184 L'ART ÉGYPTIEN.
une grande galerie, taillée dans le roc dans une longueur quelquefois de trente à qua-
rante mètres; et en face duquel se trouvait, ordinairement, le caveau sépulcral.
Il est bon de remarquer ici, que, ces galeries souterraines subissant les conditions
imposées par la nature des choses à toutes les constructions de ce genre, on avait été
obligé de les protéger, de part et d'autre, par des murs ou parements contre l'éboule-
ment probable des terres, qui n'auraient pas lardé d'encombrer les passages. Nous disons
cela pour faire remarquer que ces gros murs ont été bien certainement construits
quand on a creusé les catacombes, et qu'il n'existe aucun motif pour qu'ils aient été
ajoutés après coup; et parce qu'en outre, au-dessus des escaliers qui conduisent au
passage souterrain, on voit des voûtes hautes et majestueuses, composées de briques
complètement semblables à celles des murs d'épaulemenl, et ne faisant qu'un tout
avec elles. Elles ont donc été élevées par les constructeurs des tombeaux : Et puis le
style des sculptures et des peintures, à défaut de cartouches, démontre, jusqu'à
l'évidence, que ces grands hypogées sont ceux de fonctionnaires qui vivaient sous les
xvm0 et xixe dynasties. Un des petits couloirs voûtés du tombeau à pylône du grand prêtre
Pétamounoph, porte un cartouche d'IIôrus, sous lequel ce pontife paraît avoir vécu.
Il ne faudrait pas cependant confondre les grands hypogées dont nous venons de
parler, avec d'autres tombeaux de la même localité; mais qui sont évidemment d'une
époque plus récente. Ceux-ci sont du reste construits avec des briques plus petites,
mélangées en partie, avec d'anciennes briques enlevées à des murs antérieurs; et
par leur genre de structure, aussi bien que par leur peinture, fait assez voir qu'il ne
saurait y exister un rapport quelconque avec les tombeaux des anciens Egyptiens :
Cette courte observation nous a paru obligatoire pour éviter qu'il y eût confusion.
Maintenant, si l'on nous demande pourquoi les édifices contemporains de ces tom-
beaux ne présentent pas de voûtes proprement dites, mais seulement des berceaux
taillés dans deux assises de pierre, (comme dans la réparation faite par un Ptoléméc
au temple d'Ammon, à El-Assacif) ou dans trois et quatre assises comme au palais
d'Abydos, élevé par Menephthah Ior, au Thoutmoseum, également à El-Assacif, nous
répondrons que, quoique ce soit une apparence d'imitation de voûtes, cette grossière
imitation même, employée dans divers monuments, Suffit à attester l'existence de la
voûte dans les constructions où elle est surtout nécessaire comme les habitations
usuelles et les tombeaux.
Si les Égyptiens donnèrent toujours la préférence à leur ancienne manière de
construire, qui est du reste la plus rassurante pour l'œil, et qui donne à tous leurs
grands édifices ce caractère de solidité et de durée inaltérable qui fait l'admiration de
la postérité, c'est qu'ils aimaient mieux remplir leurs temples et leurs palais des
une grande galerie, taillée dans le roc dans une longueur quelquefois de trente à qua-
rante mètres; et en face duquel se trouvait, ordinairement, le caveau sépulcral.
Il est bon de remarquer ici, que, ces galeries souterraines subissant les conditions
imposées par la nature des choses à toutes les constructions de ce genre, on avait été
obligé de les protéger, de part et d'autre, par des murs ou parements contre l'éboule-
ment probable des terres, qui n'auraient pas lardé d'encombrer les passages. Nous disons
cela pour faire remarquer que ces gros murs ont été bien certainement construits
quand on a creusé les catacombes, et qu'il n'existe aucun motif pour qu'ils aient été
ajoutés après coup; et parce qu'en outre, au-dessus des escaliers qui conduisent au
passage souterrain, on voit des voûtes hautes et majestueuses, composées de briques
complètement semblables à celles des murs d'épaulemenl, et ne faisant qu'un tout
avec elles. Elles ont donc été élevées par les constructeurs des tombeaux : Et puis le
style des sculptures et des peintures, à défaut de cartouches, démontre, jusqu'à
l'évidence, que ces grands hypogées sont ceux de fonctionnaires qui vivaient sous les
xvm0 et xixe dynasties. Un des petits couloirs voûtés du tombeau à pylône du grand prêtre
Pétamounoph, porte un cartouche d'IIôrus, sous lequel ce pontife paraît avoir vécu.
Il ne faudrait pas cependant confondre les grands hypogées dont nous venons de
parler, avec d'autres tombeaux de la même localité; mais qui sont évidemment d'une
époque plus récente. Ceux-ci sont du reste construits avec des briques plus petites,
mélangées en partie, avec d'anciennes briques enlevées à des murs antérieurs; et
par leur genre de structure, aussi bien que par leur peinture, fait assez voir qu'il ne
saurait y exister un rapport quelconque avec les tombeaux des anciens Egyptiens :
Cette courte observation nous a paru obligatoire pour éviter qu'il y eût confusion.
Maintenant, si l'on nous demande pourquoi les édifices contemporains de ces tom-
beaux ne présentent pas de voûtes proprement dites, mais seulement des berceaux
taillés dans deux assises de pierre, (comme dans la réparation faite par un Ptoléméc
au temple d'Ammon, à El-Assacif) ou dans trois et quatre assises comme au palais
d'Abydos, élevé par Menephthah Ior, au Thoutmoseum, également à El-Assacif, nous
répondrons que, quoique ce soit une apparence d'imitation de voûtes, cette grossière
imitation même, employée dans divers monuments, Suffit à attester l'existence de la
voûte dans les constructions où elle est surtout nécessaire comme les habitations
usuelles et les tombeaux.
Si les Égyptiens donnèrent toujours la préférence à leur ancienne manière de
construire, qui est du reste la plus rassurante pour l'œil, et qui donne à tous leurs
grands édifices ce caractère de solidité et de durée inaltérable qui fait l'admiration de
la postérité, c'est qu'ils aimaient mieux remplir leurs temples et leurs palais des