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Maspero, Gaston
Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes (Band 6) — Paris, 1912

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https://doi.org/10.11588/diglit.12129#0042

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28

SUR LES NOUVELLES TOMBES d'aSSOUÂN

ne crois pas trop m'avancer en disant que la danse du dieu,
que dansait le Dinga, était la danse clu dieu Bîsou, soit la
danse guerrière avec l'épée ou le bouclier, soit la danse pa-
cifique, avec la harpe portative des tribus du désert. Si je
ne me trompe, ce rapprochement nous permet de conjecturer
quelle espèce de nain les Egyptiens appelaient Dinga ; c'est
le nain semblable au dieu Bisou, c'est-à-dire un individu
assez rare, surtout s'il avait, comme son prototype divin, le
mérite de venir de Pouanît ou des régions analogues. Celui
de Hirkhouf passait pour être originaire de la Terre des
Esprits. La Terre des esprits n'est pas une région déter-
minée, c'est un terme emprunté aux croyances populaires de
l'Egypte et répondant au même ordre d'idées qu'exprime le
nom d'Ile de double connu par le conte de Saint-Pétersbourg.
De même qu'on plaçait au midi l'origine du Nil terrestre, on
y mettait des contrées où vivaient les âmes des morts. Ces
contrées avaient, à côté de leur population funèbre, une po-
pulation vivante douée de connaissances magiques ou de figure
particulière, qui en rendait les individus recommandables
à titres divers. Les Dingas devaient être assez sauvages,
car Papi II recommande à Hirkhouf de prendre des précau-
tions extrêmes pour amener le sien vivant et en bonne santé
à la cour : il fallait une surveillance de jour et de nuit pour
l'empêcher de se tuer ou de s'échapper. Les Dingas étaient
évidemment quelque chose d'analogue pour l'humeur et les
qualités à ces hommes-singes, à ces nesnas dont Maçaoudi
nous conte de si curieuses histoires.

Tout cela demanderait un examen attentif : j'en ai dit
assez pour montrer l'intérêt qui s'attache à la décou-
verte de M. Schiaparelli et à son mémoire. Le texte soulè-
vera probablement de longues controverses et des discus-
sions minutieuses : à quelque résultat qu'elles aboutissent,
M. Schiaparelli aura eu le mérite d'en saisir du premier coup
le sens et la valeur, et de laisser relativement peu à faire à
ceux qui l'expliqueront après lui.
 
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