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j50 L'ART ÉGYPTIEN.

s'enfouissant sous terre dans la saison rigoureuse, tantôt, comme ceux d'un ciel
plus clément, suspendant leur demeure à des branches ou balançant leur hamac
sous le feuillage : quand ils ne se contentent pas, quelquefois, d'un simple ajoupa
de feuilles qui suffira à les défendre contre l'ardeur du soleil, un toit de roseaux
ou le creux d'un rocher, à la saison des pluies, leur tient lieu d'asile pendant
la nuit.

On voit les peuples maritimes passer leur vie dans de grandes barques ou
des canots ; tels sont les Malais et les Chinois : d'autres peuples, plus nomades
encore, vivent sous des tentes feutrées ou tissées avec la laine de leurs chameaux,
comme les Arabes, les Maures ou les Mongols errants : d'autres, enfin, passent toute
leur existence dans des chariots couverts, comme les Bohémiens ou les anciens
Scythes; car c'est seulement, lorsque l'espèce humaine renonce à la barbarie et
se décide à cultiver la terre, qu'on l'aperçoit commencer à construire des demeures
solides et stables.

Alors, à mesure que la société s'agrandit, que la civilisation étend ses bien-
faits, l'homme connaît d'autres besoins; et, ces besoins excitant son industrie, il
s'ingénie à construire des habitations rapprochées les unes des autres : Puis,
l'expérience aidant l'art, celles-ci s'embellissent peu à peu; et le bois, la pierre,
les métaux remplacent les roseaux et le limon.

On croit, généralement, que l'art de la construction puisa sa première appli-
cation dans une tendance instinctive de l'homme à imiter les phénomènes offerts
par la nature, et produisant des résultats identiques à ceux qui faisaient l'objet de
ses recherches : Quelques architectes supposent même que celte imitation s'est
produite, dès l'essai, si complète, qu'ils vont jusqu'à reconnaître, dans la chaumière,
(à laquelle on aurait adapté les mesures du corps humain) comme réalisées à
toujours, toutes les proportions et tous les ornements des édifices postérieurs;
et cela, faute d'avoir remarqué que la cabane n'est pas un type donné par la
nature.

Tel ne saurait être notre sentiment; la cabane en effet, n'est qu'un composé
artificiel; et il serait absurde de prétendre qu'un objet informe, la première
ébauche de l'art, devint le modèle du chef-d'œuvre, et que le génie se soit assujetti,
de lui-même pour toujours, à ce type de convention.

L'architecture n'est donc pas un art d'imitation ; mais bien un art de goût,
fruit de l'imagination de l'homme. Aussi, est-ce à cet art, qui n'a pas eu de
modèle, que ses deux soutiens, qui en sont les corollaires, la sculpture et la pein-
ture, doivent leur origine et leurs progrès.
 
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