Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ART INDUSTRIEL* . 437

égyptiens s'inspiraient constamment plus des produits de leur industrie, et non des formes
étrangères, et l'on considère ces beaux vases comme des produits de l'art égyptien.

Les vases que renferme cette planche sont tirés du tombeau d'Aïchesi.

Le n° 1, orné de la légende de Bamsès IX, est d'une forme lourde et trapue que rachètent
à peine les lotus qui les surmontent et qui entourent la partie supérieure dont les détails sont
malheureusement effacés.

Le n° 2 présente deux vases à peu près semblables, reliés par des anses communes et
baignant leurs pieds dans un large bassin. La tête monstrueuse de Bès, le dieu de la danse et du
vin, domine l'ensemble de cette composition, dont l'effet est lourd et disgracieux.

Les n08 3, A, 5 et 6 ressemblent aux vases fusiformes si fréquents sur les monuments à
partir de la xvni'' dynastie ; malgré cela, leurs formes ne le cèdent, en rien, à celles des plus
beaux en ce genre, du règne de Thoutmès III ; mais il faut reconnaître que les deux grands sont
d'une forme moins heureuse.

lliTHONs et autres vases. — Thèbes. — xx'' dynastie. /S"

La corne des animaux me paraît avoir été, dans plusieurs pays, la matière et l'origine
des vases à boire; car le mot grec xepap.o«, qui signifiait, primitivement, une corne, ne fut
appliqué ensuite que par extension à toute espèce de vases de terre; et l'on voit que c'est pour
cette raison que les Grecs continuèrent à donner, plus tard, le nom de Keras ou de Rhytosk des
vases à boire faits en forme de corne. Eschyle, dans ses Peirhœbes, dit qu'on se servait de
cornes d'argent garnies d'embouchures d'or.

Les Égyptiens, empruntèrent, selon moi, à l'Asie, l'idée de ces vases étranges : en effet, on
ne les voit paraître sur les rives du Nil qu'avec les conquêtes des pharaons de la xix° dynastie,
et figurant parmi les offrandes présentées aux divinités à l'occasion des victoires.

Les deux rithons, représentés dans cette planche sous les nos 2 et 3, confirment mon
assertion. L'un est orné de la tête barbue du dieu Bès, divinité empruntée à l'Asie; l'autre
offre une tête coiflée comme celles de certains captifs asiatiques, qu'on voit à Medineh-Thabou.
Les Grecs, qui attribuent l'invention des rithons aux Égyptiens, en font remonter l'origine à
Ptolémée Pliiladelplie, qui ordonna au sculpteur chargé de faire la statue d'Arsinoé, de lui placer
dans la main un rithon plein de tous les fruits de la saison.

Le vase représenté entre les deux rithons a une forme inusitée, il ne se voit guère sur les
monuments qu'à l'époque des conquêtes en Asie, et l'anse, qui sert en même temps de goulot, y
est, parfois, dépourvu du petit couronnement carré dont les détails, effacés, ne laissent plus
apercevoir que les traces d'une antilope ou d'un griffon. On rencontre encore dans la vallée du
Nil des alcarasas qui ont une forme analogue et dont la partie supérieure sert tout à la fois
d'anse et de double goulot.

Le 11° 4, orné de deux têtes de chevaux empanachées, est répété trois fois dans le même hypogée
avec de légères différences de détails.

Le motif que j'ai choisi est le plus élevé et le plus élégant; il rappelle dans sa forme
intrinsèque certains vases chinois. L'ornement qui décore sa panse est original : les plumes
étaient coloriées de différentes couleurs qui n'ont laissé que des traces informes de rouge, de
 
Annotationen