Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
PEINTURE. 421

Retour de chasse. — Nécropole de Thèbes. — xvn" dynastie.

Ce groupe, peint ou sculpté, se rencontrait fréquemment dans les tombeaux, quelquefois avec
des variantes; mais il a été presque partout endommagé ou détruit à cause de sa beauté d'en-
semble, et sa composition, qui en fait en quelque sorte un petit tableau de genre fort précieux
pour les amateurs. Cela tient surtout à ceci : que les touristes et même quelquefois les Arabes,
en essayant de détacher ces peintures, n'ont réussi le plus souvent qu'à briser l'enduit qui les
portait, et, par suite, à détruire ces charmants spécimens de l'art égyptien. Aussi, à mon second
voyage sur les rives du Nil, n'ai-je plus retrouvé le sujet de cette planche que j'avais copiée dans
un des hypogées de Thèbes, près de trente ans auparavant. Je regretterai toujours de n'avoir pas
dessiné,, sur les parois de cet hypogée, taillé dans la butte appelée Cheykh Abd el-Gournah, une
superbe chasse au lion ainsi qu'une chasse à l'hippopotame, qui n'offrent plus aujourd'hui que
des vestiges de leur premier état, et qu'aucun voyageur n'avait songé à publier alors qu'elles
étaient encore intactes.

D'autres dévastations qu'on ne peut taire puisque tous les voyageurs en ont parlé, sont dues
à des motifs plus blâmables encore que la manie des touristes : elles auraient été faites, avec
une fatale intelligence, afin de rendre plus précieux un livre où ces tableaux, dont on déplore
la perte, sont représentés dans leur intégrité. Ainsi s'en vont, pièce à pièce, les documents dont
se composait encore de nos jours l'histoire de l'art égyptien; aussi la génération qui nous
succédera ne trouvera-t-elle plus que dans les livres la plupart des œuvres qui nous ont émer-
veillés.

POHTRAIT DE LA Heine Taïa, épouse i/Aménopiiis III. — xviiic dynastie.

Ce charmant portrait est tiré du dernier couloir du tombeau de la reine, paroi de gauche. 11
estsculpté, d'un relief très-bas, qui dessine et modèle à peine le contour et est colorié avec soin,
La carnation, plus claire encore et plus rosée que mon dessin, semble indiquer une étrangère,
probablement une femme asiatique. C'est le seul portrait que je connaisse d'une carnation aussi
délicate et aussi vraie. La chair, qui transparaît à travers la mousseline rayée dont la robe est
f ite lui donne un cachet de vérité incontestable.

La reine est coiffée d'une calotte représentant un vautour, tenant dans ses serres une espèce
d'anneau emblème d'une longue période de siècles, et qui est surmontée d'un modius portant
aussi un vautour mitre, symbole de la maternité, et que précèdent deux ureus, pour exprimer,
probablement, qu'elle était fille et mère de roi.

M de Kougé prétend qu'Aménophis 111 épousa une fille d un simple part.cuher : Taïa éta.t
pourtant de eaug royal, et porte constamment, dans son ombeau, le titre de royale fille allié à
celui do royale épouse.

L'ensemble de ma planche représente assez fidèlement la figure qu'on admire dans le
tombeau de celte princesse; cependant le bleu de la perruque doit être un peu plus clair et la
couleur du fond d'un blanc légèrement sali.
 
Annotationen