Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Mémoires présentés à l'Institut Egyptien (1.1862)

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Karthoum, par la route d'Amboukol (neuf journées de inarche
dans le désert) ; le sixième jour, au coucher du soleil, je vis
à l'horizon, du côté du Sud-Ouest, un nuage noir qui se le-
vait rapidement. Je crus à un orage; mais mon guide, que
j'interrogeai, m'affirma que ce n'était que du vent chargé de
sable. Nous fîmes halte aussitôt, nous plaçâmes près de nous
quelques caisses pour nous faire un abri. Le vent arriva bien-
tôt; il soufflait avec une grande impétuosité et était très-peu
chaud; il entraînait du sable grossier en telle quantité que,
deux heures après, lorsque la bourrasque fut passée, le sable
amoncelé derrière nos caisses avait atteint leur niveau supé-
rieur ; une certaine quantité avait même passé par dessus. Le
même vent se reproduisit les deux jours suivants, à la même
heure. Cette année-là, après une journée de khamsin, le sol
de toute la basse Egypte s'est trouvé couvert d'une couche
de poussière jaunâtre qui avait, à Alexandrie, 2 millimètres
d'épaisseur. Le même phénomène a été observé à Mansoura.

Ce fait de la présence d'une grande quantité de sable tenu
en suspension dans l'air suffit-il seul à expliquer les divers
phénomènes physiques qu'on observe pendant la durée du
khamsin : l'opacité de l'atmosphère, l'élévation de la tempé-
rature, la sécheresse de l'air, la diminution de pesanteur? Il
est évident que l'opacité de l'atmosphère est due à la présence
du sable.

Les rayons lumineux, rencontrant les grains de sable, sont
refléchis des uns aux autres et ne peuvent arriver directement
jusqu'à nous ; nous ne recevons que de la lumière diffuse. Le
sable produit absolument le même effet que la vapeur d'eau
à l'état vésiculaire qui forme les nuages, avec cette différence
que les nuages arrêtent en même temps la chaleur, qui est