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Monod, Émile [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de 1889: Grand ouvrage illustré, historique, encyclopédique, descriptif (Band 1) — Paris, 1890

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https://doi.org/10.11588/diglit.1259#0381
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350 L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889

il a organisé aussi une exposition particulière à laquelle ont collaboré les trois directions
du Commerce intérieur, du Commerce extérieur et de l'Enseignement technique, ainsi que
le bureau de la Statistique générale de la France, et la direction générale des Postes
et Télégraphes.

STATISTIQUE GÉNÉRALE

Une salle entière du Palais des Arts libéraux fut consacrée à la statistique graphique
de la France.

Le service de la statistique générale est chargé de renseigner le gouvernement par
des publications annuelles sur les mouvements de la production et de la consommation,
sur l'état de la population, de l'industrie, du paupérisme, etc., d'année en année.

Parmi les grandes cartes exposées en figurait une représentant les résultats partiels
d'une enquête relative à la natalité et à la mortalité par commune. Plus de 6,000 calculs
figurent sur chacune de ces cartes. Ces calculs présentent aux yeux l'ensemble et le détail
des notions comparatives prises dans chacune des communes des divers départements
français, et cela d'après un système de démonstration tout nouveau, très facile h
comprendre, celui des courbes de niveau et des teintes hypsométriques s'appiiquant à des
zones qui possèdent le même degré d'intensité du phénomène étudié.

Ce qui ressort de ces cartes, notamment, c'est que la population tendrait plutôt à
diminuer dans les centres les plus riches. Par exception, celte diminution ne se manifeste
pas dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, qui se distinguent toujours par
une fécondité comparable à celle des Flamands belges. En basse Bretagne et dans le fond
du Finistère, la natalité est sensiblement plus forte que la mortalité.

Il est bon d'appeler aussi l'attention sur la carte qui représentait la mortalité du
premier âge. Dans certaines contrées où l'on compte des naissances en grand nombre, le
quart ou le cinquième des enfants disparaissent dès la première année, par exemple dans
les départements de l'Ardèche et de Vaucluse, ainsi que dans la Provence. On suppose
que cela tient à l'habitude de confier, en ces régions, les enfants aux nourrices merce-
naires,' ou même aux nourrices sèches.

La carte de la mortalité comparative des vieillards établit que sur 2,000 cen-
tenaires depuis 1853, c'est dans le midi de la France, et surtout dans les Pyrénées,
qu'il s'en est trouvé en très notable majorité (30 à 40 par 100,000 habitants, pendant
35 ans). — Dans les départements du Nord, on en compte dix fois moins. — C'est dans le
centre de la France, surtout dans le Cher et l'Indre, qu'il s'en trouve davantage.

Deux cartes étaient consacrées à la comparaison du degré d'instruction au moment
du mariage, dans les départements, tant chez l'homme que chez la femme. On y
remarquait que dans les Vosges tout le monde sait lire, et que dans le Finistère, la
moitié de la population est encore complètement illettrée. — Tout ce que l'on peut avoir à
connaître de la France, au point de vue démographique, se trouvait admirablement établi
par ces cartes et par un album de statistique graphique, renfermant quatre-vingt-huit
cartes et quinze diagrammes chromolithographies, album résumant l'état de la popu-
lation, d'après le dernier dénombrement.
 
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