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LES LÉGENDES HIÉROGLYPHIQUES
an laps de temps considérable entre le moment où les cer-
cueils furent gravés et celui où on les retira de terre. La
routine du vol ordinaire est suffisante à expliquer la viola-
tion de tant de sépultures riches à Memphis, mais l'histoire
nous fournit peut-être un moyen de tout comprendre. La
conquête d'Ochus fut plus terrible et plus cruelle que ne
l'avait été celle de Cambyse : Memphis fut pillée, le bœuf
Apis tué et son temple saccagé. La nécropole n'échappa
point à la fureur des Perses et à leur cupidité : les momies
furent mises en pièces, surtout celles des hauts officiers qui
avaient tenu tête aux envahisseurs, et les sarcophages
enlevés comme butin. On conçoit dès lors comment des
personnages morts depuis peu ont pu être dépouillés et
comment des rois phéniciens comme Tabnit ou Eshmounazar,
ou des généraux égyptiens comme Téos, ont pu être
enterrés dans les sarcophages de leurs presque contempo-
rains. Dans cette hypothèse, la dynastie sidonienne de
Tabnit et d'Eshmounazar ne saurait remonter plus haut que
la fin de l'époque persane et le commencement de l'époque
grecque.
LES LÉGENDES HIÉROGLYPHIQUES
an laps de temps considérable entre le moment où les cer-
cueils furent gravés et celui où on les retira de terre. La
routine du vol ordinaire est suffisante à expliquer la viola-
tion de tant de sépultures riches à Memphis, mais l'histoire
nous fournit peut-être un moyen de tout comprendre. La
conquête d'Ochus fut plus terrible et plus cruelle que ne
l'avait été celle de Cambyse : Memphis fut pillée, le bœuf
Apis tué et son temple saccagé. La nécropole n'échappa
point à la fureur des Perses et à leur cupidité : les momies
furent mises en pièces, surtout celles des hauts officiers qui
avaient tenu tête aux envahisseurs, et les sarcophages
enlevés comme butin. On conçoit dès lors comment des
personnages morts depuis peu ont pu être dépouillés et
comment des rois phéniciens comme Tabnit ou Eshmounazar,
ou des généraux égyptiens comme Téos, ont pu être
enterrés dans les sarcophages de leurs presque contempo-
rains. Dans cette hypothèse, la dynastie sidonienne de
Tabnit et d'Eshmounazar ne saurait remonter plus haut que
la fin de l'époque persane et le commencement de l'époque
grecque.