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https://doi.org/10.11588/diglit.41249#0016
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LE « TEMPLE DES ENSEIGNES »
A un moment donné, un incendie, dont il subsiste des traces non équivoques, a détruit la
charpente de l’édifice. La restauration a été accompagnée de changements importants du plan.
La forme générale du bâtiment a été ramenée à un quadrilatère par l’inclusion des espaces dans
les deux angles ouest; en même temps, plusieurs murs ont été supprimés. Ainsi, au nord, la
pièce V allait être doublée par l’adjonction de l’espace Va; au sud, une opération parallèle
a abouti à la création de deux pièces étirées du nord au sud (I—II et la-IIa, b ; cf. fig. 1,1).
A considérer la situation topographique du bâtiment, sa position dominante dans l’ensemble
urbain frappe de prime abord : construit à l’extrême limite occidentale du terrain bâti, en con-
trepoids au sanctuaire de Bel, à l’autre extrémité de la ville, il est en même temps planté à un
niveau qui dépasse nettement celui de toutes les constructions comprises entre ces deux pôles
(cf. pis 1-11,1-2).
Il convient cependant de relativiser cette impression. Les principia ne se voyaient pas de très
loin dans une ville encore debout ; même pour un spectateur placé dans la rue qui y menait, ils
n’étaient guère visibles à travers les portiques et le tétrapyle. En sens inverse, même la tour
derrière l’édifice ne donnait guère la possibilité de voir autre chose que des toits. En fin de
compte, l’ensemble des principia ne se laissait découvrir que progressivement à qui l’approchait
par l’axe du quartier ouest : la porte du forum, la façade du corps de bâtiment, la façade inté-
rieure à colonnes s’offraient au regard l’une après l’autre, lorsque l’on pénétrait plus avant dans
ce complexe fermé et axial. C’est la situation au pied de la colline qui a déterminé en premier
lieu le niveau surélevé de la partie couverte des principia.
Le monument a été construit sur un terrain peu utilisé jusque là, à la lisière de la ville et de
la nécropole. Un tombeau souterrain, désaffecté vers l’époque de la construction, a été découvert
juste derrière l’abside 5. D’autres tombeaux, hypogées et tours funéraires, marquent les alen-
tours au nord, au sud et à l’ouest 6. Le seul monument important qui soit certainement anté-
rieur à l’installation tétrarchique dans le voisinage immédiat est le sanctuaire d’Allât 7, contigu
à l’angle nord-est du forum, au nord de l’axe d’accès aux principia. L’installation militaire a donc
occupé un terrain vague, utilisé de manière intermittente par des ateliers artisanaux 8.
La construction des principia entraîna celle des fortifications ; le rempart qui entoura la ville
réduite de Dioclétien forme un crochet (« museau de dauphin », comme l’appelle A. von Gerkan)
qui englobe le quartier ouest avec les casernes, les principia et le sanctuaire d’Allât préexistant 9.
Le mur atteint le sommet de la colline el-Husayniyet, derrière les principia ; ainsi, le point domi-
nant de l’enceinte se trouvait à proximité immédiate du siège du commandement.
LES MURS DE SOUTÈNEMENT
La situation de l’édifice sur la pente de la colline a nécessité, comme on l’a vu, un remblai
important sous la grande salle transversale, sur laquelle s’ouvraient de plain-pied les pièces de
la partie ouest10. Par conséquent, le mur de façade servait en même temps de mur de soutè-
5 À. Sadurska, Palmyre VII. Le tombeau de famille de ‘Alaine, Varsovie 1977.
6 Cf. M. Gawlikowski, Berytus 19, 1970, pp. 71-73 ; id., Studia palm. VI/VII, 1975, pp. 127-133.
7 En attendant la publication du sanctuaire dans la présente série, cf. M. Gawlikowski, RArch 1977,
pp. 253-274.
8 Cf. ci-dessous, p. 88 et plan XIX et Palmyre IV, pp. 11-26.
9 Cf. A. von Gerkan, Berytus 2, 1935, pp. 31 suiv. ;D. van Berchem, Syria 31, 1954, pp. 256-262 ;
M. Gawlikowski, Syria 51, 1974, p. 231, n. 1 ; D. C r o u c h, Studia palm. VI/VII, 1975, pp. 28-29.
10 Daszewski, AAAS 22, 1972, pp. 133-135 et fig. 3.
LE « TEMPLE DES ENSEIGNES »
A un moment donné, un incendie, dont il subsiste des traces non équivoques, a détruit la
charpente de l’édifice. La restauration a été accompagnée de changements importants du plan.
