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PEINTURE. 297

certains jours de fête, on peignait aussi de vermillon la statue [de Jupiter Capitolin.
Lorsque Camille reçut les honneurs du triomphe, il obéit à l'usage national qui exigeait
que les triomphateurs se teignissent de cette couleur ; de là vient que le jour où César,
à l'imitation des pharaons, monta au Capitole, dans son triomphe, le visage et les
bras colorés de la sorte, le Peuple Romain se plut à croire au retour des anciens usages.

L'art varie dans la manière d'appliquer les couleurs, comme dans leur choix. La
méthode la plus simple, en même temps que la plus ancienne, paraît être celle de les
étendre avec le pinceau, après les avoir délayées dans de l'eau. Si on mêle de la gomme
ou de la colle à l'eau où elles sont délayées, on les rend plus solides et plus vives ;
cette méthode, qu'on appelle la peinture en détrempe, paraît avoir été employée pour
orner les temples de l'Egypte. 11 n'y a pas de doute que les Égyptiens ne mêlassent
aux couleurs d'autres substances qui en renforçaient ou en modifiaient l'effet naturel ;
comme les peintures, qu'ils traçaient quelquefois sur la pierre la plus dure, y ont
pénétré assez profondément, on.a été forcé de conclure qu'ils les y fixaient par des
mordants très-vifs.

Pline prouve, d'ailleurs, qu'ils avaient, à cet égard, une chimie très-avancée,
lorsqu'il raconte qu'après avoir préparé leurs étoffes par des réactifs, ils pouvaient en
les plongeant dans une seule teinture, les empreindre de couleurs et de figures diffé-
rentes. Tout porte à croire, en effet, qu'un peuple qui possédait des connaissances
aussi étendues, avait dû s'assurer que les couleurs appliquées sur un mur fraîchement
enduit à la chaux, s'y incorporaient d'une manière durable, pourvu qu'on sût choisir
celles que la chaux ne repousse point; c'est là ce qui a fait penser que quelques-unes
de leurs peintures étaient de véritables fresques.

Rappelons aussi, en ce qui concerne les peintures appliquées à la sculpture, que
les reliefs des images et des hiéroglyphes représentés sur les diverses parois des édi-
fices, étaient, en général, très-peu saillants. — Vues, en effet, à une certaine distance
et sous certains effets de lumière, ces sculptures auraient été, la plupart du temps,
inaperçues, sans le secours des couleurs qui les détachaient les unes des autres, et les
enlevaient en silhouette sur le fond.

On sait que Platon fait dire, par un interlocuteur anonyme de ses Dialogues,
qu'on voyait en Egypte des peintures faites depuis dix mille ans. Il est nécessaire
d'observer, pour le bien comprendre, qu'il n'avait été admis à visiter que les temples
souterrains, et que les couleurs appliquées, dans toute leur pureté naturelle, contre
les parois des grottes de la Thébaïde, pouvaient aisément y résister pendant un aussi
long laps de temps, parce que moins on mélange les couleurs natives, c'est-à-dire
celles qui ne sont tirées ni du règne végétal, ni du règne animal, moins elles s'altèrent

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