Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ARCHITECTURE. 341

confuse des ouvrages de plusieurs siècles que les besoins faisaient ériger successivement les uns
à côté des autres sans beaucoup de symétrie. Bien que Thèbes ait vécu plus que toutes nos villes
d'Europe, elle ne présente aucune disparate dans ses monuments; les édifices les plus anciens et
les plus récents sont du même style et n'offrent aucune différence choquante. Cependant tous les
monuments égyptiens n'ont pu être achevés qu'après de longues années; un roi élevait un sanc-
tuaire ou une chapelle ; on y ajoutait un naos, puis un pronaos, des chambres latérales pour les
besoins du culte, un propylon, des colonnades, des pylônes, des dromos, à mesure qu'un collège
obtenait des dons de la munificence et de la piété des souverains. Mais ces divers travaux,
accomplis sous la direction de la caste sacerdotale, ont conservé un caractère d'unité et d'uni-
formité archaïques qui sont inhérents aux œuvres de toute théocratie. Quand le culte dont elle était
l'organe périt, celui qui lui succéda s'empara des autels, transforma, tant bien que mal, les
temples pour son usage, mais ne fut jamais assez puissant, assez vivace, pour asseoir sur ce sol
des monuments qui soient parvenusjusqu'à nous.

Les temples et les palais de Thèbes, disséminés sur l'une et l'autre rive du Nil, occupent une
étendue assez considérable pour convaincre le voyageur que la renommée n'avait pas exagéré la
vaslité et la magnificence de cette grandiose capitale. Le fleuve partageait la ville en deux grandes
divisions, l'oph orientale et l'oph occidentale; mais c'était sur la rive droite que se trouvait la
ville proprement dite : du temps de Strabon, elle occupait, sur cette rive, tout l'espace qui
s'étend entre les édifices qu'on y voit encore aujourd'hui. Les habitations particulières, bâties en
briques crues, ont disparu, et n'ont laissé que des monticules de décombres dans l'espace compris
entre les ruines. Les temples et les palais construits en pierre, subsistent seuls au milieu des
maisons de Louksor et de Karnac, villages arabes qui ont succédé à cette antique capitale des
pharaons, et tirent de deux grands édifices qu'ils renferment le nom de Aqsoraïn, les deux
châteaux.

11 est souvent question dans les papyrus grecs de Thèbes, de la portion libyque appelée par
les Grecs Memnonia, nom qui semble avoir été employé, en opposition avec celui de Diosjiolis,
pour désigner spécialement la partie de Thèbes située sur l'autre rive. C'était le quartier où se
trouvaient les sépultures, où habitaient les embaumeurs, les artisans de divers genres et les
prêtres qui officiaient dans les cérémonies funèbres. A l'époque delà xyi^ dynastie, toute cette
partie se couvrit de temples imposants, de luxueux palais, d'un vaste hippodrome, et proba-
blement d'autres monuments qui ont disparu maintenant. Une chose digne de remarque, c'est
que, dans tout ce quartier, on ne trouve point d'obélisques : dépeuplé, délaissé avant l'autre
partie de la capitale, les Romains l'en ont dépouillé de préférence pour orner la mère du monde,
qui étalait avec orgueil toutes ces dépouilles opimes.

Cette montagne libyque, qui borne à l'occident l'étendue de Thèbes, est criblée de tombeaux.
Au nord-ouest, deux vallées ont été spécialement consacrées à la sépulture des rois et des reines
de race égyptienne. L'architecture, tant des hypogées royaux que particuliers, en est extrêmement
simple : mais toutes les parois sont couvertes de bas-reliefs et de peintures qui représentent des
scènes religieuses ou domestiques et donnent beaucoup d'intérêt aux monuments souterrains de
la Thébaïde.

Mais c'est la partie de Thèbes, située sur la rive droite qui mérita seule le nom de Ville des
Villes, de capitale de la vieille civilisation, quoique ville sans enceinte, dont les célèbres cent
portes n'étaient autres que celles des temples et des palais.

Les hommes s'étaient d'abord rassemblés là, comme un essaim d'abeilles, dans une pensée
commune, le travail et la prière, ces deux grands devoirs de l'homme. Aussi de l'autre côté, les
 
Annotationen