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Maspero, Gaston
Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes (Band 6) — Paris, 1912

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https://doi.org/10.11588/diglit.12129#0041

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SUR LES NOUVELLES TOMBES D'ASSOUÂN

27

Je ne m'arrête pas à cette première hypothèse. Bien que le
signe ne soit pas identique à celui qui détermine le mot
nain (nemmou) dans l'inscription ptolémaïque où il est
question des pygmées du Haut-Nil, je n'ai aucune répu-
gnance à y reconnaître un nain. Dinga serait, en ce cas, un
mot signifiant une variété de nain particulière, non pas une
variété ethnographique, mais une variété physiologique.
Un estampage du signe permettrait peut-être de reconnaî-
tre laquelle.

La fonction de ce Dinga était de danser et de divertir le
roi, ce qui s'accorde bien avec la fonction des nains qui,
en Egypte comme ailleurs, ont eu le privilège de fournir
des bouffons de cour : je ne rappellerai qu'en passant et pour
mémoire le bas-relief de tombeau memphite conservé à
Boulaq, où l'on voit un nain armé d'un bâton se termi-
nant en main et tenant en laisse un cynocéphale aussi
grand que lui. Mais la danse spéciale du Dinga est exprimée
deux fois par une expression que M. Schiaparelli rend danser
divinement^ ; cette traduction est, je crois, à modifier. Le
sens littéral d'Abaou noutir est danser le dieu, soit exécuter
la danse appelée le dieu, soit, ce qui revient au même par une
autre voie, exécuter la danse du dieu. Il y aurait un assez long
travail à faire sur cette danse : je ne puis ici qu'en donner les
conclusions. Il n'y a en Egypte qu'an dieu danseur, Bîsou
(Bès), dont les monuments nous font connaître l'étrange
figure. Or, Bisou est un nain, à grosse tête, aux membres
énormes, vêtu de la peau du félin (Bisou) auquel il doit son
nom. Le dieu Bîsou est étranger en Egypte: il y vient du
sud, et plus spécialement du pays de Pouanît, comme une
des formes d'Hathor. D'autre part, le Dinga est probable-
ment un nain : il danse, il vient du sud de l'Egypte, et, une
fois au moins, sous le règne d'Assi, du pays de Pouanît. Je

1. Schiaparelli, Una tomba, p. 20-21. Le signe bizarre que M. Schia-
parelli a placé sous l'homme dansant est une forme incorrecte de la
hache, signifiant le mot dieu, noutir.
 
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