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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 2
DOI article:
Grébaut, Eugène: Des deux yeux du disque solaire, [1]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0098

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Des deux yeux du disque solaire.

Si les yeux du disque remplacent souvent ses ailes x, c'est que leur symbolisme ne
différait pas sensiblement. Les yeux appartiennent donc au Soleil comme ses ailes: ils ne
symbolisent pas alors des espaces. Les formules « apparaissant à l'état de deux yeux ; — la
face (solaire) se découvre et les deux yeux entrent dans l'horizon ; — le Soleil radieux dont
les deux yeux font vivre les humains » etc., semblent autant de légendes du tableau. Sur un
monument astronomique, la désignation des régions où le Soleil arrive aux différentes époques
de l'année, aurait sa raison d'être; mais non sur tous les monuments religieux, avec la
moindre prière. L'adorateur reconnaissant figure en tête de son hommage les yeux par
lesquels l'astre-dieu vivifie les humains. Il peint le Soleil tel qu'il le voit à chaque moment
du jour, dans l'instant où il l'implore: il reproduit l'apparence qui le frappe tout d'abord.
D'ailleurs le système que je repousse tente seulement d'expliquer comment les yeux accompagnent
le disque. Resterait à dire comment ils le remplacent, car ce ne sont pas seulement les ailes, c'est
le disque même qui disparaît fréquemment, remplacé par ses yeux, son équivalent, comme dans
les textes que nous venons d'étudier. Et le système n'arrive à cette explication partielle qu'en
supposant pour les yeux dans le tableau une valeur qui n'est plus celle qu'il y attache dans la
prière dont le tableau est précédé. Les yeux auraient un sens sur le bas-relief, une signification
autre dans la légende destinée à l'interpréter.

5° Les yeux solaires symbolisent le Midi et le Nord, ou, plus exactement, il y a un
œil du Midi et un œil du Nord.

Je n'ai plus à expliquer cette valeur des yeux du X^sL- Son système oblige
M. Lefébure 2 à supposer que le Soleil et la Lune ont été identifiés avec des parties
du ciel, celles qu'ils y occupaient. De cette première désignation de points .célestes par des
ut'a serait venu l'usage de marquer par des ut'a également les quatre points cardinaux: tel
serait le rôle des quatre ut'a figurés au chapitre CXLVIII. Le Midi et le Nord auraient
obtenu, à titre de points cardinaux, de points célestes, chacun leur ut'a.

Quelles parties célestes prêtèrent à s'identifier, la première avec le Soleil, la seconde
avec la Lune? J'avoue ne pas le voir. Je conserve aussi des doutes quant à la désignation
des points cardinaux par quatre ut'a; ceux du chapitre CXLVIII, avec leurs rames
représentent successivement dans quatre tableaux, d'après les légendes3 qui nous dispensent
d'interpréter, le SOLEIL navigateur des quatre cieux. Voici, par exemple, la légende du second:

C y\ î ^_^ ^ g T .Jl ' ' ^ ce^Ml" circule, passant entre les deux

terres, navigateur excellent au ciel oriental!4 Si cependant cette valeur se confirmait il faudrait
reconnaître l'extension aux quatre points cardinaux d'un symbole déjà en usage pour deux
d'entre eux. Mais cet usage nous n'avons plus à l'expliquer. Le sens des yeux solaires
déterminé, ces yeux montrés en rapport constant avec les doubles régions, nous aurions prévu
la distinction en un œil du Midi et en un œil du Nord, quand elle n'aurait pas été connue

1) La stèle du Louvre, C. 60, donne le disque entre une aile et un œil: '<^MQ<^^S.

2) Yeux cVHorus, p. 103, s.

3) Todt. CXLVIII, col. 33 et 34.

4) Cf. supra, p. 74. — Je place ici une note que j'ai oubliée pendant l'impression et la mise en
pages de cet article. Le nom du Nord, meh-t, dont la finale se vocalise en i, comme le prouve le copte
mahlt, est parfois suivi, lorsqu'il est employé isolément, de deux t, qui me paraissent non plus répondre
à l'idée de dualisme, mais exprimer la syllabe ti, it, faisant partie du nom. Le non-redoublement du o,
dans les exemples précités, n'en paraîtra que plus remarquable.
 
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