
dant le plus fin qu'il eft poffible, on le dé-
trempera avec une légère folution de gom-
me arabique, & on l'étendra fur l'ouvrage
qui doit être doré, procédant au furplus
comme dessus.
L'avantage que l'on trouve à ne point
fe fervir de sondant, c'est que l'or est tou-
jours plus également étendu, ce qui eft très-
Peint. sur Verre. 11. Part.
Or en pou»
dre.
Manière de
le préparer,
important ; mais à moins que le sond, sur
lequel l'or eft couché , ne soit très-doux, il
saut, s'il n'y a pas de fondant, une forte cha-
leur pour attacher l'or, auquel cas fi le sond
eft d'émail, l'émail court risque de s'endom-
mager. Quand le degré de seu n'eft pas pro-
portionné , le verre , ou l'émail qui sert
de sond, coule sans happer l'or.
Quant à la méthode d'employer l'or en
poudre au même ufage , il eft à propos ,
avant de l'enfeigner, de donner la manière
de préparer cette poudre.
Prenez telle quantité d'or que vous vou-
drez; faites-en la diffolution dans l'eau réga-
le , ainsi qu'il a été dit ( Chapitre IX , Sec-
tion III), dans le procédé de la chaux de
Cassius. Précipitez-le en mettant dans votre
dissolution des paillettes de cuivre , & con-
tinuez jusqu'à ce que l'ébullition soit cessée.
Otez-les enfuite ; & l'or, qui s'y étoit atta-
ché , étant enlevé, verfez le ssuide hors du
précipité. Subftituez-y de l'eau fraîche , ce
que vous répéterez à plusieurs reprifes juf-
qu'à ce que le fel, formé par le cuivre 6c
l'eau régale , soit entièrement féparé de l'or.
Après l'évaporation , l'or sera dans l'état
convenable à votre opération.
Si on ne veut pas fe donner la peine de
préparer cette poudre, on fera usage à sa
place de celle de feuilles d'or ; mais ce pré-
cipité eft la poudre la plus impalpable qu'on
puiffe obtenir par aucune autre méthode ,
& elle prend une plus belle cuiffon que toute
autre.
Pour dorer le verre ou l'émail avec cette
poudre, on se sert, ou non, de sondant,
comme à la dorure avec les feuilles. Les
avantages qui réfultent d'employer la poudre
d'or avec des fondants font les mêmes, Sx.
Xx
Manière de
s'en fervir
la matière de la poêle, elle eft susfisamment eft très-longue , les matières dont ils sont
soutenue. Ces tables de ser feront plus éten- sormés , ainfi que celles des creufets, mou-
dues que celles de verre, asin que celles- sies & poêles, sont propres à l'Angleterre,
ci, placées deffus, n'éprouvent aucun frotte- Je terminerai feulement cette Section avec
ment contre les foutiens, qui poferont fur l'Auteur, par remarquer que, quelque di-
les tables de ser & non fur celles de verre, menfion qu'on donne au fourneau, il faut
On commencera par le bas , & toujours fuc- toujours obferver la même diftance entre
cessivement jufqu'au couvercle de la poêle; l'âtre & le desfous de la poêle. L'atteinte
elle doit être bien luttée avant d'être intro- du feu , en obfervant cette diftance , qu'il
duite dans le fourneau pour que la fumée dit être de huit pouces de haut, fera toxi-
ne puifle y pénétrer ( ce qui terniroit les cou- jours fuffifante, quelque longueur & quel-
leurs ). que largeur qu'on donne au fourneau. On
( Je ne rapporterai point ici la descrip- se sert en Angleterre , comme chez nous ,
tion des fourneaux, que l'Auteur a donnée de charbon de bois pour chauffer les four-
dans le Chapitre précédent; car outre qu'elle neaux à recuire).
EXTRAIT DU CHAPITRE XI. de la I. Partie.
l'efflail &
le verre se
dorent avec
un .fondant
ou fans fon-
dant.
I
De la dorure de l'Email & du Verre par la recuijfon.
