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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 12.1890

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Nr. 1-2
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Amélineau, Émile: Lettre à M. Maspero sur la prononciation et la vocalisation du copte et de l'ancien égyptien, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12262#0030
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Lettre a M. Maspero, etc.

soit de particuliers. A cette époque vos idées n'avaient pas la forme précise sous laquelle
vous les avez présentée? depuis; mais, si j'ai bonne mémoire, elles contenaient bien en
germe les développements qu'elles ont pris. Rien ne pouvait me faire supposer alors qu'Un
jour viendrait où j'aurais moi-même des idées à exprimer sur le même sujet, idées corro-
borant les vôtres souvent, mais aussi s'en écartant parfois. Il va sans dire que si je publie
les observations personnelles que j'ai faites dans le champ de la vocalisation égyptienne,
ce n'est point par désir de combattre vos écrits et de miner le fondement sur lequel vous
avez bâti : je vous adresse cette lettre uniquement dans l'intention de vous apporter quelques
nouvelles preuves de la solidité de quelques-uns de vos résultats, de vous faire part de
quelques objections qui me sont venues et d'apporter ainsi mes humbles efforts au progrès
de la science qui nous est chère à tous. Je suis assuré d'avance que vous comprendrez mon
but et que vous encouragerez mes efforts à trouver la solution, aussi approximative que
possible, du problème que vous avez le premier posé.

Je dois vous dire tout d'abord comment l'idée m'est venue qui m'a conduit aux résul-
tats que je vous exposerai dans cette lettre. La cause première s'en trouve dans votre
enseignement; mais je vous avoue sincèrement que je n'avais aucune envie de vous suivre
sur un terrain qui ne m'agréait point et où je n'espérais pas trouver l'occasion d'une moisson
assez riche pour récompenser des efforts ardus. La vocalisation de l'égyptien sous toutes ses
formes m'était complètement indifférente; il me suffisait que je pusse traiter cette langue
comme on traite certaines langues sémitiques, et que les documents que j'avais entre mains
me livrassent leur sens. C'était en effet tout ce que je leur demandais. Cependant, dès
l'époque de mon séjour en Egypte, j'avais été amené à entretenir certaines idées sur l'arti-
culation propre à certaines lettres coptes. L'occasion de ces idées m'avait été fournie par les
transcriptions arabes des mots coptes, noms propres, noms de villes ou de villages, mots
égyptiens égarés quelquefois dans les traductions arabes et d'un usage courant dans le lan-
gage hybride du peuple égyptien à l'heure actuelle. Je me disais (pie si quelqu'un avait dû
savoir la véritable articulation des lettres employées dans l'alphabet copte, ce devaient être
les Coptes eux-mêmes. Jusqu'alors personne n'avait pensé à rechercher dans les traductions
arabes les œuvres coptes mutilées ou entièrement perdues. Vous savez que j'eus la bonne
fortune de mettre la main sur plusieurs bibliothèques où je fis une abondante moisson. En
examinant ces ouvrages, en les traduisant, je ne fis que me confirmer dans mes idées pre-
mières. J'en serais peut-être resté là, malgré votre enseignement, si je n'eusse pris à tâche
de faire une édition critique du Nouveau Testament pour l'Université d'Oxford, et si je
n'eusse commencé les études préliminaires à ce travail, afin de faire à l'Université anglaise
une proposition sérieuse. Je ne fus pas longtemps sans m'apercevoir que les nombreux
manuscrits que je collationnais avaient le plus souvent une orthographe variable, parfois
fantaisiste, et que cependant même dans leurs plus grands écarts apparents, ils semblaient
obéir à des lois. Il était évident pour moi que, dans une édition critique, je devais employer
une orthographe uniforme, sous peine de dérouter les lecteurs, et (pie par conséquent je
devais trouver les règles auxquelles avaient obéi les scribes égyptiens. Dans ce but, je
notai soigneusement les variantes que m'offraient les manuscrits; j'arrivai ainsi à me rendre
compte de certaines formes, des fautes les plus habituelles à messieurs les copistes, et d'une
forte quantité de cas où j'avais l'emploi de la voyelle. Mais je désespérais presque de pou-
 
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