La forme générale du bâtiment a été ramenée à un quadrilatère par l’inclusion des espaces dans
les deux angles ouest; en même temps, plusieurs murs ont été supprimés. Ainsi, au nord, la
pièce V allait être doublée par l’adjonction de l’espace Va; au sud, une opération parallèle
a abouti à la création de deux pièces étirées du nord au sud (I—II et la-IIa, b ; cf. fig. 1,1).
A considérer la situation topographique du bâtiment, sa position dominante dans l’ensemble
urbain frappe de prime abord : construit à l’extrême limite occidentale du terrain bâti, en con-
trepoids au sanctuaire de Bel, à l’autre extrémité de la ville, il est en même temps planté à un
niveau qui dépasse nettement celui de toutes les constructions comprises entre ces deux pôles
(cf. pis 1-11,1-2).
Il convient cependant de relativiser cette impression. Les principia ne se voyaient pas de très
loin dans une ville encore debout ; même pour un spectateur placé dans la rue qui y menait, ils
n’étaient guère visibles à travers les portiques et le tétrapyle. En sens inverse, même la tour
derrière l’édifice ne donnait guère la possibilité de voir autre chose que des toits. En fin de
compte, l’ensemble des principia ne se laissait découvrir que progressivement à qui l’approchait
par l’axe du quartier ouest : la porte du forum, la façade du corps de bâtiment, la façade inté-
rieure à colonnes s’offraient au regard l’une après l’autre, lorsque l’on pénétrait plus avant dans
ce complexe fermé et axial. C’est la situation au pied de la colline qui a déterminé en premier
lieu le niveau surélevé de la partie couverte des principia.
Le monument a été construit sur un terrain peu utilisé jusque là, à la lisière de la ville et de
la nécropole. Un tombeau souterrain, désaffecté vers l’époque de la construction, a été découvert
juste derrière l’abside 5. D’autres tombeaux, hypogées et tours funéraires, marquent les alen-
tours au nord, au sud et à l’ouest 6. Le seul monument important qui soit certainement anté-
rieur à l’installation tétrarchique dans le voisinage immédiat est le sanctuaire d’Allât 7, contigu
à l’angle nord-est du forum, au nord de l’axe d’accès aux principia. L’installation militaire a donc
occupé un terrain vague, utilisé de manière intermittente par des ateliers artisanaux 8.
La construction des principia entraîna celle des fortifications ; le rempart qui entoura la ville
réduite de Dioclétien forme un crochet (« museau de dauphin », comme l’appelle A. von Gerkan)
qui englobe le quartier ouest avec les casernes, les principia et le sanctuaire d’Allât préexistant 9.
Le mur atteint le sommet de la colline el-Husayniyet, derrière les principia ; ainsi, le point domi-
nant de l’enceinte se trouvait à proximité immédiate du siège du commandement.
LES MURS DE SOUTÈNEMENT
La situation de l’édifice sur la pente de la colline a nécessité, comme on l’a vu, un remblai
important sous la grande salle transversale, sur laquelle s’ouvraient de plain-pied les pièces de
la partie ouest10. Par conséquent, le mur de façade servait en même temps de mur de soutè-
5 À. Sadurska, Palmyre VII. Le tombeau de famille de ‘Alaine, Varsovie 1977.
6 Cf. M. Gawlikowski, Berytus 19, 1970, pp. 71-73 ; id., Studia palm. VI/VII, 1975, pp. 127-133.
7 En attendant la publication du sanctuaire dans la présente série, cf. M. Gawlikowski, RArch 1977,
pp. 253-274.
8 Cf. ci-dessous, p. 88 et plan XIX et Palmyre IV, pp. 11-26.
9 Cf. A. von Gerkan, Berytus 2, 1935, pp. 31 suiv. ;D. van Berchem, Syria 31, 1954, pp. 256-262 ;
M. Gawlikowski, Syria 51, 1974, p. 231, n. 1 ; D. C r o u c h, Studia palm. VI/VII, 1975, pp. 28-29.
10 Daszewski, AAAS 22, 1972, pp. 133-135 et fig. 3.