On emploie
dans la do-
rure l'or en
feuilles ou en
poudre.
Or en feuil-
les. Manière
des'enservir
pour dorer.
L y a deux manières de dorer l'émail &
le verre par la recuilTon : l'une produit la
cohéfion de l'or par le moyen d'un sondant,
l'autre sans ce secours.
Ces deux méthodes ont néanmoins un
principe commun; car elles n'ont l'une &
l'autre d'autre objet que de saire adhérer
l'or à l'émail ou au verre , qui se prêtent à
la cémentation de l'or par sa susion & sa liai-
son intime avec leurs propres corps.
Si on se sert de quelques sondants , on
doit employer le verre de borax, ou les
autres fondants défignés pour les émaux.
La qualité de l'or met aussi quelque dis-
férence dans cette manière de dorer; car on
peut y faire usage d'or en feuilles ou d'or en
poudre.
Quand on se fert d'or en seuilles , il saut
humeûer l'émail ou le verre avec une légère
couche de gomme arabique , & la laisser
fécher. Le fond ainfi préparé , on y couche-
ra la feuille d'or; & jufqu'à ce qu'elle s'y
attache, on hallera deffus. Si elle ne suffit
pas pour couvrir tout l'ouvrage, on en ajou-
tera d'autres ; &, tandis que l'or s'appli-
quera, on hallera encore deffus, jufqu'à ce
que toute la surface foit dorée. L'or ainfi
étendu sur ce fond par le cément de la gom-
me arabique , eft en état d'être recuit.
Si, pour employer l'or en feuilles, on a
recours à un sondant, on broyera ce son-
dant le plus fin qu'il eft poffible, on le dé-
trempera avec une légère folution de gom-
me arabique, & on l'étendra fur l'ouvrage
qui doit être doré, procédant au furplus
comme dessus.
L'avantage que l'on trouve à ne point
fe fervir de sondant, c'est que l'or est tou-
jours plus également étendu, ce qui eft très-
Peint. sur Verre. 11. Part.
Or en pou»
dre.
Manière de
le préparer,
important ; mais à moins que le sond, sur
lequel l'or eft couché , ne soit très-doux, il
saut, s'il n'y a pas de fondant, une forte cha-
leur pour attacher l'or, auquel cas fi le sond
eft d'émail, l'émail court risque de s'endom-
mager. Quand le degré de seu n'eft pas pro-
portionné , le verre , ou l'émail qui sert
de sond, coule sans happer l'or.
Quant à la méthode d'employer l'or en
poudre au même ufage , il eft à propos ,
avant de l'enfeigner, de donner la manière
de préparer cette poudre.
Prenez telle quantité d'or que vous vou-
drez; faites-en la diffolution dans l'eau réga-
le , ainsi qu'il a été dit ( Chapitre IX , Sec-
tion III), dans le procédé de la chaux de
Cassius. Précipitez-le en mettant dans votre
dissolution des paillettes de cuivre , & con-
tinuez jusqu'à ce que l'ébullition soit cessée.
Otez-les enfuite ; & l'or, qui s'y étoit atta-
ché , étant enlevé, verfez le ssuide hors du
précipité. Subftituez-y de l'eau fraîche , ce
que vous répéterez à plusieurs reprifes juf-
qu'à ce que le fel, formé par le cuivre 6c
l'eau régale , soit entièrement féparé de l'or.
Après l'évaporation , l'or sera dans l'état
convenable à votre opération.
Si on ne veut pas fe donner la peine de
préparer cette poudre, on fera usage à sa
place de celle de feuilles d'or ; mais ce pré-
cipité eft la poudre la plus impalpable qu'on
puiffe obtenir par aucune autre méthode ,
& elle prend une plus belle cuiffon que toute
autre.
Pour dorer le verre ou l'émail avec cette
poudre, on se sert, ou non, de sondant,
comme à la dorure avec les feuilles. Les
avantages qui réfultent d'employer la poudre
d'or avec des fondants font les mêmes, Sx.
Xx
Manière de
s'en fervir