H Les Merveilles Parlantes
LA GRANDE ECURIE DU ROY
A VERSAILLES.
TU m’avoueras, Pallant, d’un eïprit ingénu,
Que lorsqu’â mon sujet on n’est pas prévenu,
On se trouve bientôt éloigné de son compte,
Et que de loin, en me voyant,
Tu prens pour un Palais mon vaste Bâtiment,
Et non pour un Manège où le cheval se dompte,
Moins pour une Ecurie où logent des Courlîers
Avec leur équipage 8c tous leurs Officiers :
C’esl l’usàge ordinaire auquel on me destine ,
Ainsi que L’autre ma voiïïne ,
Où tu vois cette grille éclater d’or vermeil,
Et dont tout le dehors au mien est fort pareil.
Après que l’on a vu des choses si parfaites,
On peur douter si le Soleil
Ayant fini ses longues traites,
Trouve pour ses chevaux d’auffî riches retraites
Dans les cavernes de Thetis,
Comme en ont ceux du Grand Louis.
En termes d’Ecurie, on me nomme La Grande^
Non pas, Curieux, qu’on prétende
Me donner sur ma sœur aucune primauté 5
Car nous sommes ensemble en même égalité 5
Ma voisine,à mon nom, ne prend pas un air sombre,
Et mes riches dehors ne lui causènt point d’ombre,
Puisque nos bâtimens sont des deux parts égaux
En ornemens dorez, comme en matériaux 5
Ce qui seul nous distingue, est causé par le nombre
LA GRANDE ECURIE DU ROY
A VERSAILLES.
TU m’avoueras, Pallant, d’un eïprit ingénu,
Que lorsqu’â mon sujet on n’est pas prévenu,
On se trouve bientôt éloigné de son compte,
Et que de loin, en me voyant,
Tu prens pour un Palais mon vaste Bâtiment,
Et non pour un Manège où le cheval se dompte,
Moins pour une Ecurie où logent des Courlîers
Avec leur équipage 8c tous leurs Officiers :
C’esl l’usàge ordinaire auquel on me destine ,
Ainsi que L’autre ma voiïïne ,
Où tu vois cette grille éclater d’or vermeil,
Et dont tout le dehors au mien est fort pareil.
Après que l’on a vu des choses si parfaites,
On peur douter si le Soleil
Ayant fini ses longues traites,
Trouve pour ses chevaux d’auffî riches retraites
Dans les cavernes de Thetis,
Comme en ont ceux du Grand Louis.
En termes d’Ecurie, on me nomme La Grande^
Non pas, Curieux, qu’on prétende
Me donner sur ma sœur aucune primauté 5
Car nous sommes ensemble en même égalité 5
Ma voisine,à mon nom, ne prend pas un air sombre,
Et mes riches dehors ne lui causènt point d’ombre,
Puisque nos bâtimens sont des deux parts égaux
En ornemens dorez, comme en matériaux 5
Ce qui seul nous distingue, est causé par le nombre