STÈLE DE DARIUS AUX ENVIRONS DE TELL EL-MASKHOUTAH
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Au reçu do cette lettre, M. Golénischeff s'adressa à M. Lemasson et le pria de vouloir bien
rechercher l'estampage fait autrefois par M. Gouget. Voici la réponse qu'il obtint :
2° Lettre de M. Lemasson à M. Goléniscliejf'.
Ismaïlia, le 30 avril 1889.
Monsieur ,
En réponse à votre lettre du 27 courant, j'ai l'honneur de vous informer que nous
ne retrouvons pas dans nos archives l'estampage qui aurait été fait autrefois par
M. Gouget, chef de section à Ismaïlia.
J'ai, en conséquence, le regret de ne pouvoir donner suite à votre désir.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de nos sentiments les plus distingués.
L'Ingénieur en chef de la Compagnie,
Lemasson.
STÈLE DE DARIUS AUX ENVIRONS DE TELL EL-MASKHOUTAH
AVEC UNE PLANCHE
PAR
W. GoLÉNISCHEFE
Parmi les monuments dits « persépolitains » dont l'existence a été constatée à
différentes époques sur plusieurs points de l'isthme de Suez, il n'y en a qu'un seul — la
stèle de Chalouf — qui ait été décrit et étudié. Tous les autres sont restés oubliés jusqu'à
ce dernier temps, et, par suite, ont été complètement perdus pour la science. M. Menant,
dans son important mémoire sur la stèle de Chalouf, a tout dernièrement recueilli, autant
que faire se pouvait, tous les renseignements qui concernaient ces derniers : il en a
dressé la liste et les a vivement recommandés à l'attention des égyptologues. Je suis
heureux de pouvoir aujourd'hui répondre un des premiers à son appel, en publiant sur
la planche ci-jointe les six fragments d'une stèle hiéroglyphique de Darius, que j'ai eu la
chance de déterrer, il y a un an, dans les environs de Tell el-Maskhoùtah. Comme la
fouille qui en amena la découverte a été entreprise exclusivement sur le conseil et d'après
les indications de M. Jaillon, ancien ingénieur de la Compagnie de Suez, je m'empresse
de lui exprimer ici tous les remerciements que je lui dois moi-même, et que lui devront
tous ceux qui s'intéressent au sort des monuments « persépolitains » de l'isthme.
Ayant fait au Caire, vers le printemps de 1889, la connaissance de M. Jaillon, j'en
vins naturellement à causer avec lui des trouvailles archéologiques qui devaient avoir
été faites lors du creusement des deux grandes percées — le canal maritime et le canal
d'eau douce. Mon aimable interlocuteur m'apprit alors, entre autres choses, qu'il se
souvenait parfaitement avoir vu, il y a une vingtaine d'années, â un kilomètre environ
au sud de Tell el-Maskhoùtah, un gros bloc de granit couvert d'inscriptions hiérogly-
phiques. A son avis, ce bloc, posé au sommet d'un monticule, îi proximité de l'ancien
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Au reçu do cette lettre, M. Golénischeff s'adressa à M. Lemasson et le pria de vouloir bien
rechercher l'estampage fait autrefois par M. Gouget. Voici la réponse qu'il obtint :
2° Lettre de M. Lemasson à M. Goléniscliejf'.
Ismaïlia, le 30 avril 1889.
Monsieur ,
En réponse à votre lettre du 27 courant, j'ai l'honneur de vous informer que nous
ne retrouvons pas dans nos archives l'estampage qui aurait été fait autrefois par
M. Gouget, chef de section à Ismaïlia.
J'ai, en conséquence, le regret de ne pouvoir donner suite à votre désir.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de nos sentiments les plus distingués.
L'Ingénieur en chef de la Compagnie,
Lemasson.
STÈLE DE DARIUS AUX ENVIRONS DE TELL EL-MASKHOUTAH
AVEC UNE PLANCHE
PAR
W. GoLÉNISCHEFE
Parmi les monuments dits « persépolitains » dont l'existence a été constatée à
différentes époques sur plusieurs points de l'isthme de Suez, il n'y en a qu'un seul — la
stèle de Chalouf — qui ait été décrit et étudié. Tous les autres sont restés oubliés jusqu'à
ce dernier temps, et, par suite, ont été complètement perdus pour la science. M. Menant,
dans son important mémoire sur la stèle de Chalouf, a tout dernièrement recueilli, autant
que faire se pouvait, tous les renseignements qui concernaient ces derniers : il en a
dressé la liste et les a vivement recommandés à l'attention des égyptologues. Je suis
heureux de pouvoir aujourd'hui répondre un des premiers à son appel, en publiant sur
la planche ci-jointe les six fragments d'une stèle hiéroglyphique de Darius, que j'ai eu la
chance de déterrer, il y a un an, dans les environs de Tell el-Maskhoùtah. Comme la
fouille qui en amena la découverte a été entreprise exclusivement sur le conseil et d'après
les indications de M. Jaillon, ancien ingénieur de la Compagnie de Suez, je m'empresse
de lui exprimer ici tous les remerciements que je lui dois moi-même, et que lui devront
tous ceux qui s'intéressent au sort des monuments « persépolitains » de l'isthme.
Ayant fait au Caire, vers le printemps de 1889, la connaissance de M. Jaillon, j'en
vins naturellement à causer avec lui des trouvailles archéologiques qui devaient avoir
été faites lors du creusement des deux grandes percées — le canal maritime et le canal
d'eau douce. Mon aimable interlocuteur m'apprit alors, entre autres choses, qu'il se
souvenait parfaitement avoir vu, il y a une vingtaine d'années, â un kilomètre environ
au sud de Tell el-Maskhoùtah, un gros bloc de granit couvert d'inscriptions hiérogly-
phiques. A son avis, ce bloc, posé au sommet d'un monticule, îi proximité de l'ancien