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PEINTURE. 277

Observons, toutefois, que s'il y a partout une certaine valeur conventionnelle des
couleurs, jamais, en dehors des divinités, les couleurs ne lurent employées avec un
mépris évident de la réalité : jamais les Égyptiens, en effet, n'ont colorié des chevaux
en bleu ou en vert comme l'ont fait les Étrusques.

Aussi, dès qu'on s'est placé au point de vue de la convention que les tableaux égyp-
tiens réclament, ne peut-on s'empêcher d'admirer leurs grandes peintures murales,
sur lesquelles le temps a jeté un glacis d'une harmonie incroyable. Mais ces peintures
sont, en général, beaucoup plus remarquables par le dessin que par le coloris, parce
que le dessin s'est émancipé, ici, plus ou moins, de la sculpture en bas-relief, tandis
que la peinture, au contraire, est toujours restée soumise à des couleurs plus ou moins
conventionnelles, et posées par teintes plates; ce qui fait qu'on retrouve constamment,
dans les peintures murales représentant les souverains et les reines, la même dispo-
sition; quoique le mouvement de ces figures y soit plus développé et plus varié que
dans les tableaux religieux ou les tablettes funéraires, et que les contours en soient
tracés avec une fermeté et une pureté admirables. Les têtes étant les parties les mieux
dessinées, il est facile de distinguer, aux traits plus ou moins caractéristiques, la répé
tition du portrait des principaux personnages.

Les sujets représentés sur les parois des tombeaux sont innombrables : la vie civile
publique ou privée des Égyptiens, ainsi que les cérémonies religieuses, s'y trouvent
représentées : aussi peut-on affirmer que si nous connaissons déjà certains détails de
leurs mœurs et coutumes, c'est aux peintures des demeures des morts que nous en
sommes redevables ; et cela surtout parce que la stabilité des usages égyptiens, à toute
époque de leur existence nationale, ne leur permit pas de cesser d'entourer les morts,
dans leurs hypogées, soit des êtres, soit des objets qui leur avaient été chers pendant
leur vie. C'est pourquoi les peintures des tombeaux du nouvel empire sont pareilles
à celles des hypogées de l'ancien qu'on admire à Sakkara, à Bercheh ou à Beni-
Ilacen : on est forcé de reconnaître pourtant que, dans les plus anciens, la variété des
sujets représentés va toujours en augmentant, soit en raison de leur étendue croissante
soit à cause d'une plus grande liberté d'action qui paraît avoir été accordée à l'artiste.
Aussi, ces tombeaux sont-ils devenus les spécimens les plus brillants de l'art égyptien :
n'oublions pas d'ajouter que certaines scènes peintes témoignent suffisamment que les
artistes égyptiens ont approché de très-prés de la grâce et du mouvement que, jusqu'ici,
nous n'avions admiré que chez les Grecs.

Ce sont les animaux qui ontété, surtout, représentés avec une vérité étonnante. Non
seulement les contours en sont très-purs, mais les détails en sont fort remarquables:
il y a lieu de s'étonner que les quadrupèdes soient représentés avec leurs couleurs
 
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